Chapitre 2

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Je me réveille, sous le soleil qui commence faiblement à se faire un chemin parmis les arbres, les oiseaux chantent, je me sens bien. Je me replace sur mes deux pieds et continue de déambuler, dans un endroit que je ne connais pas. C'est drôle, j'ai rêvé que j'avais des amis, une famille,un prénom. Il n'en ai rien évidemment. Je continue donc à marcher, trébuchant dans des racines, des rochers, des bosses. C'est beau. Je pense qu'avant d'arriver ici, je ne devais pas aller très souvent en forêt ou même dans la nature. Je n'étais pas habitué à marcher, je le sent, mes jambes ne tiennent pas longtemps. Aussi, je ne résiste plus à cette envie de manger, je rêve d'un bon repas !
Alors je cherche dans la forêt immense, de quoi me nourrir sans m'empoisonner. Je déguste alors un festin : mûres sauvages et autres trucs mangeable que j'ai pu trouver sur mon chemin.
Soudain, une image me revient à l'esprit.

C'est une petite fille, brune, c'est moi enfait

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C'est une petite fille, brune, c'est moi enfait. Je cours dans la forêt. Un homme me suit en souriant, il me montre les plantes et les baies dangereuses, il m'apprend tout. Puis il m'emmene devant la falaise et me montre le soleil qui se couche devant mes yeux ébahis. J'en déduis que c'est mon père. Il a l'air si aimant et bon dans mes rêves. Mais est - ce vraiment un rêve ou un souvenir d'enfance ? Je crois que les éléments me reviennent lentement en mémoire. Désordonnés et imprévisibles, les souvenirs remontent. J'en connais de plus en plus sur moi. J'ai l'impression d'entendre une comptine, un chant, je ne sais pas d'où il vient, mais lui aussi me rappelle quelque chose. Je ne sais plus les paroles mais l'air me revient. Comme imprimé dans ma tête, je me souviens alors.
Je souris, parce que je me sent bien. Seule, perdue, déshydratée, mais bien tout de même.
Je me décide à partir à la recherche d'un point d'eau, parce que je sens ma gorge sèche, et mes pieds qui ne tiennent définitivement plus. Sans eau, je ne tiendrais pas. Alors je marche, j'avance dans la forêt silencieuse.
Et enfin, après une longue marche qui me fatiguait au plus haut point, j'aperçu la fin de l'interminable forêt. Et à côté, un lac. Je crois rêver, c'est si beau de tomber si vite sur ce que l'on cherche.

De plus, c'est un bel endroit. Je me précipite vers cet étang pour boire un peu d'eau et ça me soulage énormément. Je décide donc de rester ici quelques temps, j'ai tout ce qu'il faut à ma survie : l'eau, la nourriture dans la forêt et un peu de calme. Je suis salle et pleine de poussière, je n'ose même pas me regarder dans le petit miroir que j'ai trouvé dans le sac hier. Mes cheveux sont gras et crépus, mon corps gris de poussière et mon visage est assez bien conservé je pense. Je porte des vêtements arrachés et salis par les branches et mon environnement. Je serais tellement heureuse d'avoir de nouveaux vêtements propres ! Aussi, je décide de me baigner dans l'étang, pas pour le plaisir mais bien pour tenter d'enlever cette masse de crasse sur ma peau noircie par le soleil. J'enlève mes vêtements et garde mes sous - vêtements, c'est drôle, je suis seule, absolument seule ici mais je les garde simplement parce que je m'attend à chaque minute de voir une personne. L'eau est apaisante et plutôt fraîche mais j'apprécie son contact et sa douceur. Ça devient bien trop poétique pour moi ! Bref, je me baigne. Puis je sors, lassée de patauger dans l'eau tiède. Le soir tombe déjà ici. Alors je me couche contre un arbre près de l'étang et je m'endors paisiblement.
Le lendemain matin, je me réveille et le soleil se lève avec moi. Je prépare un petit programme de ma journée qui sera sans aucun doute composé de recherche de nourriture et baignade. Je commence à m'ennuyer de cette situation là. Je ne sais pas ce qu'était ma vie avant "Mon arrivée ici" mais elle devait certainement être plus mouvementée et utile que celle que je vis actuellement. Je retrouve le sac posé devant moi et je l'ouvre à nouveau, je sors tout son contenu. Et au fond, je vois ce que je n'avais pas vu avant.
"Liza, je sais que nous allons nous quitter et cette idée me fait souffrir au plus haut point. Tu me manques déjà et ton souvenir me hantera chaque minute loin de toi. Ils m'enlèvent une partie du coeur en t'envoyant loin de moi. Je reste ici et je t'attends. Et si tu ne reviens pas alors je viendrais à toi. Ils nous on pris notre maison, notre unique enfant et notre honneur mais ils ne prendront pas ta vie mon amour. Je viendrais. Je pourrais mourir s'il le faut. Mais promet moi Liza que tu te souviendra de moi. Je t'aime de tout mon être.
Andrew"

Je ne sais pas qui sont ces gens mais ils s'aiment vraiment. C'est triste, mais je ne comprend pas cette lettre. Fait - il allusion à son voyage dans la navette ? Si c'est cela alors elle avait pour but de nous emmener très loin. J'ai sans doute perdu des proches moi aussi. J'espère que cette Liza n'est pas morte, elle mérite de le retrouver j'en suis certaine.
Je ne sais pas qui j'ai laissée derrière moi, des parents peut être, un garçon ? Je voudrais tellement me connaître pour savoir ce que je rate ici. C'est fatiguant et je ne tiendrais pas longtemps.

Une semaine, une semaine que j'ai le même quotidien, le même paysage, la même vie inutile et confuse. Je n'en peut plus.

ALONEsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant