Premier Brouillon

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       Je ne me suis jamais vraiment demandée ce qui caractérisait un brouillon d'une esquisse selon mon père. J'ai eu le droit à mon premier exemple il y a quatre mois, lorsque mes parents ont soudainement décidé de déménager pour changer d'air. De mon point de vue, ce devait être un ras le bol de la ville dans laquelle ils avaient grandit et surtout une envie folle d'habiter une grande ville comme Londres. Honnêtement, je ne me voyais pas quitter Brighton pour vivre loin des mouettes et du vent salin du bord de mer. Contrairement à ce à quoi je m'attendais, j'ai tout de suite appréciée cette nouvelle ville. Elle était beaucoup plus dynamique, éveillée et pleine d'activités. Je n'ai pas eu de mal dans mon nouveau lycée et mon petit frère s'épanouit davantage dans l'école maternelle dans laquelle mes parents l'ont inscrit. Deux mois après notre emménagement dans un quartier chic de Londres, mon père a tenu à faire le point avec moi. Il voulait savoir si je me sentais bien, si je ne regrettais pas Brighton et surtout, si la métaphore du brouillon était plus clair dans mon esprit. Contre toute attente, j'avais compris où il voulait en venir. Notre vie à Brighton n'avait finalement été que les prémices d'une vie plus mouvementée à Londres. Mais je voyais une tâche sur ce nouveau tableau, il n'était pas difficile de faire mieux, lorsque vos parents avaient les moyens de s'offrir une des plus grosses maisons de Londres dans un des quartiers les plus cotés. Et bien que Londres m'ait séduite, Brighton restera un de mes plus beaux brouillons.

       Pour rétablir certaines choses, mes parents sont bien loin d'être riches mais on ne peut pas dire que nous vivions dans la pauvreté non plus. Il y a trois ans de cela, mon père à été promus et a donc touché un salaire bien plus élevé que celui qu'il touchait anciennement. Et récemment, ce fut le tour de ma mère. Alors, après en avoir discuté longuement, je dirais moins d'une journée, mes parents se sont mit d'accord et sur le type de maison et nous ont annoncés, à mon petit frère et moi, que nous allions déménager. Cependant, depuis quelques semaines, le crédits commence à se faire ressentir et mes parents m'ont demandé de les aider financièrement en trouvant un petit job étudiant pour le weekend et les vacances scolaires. Mon salaire servirait à joindre les deux bouts si jamais ils tombent dans le rouge et de temps en temps à me faire plaisir. Pourquoi avoir investi dans une telle maison vous direz vous. Nous vivions dans un petit appartement en plein centre ville de Brighton et mon frère et moi étions obligés de partager notre chambre pendant sept ans, c'est-à-dire depuis le jour de sa naissance. Mes parents avaient besoin de plus d'espace et de se sentir un peu plus "aisés". Je crois que c'est ce que l'on appelle " La Crise De La Quarantaine ". Elle se déclenche de différentes façons suivant les personnes et chez mes parents elle se résume par la dépense excessive d'argent et la folie des grandeurs. Mon père nous à cependant rassuré, l'an prochain je n'aurais plus à travailler pour les aider, la première année est toujours compliquée car il y a toujours un tas de frais à avancer lorsque vous souhaitez devenir propriétaire et qu'il attendait très prochainement une nouvelle promotion. Je n'ai jamais vraiment comprit dans quoi il travaille mais il aime ce qu'il fait et semble être un très bon employer. Il a bien sûr demandé sa mutation car presque trois heures de route n'étaient pas envisageable et son boss a accepté sans discuter. Ma mère au contraire, a eu beaucoup plus de mal à voir sa mutation acceptée car elle n'avait reprit le travail qu'il y a deux ans et n'avait pas assez d'ancienneté dans la boîte pour demander une telle chose.

       Mais voilà, nous sommes installés à Londres depuis quatre petits mois et certains cartons résistent encore et toujours dans quelques coins de la maison qui vont finir par avoir raison de la patience de ma mère. Mon père et moi lui répétons chaque jour que nous nous en occuperons très prochainement et nous savons tous deux que nous n'y toucherons pas. Ma mère craquera et grognera en déballant nos sept derniers cartons de déménagement. Ma mère ne sentira officiellement installée lorsque tout aura enfin trouvé sa place et je me demandais si tout devait forcément avoir une place pour rendre quelque chose officiel. Pourtant, tout dans ma chambre avait été minutieusement rangé et disposé de façon à ce qu'elle soit la copie conforme de ma partie de chambre à Brighton. Une partie de la pièce restait encore à être comblée et je ne savais pas par quoi. Une étagère peut-être, un meuble qui me servirait je ne sais pas encore à quoi, un canapé ou deux fauteuils ou alors des poufs et un énorme tapis touffu ?

       La voix de mon frère m'avait rappelée tres vite parmi les vivants. Il avait débarqué dans ma chambre comme un fou sorti d'un asile, à bout de souffle et les cheveux en pétard. Il avait sauté sur mon lit complètement excité et je ne comprenais pas son euphorie jusqu'à ce qu'il me hurle, un sourire béat qui laissait apparaître ses dents de lait toutes blanches, que nos parents nous avaient réservé une table dans un restaurant londonien plutôt bien noté. Mon frère, adorait manger dehors, que ce soient des fast food ou des restaurants, le fait de manger autre chose que ce que nos parents préparaient le rendait dingue. C'est un dingue de nourriture et derrière son corps frêle, ce cache un véritable petit ogre. Je me demandais si pour cette première année c'était une bonne idée de sortir pour manger, surtout dans ce genre de restaurant mais au bout du compte, je savais très bien que ce soir là, j'allais devoir payer une partie de la note. Puis, finalement, cette sortie, m'aura permit d'entamer un nouveau brouillon qui peut-être se transformera en une belle esquisse.

Linked - Tom HollandOù les histoires vivent. Découvrez maintenant