Chapitre 1

7.7K 407 51
                                    

Mois d'Avril.

Au sein d'un logement étudiant

Je regarde tout autour de moi pour observer la petite chambre dans laquelle j'habitais, mon 20 mètres carré depuis à présent trois ans.

Je me demande sérieusement quand est ce que ma situation changera ?

Cela devient de plus en plus difficile. À vrai dire, je suis à bout, réellement à bout, je ne supporte plus ma situation. Toutes les secondes, j'essaie de me convaincre que ma situation finira par s'arranger, que je réussirais à atteindre mes rêves. Mais il faut réellement que je me mette à l'évidence, rien ne changera, j'ai plus d'espoir.
La lettre que je tenais en mains me le fit comprendre.

« Avis d'expulsion ».

Comment expliquer cela à mes parents, six mois que ma patronne ne me paye plus parce que soit disant que la boutique vit des moments difficiles, pourtant ça ne la dérange pas de conduire sa grosse voiture qu'elle n'arrive même pas correctement à garer. La vie est réellement injuste.

Et je ne sais pas encore quel destin m'attend, mais toutes mes tentatives de recherches, d'entretien pour d'autres boulots tombent à l'eau. Même les plus pourries que je puisse trouver, il y a toujours quelqu'un pour me devancer, ayant une plus grande expérience.

En toute réalité, mon gros problème est mon manque de confiance en moi. Je ne sais en aucun cas me montrer convaincante, ni même mentir et passer correctement un entretien. Je suis sans cesse nerveuse, ma voix tremble et mes paroles sont incompréhensibles. Et pour couronner le tout, je passe pour une personne étrange auprès des recruteurs.

Que dois-je faire à présent ?

Cela ne sert à rien de compter sur mon père, il compte chaque centime de son argent afin de l'envoyer au bled et quant à ma mère, elle a réellement beaucoup fait pour moi, je ne veux pas lui rajouter d'autres problèmes à la tête.

Dans toute ma lamentation, je remarque qu'il était à présent l'heure pour moi de m'en aller.

Je sors rapidement avant d'être en retard pour le boulot. Je suis celle en plus qui ferme seule ce soir. Encore une fois, je me faufile dans les métros parisiens.
Je n'arrive vraiment pas à supporter quand les transports sont bondés et surtout à cause de toutes ces grèves qui nous aident en rien. Après 45 minutes de trajets je finis enfin par arriver à la boutique. Je retrouve ma patronne, madame Diakité assise à la caisse. Comme d'habitude aucune cliente dans les parages. La patronne se limait tranquillement les ongles en attendant que quelqu'un vienne à elle. La boutique vendait des vêtements et tissus africains. On confectionnait pour la plupart du temps des modèles sur mesure pour les clientes ou des commandes pour de futures mariées.

« Ah Akissi, tu es enfin venue, je vais partir, il y a de nouvelles livraisons, il va falloir que tu les ranges avant la fermeture ce soir.

- Toute seule ? Lui demandé-je choquée. Mais...

- Il faut que tout soit en ordre avant demain chérie, demain une importante cliente sera là », m'avertit-elle en prenant son sac.

C'était le moment, il fallait que je prenne mon courage et lui parle de mon problème.

« Madame...Diakité ? Lui fais-je en la retenant avant qu'elle franchisse le seuil de sa porte.

- Oui ? Me répond-t-elle en se retournant.

- C'était pour parler....de...Mon... salaire...j'ai... toujours pas...eu.

- Ah ma chérie, je suis désolée, me dit-elle en frappant dans ses mains. Mon chéquier, je l'ai oublié à la maison là-bas, faut me le rappeler demain, je vais ramener comme ça je vais te payer, ah ma tête, avec tous les problèmes, j'ai failli oublié », me dit-elle en se retournant pour partir.

C'était un accidentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant