Chapitre 16

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Il doit être un peu plus de midi, je sens le soleil qui me brule la peau alors que nous sommes installés sur le perron d'une ancienne maison. Nous avons cherché pendant plusieurs heures sans grands résultats, excusez moi de la rappeler mais trouver un lecteur cassette de notre époque est quasiment impossible. Sam est toujours dans ce qui ressemble à un bureau et Matthew doit très certainement être dans la chambre de la modeste bâtisse dans laquelle nous avons commencé nos recherches. Je me suis accordée une pause et puis je suis totalement exténuée par ce voyage. Matthew pense que nous devrions faire demi tour pour retrouver les filles dans quelques heures si on ne veut pas rentrer de nuit et les inquiéter. Je regarde le ciel, d'un bleu si clair et si beau, sans aucun nuage pour gâcher cette splendeur et je me le demande : est ce que quelque part de l'autre côté de la terre, j'ai une famille qui admire le ciel en m'attendant ? Sauf que je ne suis pas prête à revenir. Je n'en suis pas capable.

Je lâche un soupir et me relève en ignorant ces courbatures et repars vers une des maisons voisines.

Celle là ne ressemble à aucune autre, elle est bien moins détruite et le mur est fait de briques rouges parfaitement alignées. L'entrée est plutôt bien conservée, si on oublie la poussière, les meubles retournés et les tiroirs sortis et sans doute fouillés au préalable. Il y a une vielle commode et au bout du couloir que forme l'entrée il y a seulement deux portes, l'une mène à une salle de bain peinte de bleu lavande et dans l'autre une chambre, une chambre avec une belle grandeur et une odeur de jasmin, c'est agréable de sentir autre chose que la poussière et la saleté. Le lit, au centre est couvert par une couche de poussière et un cadre sur la table de chevet attire mon attention, je passe ma main dessus pour enlever la poussière et y découvre une jolie photo, avec au centre un couple qui doit avoir une soixantaine d'années et qui s'embrassent devant un monument. Ils sont si adorables et leur visage resplendissants de bonheur me fait sourire. Je repose le cadre et examine la chambre : meubles en bois vernis, commode, tableaux de paysages.... Et, délicatement présenté sur un meuble, une boîte verte, je l'ouvre et y découvre un lecteur cassette, je me jette dessus en priant qu'il fonctionne et tente de l'allumer. Un voyant vert s'allume, la radio se met en hurler dans la maison à en faire trembler les murs dans un son incompréhensible et je règle l'instrument sur le silence. C'est donc une radio aussi, je l'attrape dans ma main gauche et sors en vitesse prévenir Sam et Matthew, je les emmène vers la chambre et leur propose d'écouter la fameuse cassette.

Sam se jette sur le lit et attrape de mes mains le lecteur, il le dépose soigneusement sur le lit et insère la cassette.

Il a un silence, pendant lequel nous prions pour que ça fonctionne, puis un grésillement et enfin on entends une voix.

« Mesdames et Messieurs, informations et nouvelles importantes ce jour. Au vue des récents éléments et des dangers auxquels notre peuple est exposé, des zones plus sécurisés ont étés construites afin d'accueillir la population. Les enfants, du plus jeune âge jusqu'à leur 25 ans, sont l'espoir de notre futur et seront emmenés les premiers dans la zone sécurisée. Des informations plus précises vous seront données au cours des prochains jours. Et n'oubliez pas, Obeditz vous protège pour toujours. Votre tour viendra, ne laissez pas la peur se contracter, tout est prévu pour vous et pour votre futur. »

Sam me scrute, complètement perdu et stupéfait.

MATTHEW :
- Quels enfoirés !

MOI :
- Comment ça ??!

MATTHEW :
- Ils peuvent bien nous faire croire que tout va bien mais regarde autour de toi ! Alors à ton avis, faut-il écouter et suivre sur paroles des salopards qui ont détruits tout ça ou bien les trouver et leur faire payer toutes ses morts ?!

MOI :
- Tu ne peut pas t'en prendre à eux sans preuves ! Tu ne sais même pas qui a fais ça !

SAM :
- Elle marque un point. Mec, on n'a aucunes preuves que c'est eux, on ne sais pas ce qu'il s'est réellement passé.

Matthew regarde le sol d'un air songeur .

Plus j'apprends à le me connaître, moins j'ai l'impression d'en savoir sur lui . Il est un mystère, un coffre fermé, qui jamais ne parle de ses pensées. Matthew, qu'est ce qu'il t'ai donc arrivé ? Parle moi je t'en pris, ton silence me pèse trop.

Sam regarde successivement Matthew et moi sans savoir quoi dire. Il finit par dire :

SAM :
- À quoi tu penses Matthew ?

MATTHEW :
- Bien trop de choses. Rétorque t'il presque sèchement.

SAM :
- On va te laisser 5 minutes ok ? Après on repars retrouver Rachel et ma soeur.

Je me tourne vers Sam et le suit en dehors de la pièce, j'attrape le lecteur sous mon bras et le loge dans mon sac à dos. Je vais m'assoir sur un mur effondré et Sam me rejoint.

SAM :
- Pourquoi c'est toujours si compliqué avec Matthew ? Il n'as pas confiance en nous ?!

MOI :
- Je n'en sais pas plus que toi, mais je pense qu'il est seulement préoccupé par autre chose qui dépasse tout ça ce n'est pas contre nous.

Enfin j'espère...

Après quelques minutes, Matthew ressort de la maison et nous propose de repartir vers le point de rendez-vous. Ce que nous faisons, dans une ambiance pesante et sourde.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 26, 2018 ⏰

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