Chapitre 8 : Alexandre

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Je suis en train de danser avec Ambre depuis plusieurs minutes mais je pense à autre chose. Enfin plus à quelqu'un d'autre. A Lisa. Je ne sais pas pourquoi mais depuis qu'elle est arrivée je ne peux pas m'empêcher de lui jeter des regards. Souvent nos yeux se croisent et elle les détourne. Ambre m'embrasse pour me faire revenir à la réalité mais je n'ai pas envie d'être avec elle. Je voudrais aller retrouver mes amis mais elle ne me lâche pas d'une semelle. Je regarde une nouvelle fois en direction de Lisa et découvre que Dylan se déhanche derrière elle. Ça a beau être mon ami depuis que nous sommes gosses, le voir aussi proche de Lisa m'insupporte. Je ne sais pas ce qu'il me prend mais il faut que j'arrête de penser à cette fille. Je me concentre à nouveau sur Ambre et me frotte à elle. Elle me sourit et m'embrasse une nouvelle fois. Lorsque j'observe la foule de personnes qui danse, je ne vois plus aucune trace de Dylan et Lisa. Je fronce les sourcils. Soudain, je les aperçoit, montant les escaliers. Je serre les poings et me dirige vers l'escalier à mon tour.

- Bébé tu vas où ?

Cela fait que quelques heures que nous nous connaissonset elle m'appelle « Bébé », cette fille est vraiment bizarre. Je l'ignore et me dirige à l'étage. Je commence à ouvrir chaque porte en espérant tomber sur eux mais tout ce que j'y trouve ce sont des couples en train de s'embrasser et d'autres sont déjà passés à l'action. J'ai un mauvais pressentiment. Je sais de quoi est capable Dylan et même si c'est mon pote, je n'accepte pas tout ce qu'il fait. Je n'aime pas Lisa mais s'il lui faisait du mal, je me sentirais coupable. J'arrive devant la dernière porte au fond du couloir, sa chambre. C'est ma dernière chance. J'essaye d'écouter s'il y a quelqu'un à l'intérieur mais la musique est bien trop forte pour que l'on puisse entendre quelque chose. Soudain, j'entends une voix puis un cris. Je n'attend pas plus longtemps et ouvre la porte à la volée. Ce que je vois ne fait que renforcer mon pressentiment. Dylan est allongé sur Lisa, cette dernière est en sous-vêtements et essaye de se débattre de toutes ses forces. Je reste planté à l'entrée de la chambre et ne sais que faire. Lisa m'a vu entrer et son regard me supplie de l'aider. Il ne m'en faut pas plus pour avancer vers eux et bondir sur Dylan. Celui-ci, ne m'aillant pas entendu entrer, sursaute lorsque je pose ma main sur son épaule. Il se redresse et en voyant son visage c'est plus fort que moi, mon poing part tout seul et atterri sur sa mâchoire. Il tombe au sol et ne se relève pas. Je sais qu'il a pas mal bu et c'est ce qui me retient de lui refaire le portrait. Mon attention se porte sur Lisa, recroquevillée sur le lit, le regard vide. Elle n'ose même plus bouger. Je m'assois près d'elle et pose ma main sur son épaule. Lorsqu'elle s'en aperçoit, elle se met a crier et bouger dans tous les sens en se débattant. Je l'entend me supplier d'arrêter et je comprend qu'elle est sous le choque et qu'elle me prend pour Dylan. Je prend son visage entre mes mains et la force à me regarder, elle continue de se débattre.

- Lisa regarde moi, c'est moi ! C'est Alexandre !

Elle se calme petit à petit et reprend conscience du lieu dans lequel elle se trouve. Je vois son regard embué de larmes mais aucunes d'elles ne daigne sortir. Il ne faut pas qu'elle reste comme ça. Elle est à moitié nue. Je décide de chercher sa robe mais je vois qu'elle est déchirée. Elle ne peut pas la remettre. J'enlève donc ma veste et sans trop la brusquer je la lui met sur le dos. Elle me remercie et me fixe de ses deux prunelles vertes. D'un seul coup, les larmes dévalent ses joues et elle se met à sangloter. Je ne sais pas quoi faire dans ce genre de situation. Est-ce que je dois la prendre dans mes bras ? La laisser seule ? Non hors de question, j'opte plutôt pour la première option. Je passe un bras dans son dos mais elle me repousse violemment. Je la regarde incompris.

- Tout ça c'est de ta faute !

- Lisa je ...

- Si tu avais pas affiché cette photo de moi au        lycée, Dylan n'aurait pas pensé que j'étais une traîner et il aurait pas essayé de me violer.

Je ne dis rien parce qu'elle a raison. Je n'aurais pas dû faire ça. J'étais envahi par un besoin de vengeance et je n'ai pas pensé que je pouvais lui faire du mal. Enfin si, lui faire du mal était mon but mais je ne pensais pas que ça irait aussi loin.

- Lisa je sais que j'aurais pas dû mais...

- Dégage !

Elle me pousse violemment mais pas assez pour que je me résigne à quitter la pièce. Il est hors de question que je la laisse seule sans cet état après ce qu'il vient de se passer. En plus de ça, Dylan est toujours allongé par terre et il peut se réveiller à tous moment.

- Non je ne partirais pas.

- Mais laisse moi tranquille t'en a assez fait comme ça ! Tu vas faire quoi maintenant, me prendre en photo dans cet état et la placarder dans tout l'établissement pour être sûr que tout le monde ait le temps de la voir ?

Elle est devenue hystérique et continue à hurler comme une folle en me frappant le torse. Je lui attrape les poignets pour l'immobiliser.

- Maintenant tu te calme ! Je sais que tu m'en        veux mais je ne te laisserais pas toute seule. Je vais t'aider à trouver des vêtements et je te raccompagnerais chez toi.

- Je ne veux pas rentrer chez moi, ma mère ne sera pas là et je ne veux pas rester seule là-bas.

- Je resterais et j'irais dormir sur le canapé.

Elle s'apprête à protester mais voyant qu'elle n'a pas le choix, elle finit par accepter. J'essaye de lui trouver des vêtements et elle s'habille avant que nous quittions la maison et que nous montions dans le taxi que j'ai appelé quelques minutes auparavant.

(In)accessibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant