chapitre 5.

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// 2 ans après.//

pdv ~ ??? ~

- [...] les toilettes des filles sont par là et ici c'est les bureaux pour la paperasse, donc tout c'qui est payement de cantine, exclusion du bahut, formulaire d'inscription... Bref, j'pense qu'on a fait le tour, des questions ?

J'admire les lieux et m'attarde un instant sur une lampe qui n'arrête pas de grésiller.
Flippant.
Je fais deux pas en arrière et me tourne vers l'élève qu'ils on désigné pour me faire la visite guidée de cette ruine.
Il s'appelle Valentin j'crois, mais bon, aucune importance.

Depuis que je suis arrivée, il n'arrête pas de faire des p'tits sourire et des regards plutôt ridicules.
Exaspérant.

Il doit sûrement faire parti d'ces gamins qui pensent être les rois du monde avec leur trois poils de couilles sous le nez et leur language d'abrutis qui en dit long sur leur façon de penser.
Préjugés ?

- Youhou, Princesse ?

Apparemment non.

- Appelle moi encore une seule fois comme ça et j'te pète les doigts.

Il ricane légèrement mais baisse vite les yeux lorsqu'il remarque que je suis très sérieuse.

Qu'est-ce que j'disais.

- Gentil toutou.

Il se racle la gorge et commence à avancer, me faisant signe de le suivre, tout en marmonnant des choses incompréhensibles.

Pathétique.

Nous sortons du bâtiment pour nous retrouver dans la cour.
Je perçois certains regards tournés vers moi, me dévisageant, comme si j'avais une grosse tâche sur la gueule.
Quoi, j'ai une grosse tâche sur la gueule ?

- Et, hum... C'est quoi ton p'tit nom ?

"Valentin" ne semble plus aussi loin de moi que tout à l'heure.

- Ferme-là.

Il lève les deux mains en signe d'impuissance.

- C'est pour le formulaire ! Je dois marquer ton prénom.

Je soupire.

- Mia. Je m'appelle Mia.

pdv ~ Harry. ~

- T'as vu la nouvelle ?

On est en septembre, le jour de la rentrée.
Pour ma part je suis en terminale L même si ça fait pas mal de temps que ça ne m'intéresse plus particulièrement.

La vie à changé, en même temps que les gens. Les sourires ne sont plus moqueurs mais hypocrites, ça s'bouffe la gueule puis fait des accolades en l'espace d'une seule heure, tout le monde me respecte ou fait semblant, mais c'est pas si important.
Moi ça me plaît de vivre comme ça.
En deux ans, tout a changé, sauf Clara.

Cette bonne vieille pute.

Elle, elle est toujours pareille : elle a toujours la même démarche, toujours la même tignasse -quoi qu'un peu plus courte-, et surtout, surtout... Elle a toujours ce même et unique putain d'sourire. Celui qui, rien qu'en le regardant, pourrait me déclancher un arrêt cardiaque par jour, pendant les millions d'années à venir.

- Mec ?

Je sursaute et regarde Alexandre, un gars que je connais depuis longtemps maintenant.
Un ans pour être exact. Enfin deux, si je compte l'année où il a passé ses récréation à me filer des coups.

- Elle est bonne, matte ça mec.

On dit "belle", connard.

Je soupire avant de regarder dans la même direction que ce crétin.
J'aperçois ce p'tit merdeux de Valentin, parler à une fille aux cheveux rouge coincés dans un chignon.

Mon cœur se craque.

Elle est belle, plutôt petite mais elle semble sûre d'elle. Un grand tee-shirt nirvana cachant -je devine- sa petite poitrine, coincé dans un jean noir, ample. Deux piercing sur la gueule et un bandana.

Il a raison.

Elle est

Différente...

bonne.

- J'aime bien son collier d'chienne.

Alex ricane et se lève.

Au même moment, la fille lance un dernier sourire poli à Valentin et s'en va d'un pas cassé vers les casiers.

De loin on dirait...

Ferme-là.

La sonnerie résonne et déchire un silence qui me broyait le cœur.

~

- Regardez la nouvelle coupe de Jamie Jackson.

Moi, ainsi que 3 paires d'yeux se plantent à l'entrée de la cantine, là où un garçon aux cheveux longs et à à la barbe mal taillée vient de faire son entrée.

- C'est crade putain, on dirait Jésus.

Alicia souris, fière d'avoir trouvé une allusion qui a du sens.

- Vous saviez qu'il y a autant de microbes dans une barbe que sur une cuvette de chiotte ?

Tout le monde autour de la table fait un mine dégoûtée par ce que vient de dire Julie, sans pour autant arrêter de manger le plat de pâtes carbonara qu'ils ont tous au bout de leur fourchette.

Alexandre suis du regard Jamie avec un sourire narquois, pendant que celui-ci s'installe tranquillement à la même table que ses potes métalleux.

- J'me demande s'ils font des rituels satanique.

J'esquisse un sourire alors que mes trois amis continuent de lancer des remarques à son égard, conscients que le concerné n'est qu'à quelques mètres et qu'il les entend parfaitement.

J'ai rencontré Julie et Alicia en quatrième, on était dans la même classe. Elles et Clara étaient les meilleures amies du monde. On les voyait souvent trainer en dehors du collège avec une clope au bec, certaines d'être le trio le plus apprécié des classes de quatrième.
Tout les jours je passais devant elles et leur saleté de poison qui se respire, tout les jours je rentrais chez moi en ayant cette odeur cancéreuses imprégnée dans mes cheveux, mes fringues et mon sac à dos. Et tout les jours, ma mère me saluait sans rien me dire, persuadée que j'empestais ses propres cigarettes.
Un jour j'en avais marre alors avant de sortir des cours, j'ai remplis ma bouteille d'eau et je les ai arrosé.

Je pense que c'est depuis ce jour là qu'elles ont décidé de faire de ma vie une crasseuse comédie.

Les années ont passées et vous connaissez la suite : en fin de seconde j'ai changé. J'ai enlevé mes lunettes, coupé mes cheveux. Désormais je vais à la salle de sport 3 fois par semaine, les filles me regardent enfin et puis je ne me laisse plus faire. Le Harry d'il y a deux ans est mort.

Tu en est bien sûr ?

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des avis?:)
c'est peut-être un peu tôt pour avancer le temps de l'histoire de 2 ans mais j'trouvais que ça devenait ennuyeux.

ça vous plaît le changement de point de vue?

j'ai essayé de pas trop changé la façon de penser de Harry, c'est bien comme ça?

si jamais vous avez des conseils, j'suis carrément preneuse^^

Harry.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant