Prologue

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Ryan, il y a dix-sept ans.

Maman avait encore fait une crise. Je n'aimais pas la voir comme ça. Je m'étais caché pour ne pas l'inquiéter et avais composé le numéro de Papy en silence. Je le connaissais par cœur, je l'appelais à chaque fois que maman était dans cet état. J'ouvris la fenêtre de ma chambre et grimpai sur la petite toiture en dessous. Agilement je descendis en glissant sur la gouttière. Papy n'aimait pas que je descende comme cela mais c'était le seul moyen de rejoindre la passerelle sans que maman ne me voie. Je sautai le portillon et rejoignis Papy qui était déjà arrivé. J'accourus à lui et l'enlaçai. Je le serrai fort et lui aussi, cela me réconfortait. Il prit la parole doucement :

- Ça va aller mon petit, je te le promets.

Je resserrai mon étreinte puis le lâchai. Nous rentrâmes chez lui pour la nuit, une fois de plus.

Arrivé à la maison Mamie vint me voir et m'embrassa sur le front, compatissante.

- Je t'ai préparé des cookies mon chou.

Cela me réconfortait un peu.

Nous mangeâmes en silence puis Mamie borda mon lit et Papy me raconta en histoire. Elle parlait d'un homme qui avait eu une enfance difficile mais qu'il en était sorti grandi, plus fort et plus courageux.

Je me demandai si j'étais comme lui.

Papy me souhaita bonne nuit et m'embrassa sur le front.

Le lendemain matin, ça sentait les gaufres, j'en conclus que Mamie en avait préparé spécialement pour moi. Je descendis joyeux, oubliant presque les événements de la veille. Je m'assis à table avec Papy qui lisait le journal.

- Tu vas bien petit gars, dit-il ?

- Mieux quand j'aurai mangé des gaufres, rétorquai-je

Mamie ricana.

- Continus comme ça mon garçon, tu iras loin.

Je souriais. Cette matinée était joyeuse mais c'était une illusion je le savais, Papy et Mamie n'était jamais heureux longtemps.

Mamie me servit les gaufres avec du chocolat. Papy se racla la gorge, signe qu'il voulait me dire quelque chose d'important.

- Qu'est-ce que tu dirais d'habiter ici quelque temps petit gars ?

Je réfléchis un instant.

- Et maman ?

Mamie paraissait triste et Papy aussi mais il le cachait, je le voyais toujours.

- Ta mère traverse une mauvaise passe, c'est mieux pour elle comme pour toi si tu restes avec nous un petit moment.

Un silence suivit. Je le brisai.

- Bon d'accord.

Il enchaîna.

- En plus, j'ai entendu dire que la voisine d'à côté avait presque le même âge que toi.

Il pointa quelque chose dans mon dos.

Je me tournai et vis une petite fille blonde qui jouait dans son jardin. Elle se tourna,

et me souris.

Have faith in our flowers Où les histoires vivent. Découvrez maintenant