Chapitre un : Une rentrée difficile

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Aujourd'hui, rentrée dans mon nouveau lycée. Cette fois ci, on ne déménagera plus, c'est pour de bon. Enfin bon, c'est la cinquième fois qu'on me dit ça, je commence donc à légèrement perdre espoir.

Donc, nouveau lycée. Ca ne change pas vraiment : les intellos dans un coin, les losers dans un autre, les normaux dans le troisième, et pour finir les populaires. Quatre classes qui ne se rencontrent jamais. Ne se fréquente même pas. Bienvenue dans un lycée américain. Il y a quelques années j'habitais en France, c'était bien mieux. Aucun problème pour s'intégrer. Ici, c'est une autre histoire. J'ai à peine fait trois mètres qu'on me bouscule. Des joueurs de baseball vu les battes et gants qu'ils portent. Populaires. Je ne fais aucune remarque et avance. Je vais directement toquer au bureau de la directrice, demander mon numéro de casier, puis je vais déposer mes affaires car mon sac pèse carrément trois tonnes. Alors que je me dépêche pour ne pas rater le début des cours, je revois passer le groupe de sportifs de tout à l'heure. Sans leur équipement cette fois, ils ont du le déposer aux vestiaires. Tous imposants musculairement, bousculant tout le monde dans les couloirs. Je détourne le regard quand ils arrivent vers moi, et me colle un peu plus contre mon casier alors que je finis de débarquer mes affaires. Mais une remarque fuse.

-Hey toi ! Le nouveau !

Je me retourne doucement, faisant mine d'être surpris.

-Hum... Salut ?

Il a un sourire arrogant quand il se rapproche de moi. Je n’aime pas ça. Je ferme mon casier, charge mon sac sur mon épaule.

-Un problème ?

-Tu viens d'où ? T'as un accent bizarre mélangé à l'accent américain.

-J'ai passé trois ans en France. C'est ça l'accent.

-Les gars, on a un frenchie parmi nous ! Alors, t'as pas amené ton petit béret ?

Je soupire et essaye de sortir du groupe de personne qui s'est amassé autour de nous. Mais il me retient.

-Allez, répond !

Alors qu'il s'apprête sûrement à me prendre mon bonnet, je stoppe son geste en lui tenant le poignet. Fort. De toute ma force en fait.

- Laisse-moi.

Je vois qu'il se retient pour ne pas gémir de douleur. Je n'en ai pas l'air, mais je suis costaud. Il finit par se reculer, et tout le monde peut voir la magnifique marque violette qui entoure son poignet.

Ma réputation d'associable est faite. Premier jour. On m'applaudit.

-Désolé pour la marque.

Et je me barre. Cette fois ci les gens s'écartent sur mon passage. J'ai envie de pleurer, c'est tellement humiliant ! Et chaque lycée c'est pareil. Je ne voulais pas quitter la France.

Alors je cours me réfugier dans mon prochain cours. Peu importe si c'est maths alors que je déteste les maths. Peu importe si la seule place qui reste c'est celle du fond, seul. Ca me va très bien en ce moment.

En cours, je reste sur mon portable à jouer à des jeux débiles pour faire passer le temps. Et évidemment la prof me grille vite et me le confisque. Je prends donc mon Ipod. Et je vois que cette mini-rébellion a bien fait rire l'un des sportifs. Ils sont trois à être dans ma classe, dont celui que j'ai agressé tout à l'heure. Ensuite celui qui a rigolé, et un autre. La seule chose que j'ai retenu sur ce dernier c'est qu'il est gay, vu comment ses amis le vanne. Mais c'est gentil, il n'y a rien d'homophobe. Au moins je suis sûre qu'ils ne pourront pas me faire chier là dessus.

La fin du cours arrive plutôt vite en fin de compte, surtout parce que je passe beaucoup de temps à penser aux trois gars deux tables devant moi. L'un va me pourrir mon année, l'autre a l'air sympa et le dernier est un plan cul possible. Une très belle définition des gens en somme.

Tout le monde m'évite jusqu'à la fin de la journée, je vois des gens chuchoter sur mon passage mais bon, je n'y prête pas attention. J'ai l'habitude. C'est la deuxième fois que je change de lycée depuis notre départ de France, et la dernière fois c'était encore pire.

Je soupire et quitte l'établissement, ayant fini les cours. Je vois le groupe de sportifs désormais au complet se diriger vers le stade, sûrement pour s'entraîner. Et je n'ai aucune idée du pourquoi je m'intéresse à eux. Je monte dans ma jeep toute pourrie et me dirige vers le manoir. Un manoir en pleine forêt que je partage avec mon père et la famille Argent. Nos deux familles ont passé un contrat de chasse. Sauf qu'on est des familles un peu étranges. Les gens normaux chassent des biches, des cerfs... Nous, on chasse les loups-garous.

Oui, ça existe.

Non, je n'ai pas pris de substance illégale.

Je n'ai pas vraiment une vie différente. Deux nuits par semaine, j'accompagne ma cousine Allison Argent lors de ses rondes. Elle a un an de plus que moi, donc c'est la chef. Monde injuste. Mais je suis obligé, sinon mon père va littéralement me tuer.

D'ailleurs, cette nuit je suis de sortie. Je vais dormir deux heures maximum, ce qui veut dire : tête de zombie demain matin.

-JE SUIS RENTRE !

J'ai crié assez fort pour que tout le manoir m'entende. On est six à vivre ici. Sept si on compte Tacos, le chien de mon père. Enfin plutôt le mien dernièrement, mais bref. La tante d'Allison, les parents d'Allison, Allison, mon père et moi. Six chasseurs expérimentés, prêts à tuer. On a décidé de se réunir à Beacon Hills car la ville est devenue le repaire d'une nouvelle meute. 

Need to be savedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant