Vendredi 1 décembre

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8h00, en cours d'Italien

J'ai oublié mon livre, encore, mais cette fois, je ne pourrais pas faire sans. La prof me demande alors de me déplacer : je quitte ma place au fond de la classe, ma tour d'Ivoire, et me dirige avec nonchalance au deuxième rang de la salle de classe. Je m'installe à côté d'une fille, Manon. Elle est assez petite, elle a les cheveux courts et légèrement bouclés. Elle aussi est une marginale : je la vois rarement accompagnée. Il me semble qu'elle est arrivée d'Espagne au début de l'année, comme ne l'indique pas son teint pâle. Dès lors que j'ai fini de déballer mes affaires, elle passe sa main dans ses cheveux bruns pour les rabattre derrière son oreille. Elle écarte alors ses lèvres rouges :

- Salut ! me glisse-t-elle doucement.

- Bonjour, lui dis-je.

Étrangement, Manon fait fi de ma froideur : elle m'accorde un sourire chaque fois que nos regards se croise et n'hésite pas à me demander du vocabulaire ou d'autres informations sur le cours. Je me surprends moi-même à apprécier les quelques mots que j'échange avec elle.

La fin du cours sonne enfin. La prof nous demande de rédiger deux pages sur la notion étudiée en classe, avec notre voisin de table. Les travaux de groupe m'insupporte grandement. Pour moi, ce sera Manon : la pauvre. Je m'empresse de remballer mes affaires avant de m'éclipser telle une ombre au soleil.


19h30, chez moi

Le soir, je reçois une notification FaceBook qui m'avertit que ma camarade me demande en ami. J'accepte, avec pour projet de la supprimer dès que le devoir sera rendu.

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