Our pain [TK] *･。

Traumatisme.

//!// Présence de scènes pouvant heurter la sensibilité de certains //!//

Je me réveillai doucement, un affreux mal de tête me lançait le crâne. J'eu peine à ouvrir les yeux, et une fois cela fait, je dus attendre plusieurs secondes avant que les tâches m'obstruant la vue ne disparaissent. J'étais encore sonné, et ne parvenais pas vraiment à assimiler ce que je voyais. Je me trouvais dans une pièce sombre, seulement éclairée d'une lucarne à plusieurs mètres au-dessus du sol, ce dernier d'ailleurs était sale, poussiéreux. Je me trouvais dos à un mur, sur une vieille chaise en bois, les mains attachées aux accoudoirs. J'essayai de tirer sur mes liens pour les défaire, mais curieusement ils ne cédèrent pas. Quel genre de corde était-ce ? J'aurais sans doute dû paniquer, mais mon état comateux me maintenait dans une sorte de transe m'empêchant de comprendre l'ampleur de la situation dans laquelle je me trouvais. Mon regard s'attarda sur le côté gauche de la pièce, et un détail m'ayant échappé jusque-là attira mon attention : un matelas miteux posé au sol, juste à coté d'un tuyau rouillé ayant certainement dû, à une époque, servir de canalisation pour l'eau. Mes yeux restèrent posés dessus quelques instants avant qu'un autre détail ne me frappe : ce matelas n'était pas vide, un corps reposait dessus. Un corps que je connaissais bien. Un violent frisson me prit, et la panique commença petit à petit à me gagner. La sortie de ma transe annonçait l'entrée dans l'angoisse. Mon coeur accéléra, en proie à l'inquiétude.

- Jungkook.. ?

Il ne répondit pas. Il ne me semblait pourtant pas mort, je pouvais ressentir la chaleur de son corps et entendre les battements réguliers de son coeur. Il n'était qu'évanoui. Ce constat me rassura quelque peu, je ne savais néanmoins toujours pas pourquoi je me trouvais là, qui nous avait amenés ici, et pourquoi je me trouvais sur une chaise, et lui allongé. Un mauvais pressentiment me gagnait, mais je me refusais à l'écouter. La peur ne servirait à rien dans cette situation, elle ne ferait que m'empêcher de réfléchir correctement.

Plusieurs heures passèrent. Je le regardais dormir paisiblement tout en réfléchissant à une solution potentielle. Je pensais d'abord à passer par la lucarne, mais elle était trop petite pour que nous ne passions, et bien trop haute pour que nous ne l'atteignions. Non, si nous voulions sortir, ce serait par la porte. Mais qui sait ce qui se trouve derrière.. ? De plus, les liens m'entravaient toujours, et mes membres commençaient sérieusement à être engourdis. Je tentai une nouvelle fois de tirer dessus, mais non, ils ne cédaient pas. Et Jungkook restait inconscient. Comment cela se faisait-il ? Que lui avait-on donc fait pour l'assommer à ce point ? Je commençais à sérieusement m'inquiéter à son sujet, en plus du reste. La lumière du jour déclinait peu à peu et nous n'allions pas tarder à nous retrouver dans le noir complet. Je ne sentais plus mes extrémités, et la soif devenait peu à peu insupportable. Ma gorge était sèche et mon estomac me tiraillait. Allais-je mourir de cette façon ? Comme un vulgaire chien enfermé dans une cave ? Je soupirai. Nos tortionnaires le faisaient assurément exprès. Ils me laissaient m'épuiser pour mieux obtenir ce qu'ils voulaient après. Mais que voulaient-ils exactement ? J'avais bien des idées, la plus plausible étant que tout cela était lié à la guerre des clans, mais aucun moyen de le vérifier. Je soupirais, laissant ma tête retomber vers l'arrière. Je m'ennuyais ferme, et je ne pouvais m'empêcher d'imaginer des scénarios plus horribles les uns que les autres. Et l'inconscience de Jungkook n'aidait pas à me rassurer.

La nuit passa, je ne pus dormir. Au petit matin, j'entendis un coq hurler au loin. Nous étions donc à la campagne ? Intéressant. Ce choix ne me surprenait pas. « Campagne » équivaut à peu de gens, équivaut à plus de discrétion pour régler tranquillement ses affaires. J'étais perdu dans mes pensées, quand un gémissement étouffé me fit revenir à moi. Il provenait du matelas. Jungkook se réveillait. Enfin. Il se redressa doucement avant d'appuyer ses doigts sur ses tempes, sûrement en proie aux même douleurs que moi la veille. C'est à ce moment que je remarquai la corde reliant son poignet au tuyau. Je fis une légère grimace à la vue de sa main bleutée, sa circulation avait dû être gênée lors de son sommeil. Néanmoins, il était vivant, et c'était déjà un grand soulagement.