C'est en sursaut que je me réveille ce matin, mon front est trempé de sueur et mon cœur bat extrêmement vite. J'essaye de me calmer suite à ce cauchemar de Dylan en train de m'agresser. Je regarde par la fenêtre et découvre qu'il ne fait pas encore totalement jour, ce qui signifie que je pourrais encore dormir un peu avant que mon réveil ne sonne. Sachant que je n'arriverais pas à retrouver le sommeil, je décide de me lever et d'aller prendre une douche afin de me calmer. J'enfile mon peignoir en soie et sors de ma chambre pour me diriger aux toilettes avant de me rendre dans ma salle de bain. Arrivée dans le couloir du premier étage, je passe à côté de la chambre d'ami juste en face de la mienne. Les événements de la nuit me reviennent en mémoire. Les cailloux contre ma fenêtre, Alexandre, ses blessures... Je n'aurais sûrement pas dû lui ouvrir ma porte mais en voyant dans quel état il se trouvait, je me suis dit que je ne pouvais pas le laisser repartir alors qu'il était mal en point. J'ai beau lui en vouloir au point de le détester, j'ai tout de même un cœur. Après un tour aux toilettes, je retourne dans ma chambre et vais prendre une douche. L'eau coulant sur mon corps me fait le plus grand bien et je prends le temps de profiter de ce moment. Une fois propre, je m'enroule dans une serviette et retourne dans ma chambre. Je m'arrête sur le pas de la porte lorsque je vois Alexandre, assit sur mon lit sans aucune gêne.
- Ça va je ne te dérange pas ?
Je vois son regard s'attarder sur mon corps peu couvert et je le vois rougir. Je rêve ou monsieur est gêné. Je souris à cette pensée. Il se reprend.
- Je ne savais pas si je pouvais descendre ou si je devais attendre que tu te réveilles.
- Tu peux descendre le temps que je me prépare ma mère doit déjà être partie. Si t'as besoin de te laver, la salle de bain est au bout du couloir.
Il se lève sans un mot de plus et quitte ma chambre. Savoir qu'il se trouve sous mon toit ne me plait pas étant donné ce qu'il s'est passé ce weekend. Je lui en veux encore pour ce qui est arrivé mais j'ai tout de même pris conscience que je ne pouvais pas tout lui mettre sur le dos.
Une fois prêts, nous quittons mon domicile et nous dirigeons vers l'arrêt de bus personne ne parle sur le trajet du lycée, pour mon plus grand soulagement. Je n'ai pas du tout envie de parler, encore moins avec lui. Arrivée au lycée, je rejoins – comme tous les matins – Emma qui m'attend dans le hall. Nous nous dirigeons vers notre premier cours de la matinée, Histoire.
L'angoisse commence à monter vers 13h quand je me rends compte que mon prochain cours est celui de madame Lecourt. C'est aujourd'hui que nous devons présenter nos exposés sur l'œuvre que nous avons choisie. Nous avons deux heures aujourd'hui alors il y a très peu de chance pour que nous esquivions notre passage. De toute évidence, je sais que rien ne sert de repousser l'échéance et qu'il va bien falloir que nous passions un jour ou l'autre. J'arrive en cours, la boule au ventre et les mains moites. Alexandre arrive à son tour – à l'heure pour une fois – et s'installe à côté de moi comme à son habitude. La prof fait l'appel et désigne le premier groupe qui devra passer. Par chance, ce n'est pas nous. Le premier binôme – Marion et Léo – on décidé de présenter la saga Harry Potter de J.K Rowlings leur exposé était très intéressant malgré que j'ai eu du mal à me concentrer à cause du stress. Une fois leur présentation terminée, toute la classe les applaudissent. Madame Lecourt regarde la liste des groupes afin de choisir le prochain qui devra passer.
- Lisa et Alexandre.
Mon cœur a fait un bond dans ma poitrine lorsque nos noms sont sortis de sa bouche. J'ai regardé mon binôme se lever et l'ai imité d'un geste maladroit. Nous nous sommes dirigés vers l'estrade devant le tableau et Alexandre a lancé notre diaporama. Tous les regards se sont braqués sur nous. Mon angoisse n'a fait qu'accroitre lorsque j'ai imaginé les moqueries de mes camarades. Des souvenirs insupportables me sont revenus en tête et je voyais dans chaque regard une part de malice. J'ai essayé de me concentrer sur mon texte et ai commencé à parler. Ma voix, ainsi que tout mon corps était tremblants, si bien que j'ai cru que j'allais m'écrouler sur le sol. J'ai tenté de me calmer en prenant de grandes inspirations et j'ai relevé la tête vers toutes ces personnes qui attendaient. La prof restait neutre, si bien que je ne savais pas si elle comprenait mon angoisse ou si elle était agacée par mon comportement. Voyant que je n'arriverais pas à aligner une phrase, les larmes me sont montées aux yeux et mes tremblements ont redoublés. Alexandre a vu la détresse sur mon visage et s'est approché de moi.
- Excusez-nous madame, il y a un problème avec notre texte, est-ce que vous pouvez nous laisser quelques instants pour le régler ?
La professeure a hoché la tête mais j'ai vu sur son visage qu'elle perdait patience.
Alexandre a ignoré toutes les personnes présentes dans la salle et s'est tourné vers moi en posant sa main sur mon épaule. Les larmes dévalaient mes joues sans que je ne puisse les ravaler.
- Ecoute Lisa, je sais que tu m'en veux pour ce que je t'ai fait et tu as raison, je me suis comporté comme un connard avec toi depuis la rentrée. Je comprends que tu sois angoissée à l'idée de parler devant des gens mais il faut vraiment que tu te reprennes. On va présenter notre exposé et après ce sera fait et je suis sûr que tu seras fière de ce que tu as fait. Si tu vois que tu ne vas pas y arriver, tu n'auras qu'à prendre ma main et je prendrais le relais, d'accord ?
Je hoche la tête pour approuver. C'est la première fois qu'il se montre gentil avec moi depuis deux semaines et ça me fait chaud au cœur. Il n'est peut-être pas si méchant que ça au final. J'essuie mes joues d'un revers de main et me tourne à nouveau vers mes camarades. Je prends une grande inspiration et reprend mon texte depuis le début. Je prends la main d'Alexandre dans la mienne, non pas pour qu'il continue à ma place mais pour le remercier. Je continue de parler et peu à peu, je prends de l'assurance. Nous finissons notre présentation et l'ensemble de la classe nous applaudit. Je n'arrive pas à croire que j'ai réussi à parler devant un public alors que cela me semblait impossible il y a encore un quart d'heure. Je me tourne vers Alexandre et lui offre un sourire timide pour me remercier. Fidèle à lui-même, ce dernier reste de marbre et ne répond pas à mon geste. Je comprends alors qu'il est redevenu comme à son habitude, un abruti. Je décide alors de retirer ma main qui était restée dans la sienne et de retourner à ma place sans un mot de plus.
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(In)accessible
Teen FictionLisa Morin, une jeune lycéenne de 17 ans arrive dans un nouvel établissement à Nice. Qui dit nouveau lycée dit, nouvelle vie. C'est lors de sa rentrée qu'elle fait la rencontre du Badboy du lycée : Alexandre. Ce que l'on peut dire, c'est que cette r...