Vendredi 15 décembre

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7h47, sur le chemin du lycée

J'envoie un message à Manon : « J'ai besoin de te parler quand tu auras un moment... ». Elle me répond instamment : « Je ne suis pas là aujourd'hui, désolée, mais on peut se voir dimanche si tu veux ! ^^ ». Je lui dis que je suis d'accord et que je demanderai à ma mère si elle peut venir passer l'après-midi à la maison.


8h00, en cours d'Italien

Je suis parmi les premiers installés. Je sais que Manon est absente, j'en profite donc pour m'étaler sur les deux tables. Devant la salle, se tiennent les deux énergumènes qui s'en sont pris à moi la veille. Ils sont bruyant comme jamais et me lance des regards haineux en passant leur doigt sur leur gorge. Ils s'arrêtent soudain, juste avant que Thomas n'arrive. Il vient s'asseoir à côté de moi.

- Ça te dérange si je viens à côté de toi ? J'ai oublié mon livre, me dit-il.

- Pas de problème, réponds-je mal à l'aise.

- Tu vas bien ? me demande-t-il gentiment.

- Euh... Oui...

- Mouais, tu n'as pas l'air convaincu.

Un court silence s'installe entre nous.

- Me... Merci... Pour hier... lancé-je, timide.

- C'est normal : tu avais besoin d'aide, alors j'ai fait ce que j'ai pu.

- Ce sont pas tes amis ? demandé-je en désignant les deux brutes avec mon menton.

- Loin de là ! Ils se plaisaient à dire que j'étais leur pote, mais je ne les supporte pas du tout !

- Mais dans ce cas : pourquoi tu continuais de les saluer ?

- On a pas tous la force de rester seul, tu sais ?

- C'est loin d'être une force, conclus-je.

La prof arrive et entame son cours.


9h02, dans les couloirs

Je suis parti en premier du cours sans dire un mot à mon voisin. Thomas me rattrape.

- Excuse-moi.

- Oui ?

- Tu voudrais bien me donner des cours en Italien : je comprends vraiment rien à rien.

En effet, j'ai passé l'heure précédente à jouer le traducteur.

- Si tu veux. Il faudra qu'on compare nos heures de perm'.

- J'avais plutôt pensé à des cours pendant les vacances, pour que je puisse revenir en janvier avec un niveau potable.

- Euh...

- Si tu refuses, je comprendrais.

- Non, il n'y a pas de soucis. Passe-moi ton téléphone que j'y entre mon numéro.

Il me tend son téléphone avec un contact vierge à l'écran. Je tape mon nom et je saisi mon numéro rapidement, avant de lui rendre son portable. Il m'envoie un message tout de suite pour que j'ai son numéro moi aussi.

- Je dois vraiment y aller : on s'organise ça ce week-end, dis-je hâtivement.

- Okay, à plus ! me lance-t-il avec un geste de la main, un sourire et un clin d'œil.


15h30, dans la cour de récré

J'écris un message à Manon : « J'ai le numéro de Thomas. Il veut qu'on se voit pendant les vacances pour bosser son Italien. ». Après trois minutes je reçoit une réponse : « Coooool ! Je suis fière de toi ! Surtout, prends ton temps avec lui pour pas que ça parte en vrille. ;-) ». Je ne sais pas à quoi elle s'attend, mais elle place probablement trop d'espoir en moi.

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