Vendredi 8 décembre

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13h30, au CDI

Manon et moi arrivons en même temps. Nous nous installons à une table, tournés vers l'entrée. Une demi heure plus tard, mes se posent sur un garçon qui partage notre cour d'Italien et qui entre alors au CDI. Il se nomme Thomas, enfin il me semble que tel est son nom. Il est vêtu d'une chemise bleue jean ouverte sur un t-shirt gris et porte également un épais blouson de toile bleu marine. Avec son pantalon gris foncé et ses chaussures assorties à la veste, cela forme un ensemble débraillé mais harmonieux, qui concorde bien avec ses cheveux mi-longs et blonds. Il s'installe à une table, seul, entre deux rayons de livres. Il m'intrigue. Devant mon regard aspiré, Manon n'a pas d'autre choix que de passer sa main devant moi. "Léo ! T'es toujours là ?" Je sors de ma contemplation et me replonge dans le cours de Physique, mais c'était sans compter sur la curiosité de ma camarade.

- Il s'est passé quoi, là ? me demande-t-elle, surprise.

- Je ne vois pas de quoi tu parles, éludé-je.

- Fais pas l'innocent, je t'ai vu le regarder... Il te plaît ? lance-t-elle, soupçonneuse.

- Hein !? Non, pas du tout ! nié-je

- Mouais... Tu sais ? Je commence à te connaître un peu et je ne t'ai jamais vu dévorer quelqu'un des yeux.

- On pourra en reparler plus tard ?

- Donc tu ne nies pas qu'il s'est passé quelque chose à l'instant.

- Plus tard, j'ai dit.

- Okay, on en parlera plus tard...

Thomas est rapidement rejoint par d'autres garçons du lycée, des sportifs qui se pensent populaires, des brutes. À en juger par leurs poignées de main, ils ont l'air d'être potes. Personnellement je ne les apprécie pas du tout : ils se sentent obligés de montrer qu'ils sont là et ne se gênent pas pour insulter et bousculer ceux qu'ils considèrent comme "inférieurs". Ils ne s'en sont jamais pris à moi, mais je pense qu'ils ignorent mon existence, comme tout le monde.


15h30, au CDI

- Je dois y aller ! me lance Manon.

- À plus, lui dis-je.

- Wow, de mieux en mieux ! remarque-t-elle en me faisant un clin d'œil.

Je lui souris et elle s'en va. Une voix retentit alors derrière moi, celle de Thomas.

- C'est ta copine ? me demande-t-il.

- Non, dis-je sèchement.

- Tu lui plaît, je pense, remarque-t-il.

Je ne relève pas.

- Dis-moi, tu pourrais me prêter ton livre de sciences, s'il te plaît.

Je lui tends, en tournant mon regard vers la table, géné.

- Euh... Merci... Je te le rendrais lors du prochain cours d'Italien.

Je hoche la tête pour acquiescer. Thomas s'en va et je range à la hatte mes affaires.

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