Chapitre six

13 1 0
                                    

Louise, présent

On peut dire que je me suis surestimée, et de beaucoup. Suivre des cours en anglais ce n'est déjà pas simple, mais des cours de biologie c'est une autre paire de manches. Je manque cruellement de vocabulaire.

Deux semaines se sont écoulées depuis la rentrée et j'ai déjà accumulé beaucoup de retard. J'essaye de demander de l'aide à Capucine, mais je ne souhaite pas la déranger. Elle a déjà beaucoup à faire et je ne souhaite pas m'imposer. Je suis à cours d'idées, je ne sais plus quoi faire, j'ai épuisé toutes mes réserves. Je commence à me demander si j'ai fait le bon choix en venant ici. Je me disais que ce serait un plus pour ma carrière et ma vie personnelle, mais pour l'instant, c'est un échec.
Je suis au plus bas. Je perds tout espoir en moi-même et en cette année à l'étranger.
Je risque de rater mon année et Dieu sait que ce sort est pire que la mort.

Je décide d'appeler Antoine et de lui faire part de mes angoisses. Antoine a toujours été là pour moi, aussi loin que je m'en souvienne. Il est apparu dans ma vie au moment où j'en avais le plus besoin et je pense que c'est cela qui nous a autant rapprochés.
Les mois après le départ de Ryan ont été les plus durs de ma vie. Non seulement pour ma rééducation physique, mais aussi, car mon cœur était vide. J'errais sans but, je n'avais plus goût en l'existence sans lui, d'autant plus que je m'inquiétais pour lui. Je ne savais pas ce qui lui était arrivé et je ne le sais toujours pas aujourd'hui. Ses grand-parents m'ont dit qu'il était sain et sauf, mais est-ce encore le cas aujourd'hui.

Pendant ces mois de pure souffrance, Antoine est apparu comme un rayon de soleil au printemps. Il m'a redonné goût à la vie petit à petit. Je suis devenu son pilier et il est devenu le mien. Notre amitié était plus solide qu'un rocher, c'est en parti pour cela que j'ai accepté de partir au États-Unis, je savais que notre amitié resterait intacte. Nous sommes amis depuis des années et cela n'ira jamais plus loin. Antoine préfère le genre masculin à mon plus grand désarroi. C'est évidemment une blague, je n'ai jamais été attirée par Antoine et je l'ai toujours considéré comme un frère, j'ai été là durant son coming out et ma foi, je suis contente d'être hétérosexuel. Mon dieu ! Ils sont bien plus courageux que nous, ils endurent tellement plus.

À la fin de notre discussion, Antoine déclara que sa venue était obligatoire. Comme toujours, il prenait son rôle de donneur d'espoir très au sérieux. Il m'a dit qu'il viendrait dès qu'il pourrait. Par chance, il a des vacances la semaine prochaine à l'occasion de la Toussaint. J'espère que ça lui fera autant de bien que cela m'en fera. Ce pauvre Antoine, ne chôme jamais entre son école d'art, sa famille à gérer et son travail pour financer le tout.

Je décide de prendre une douche. J'ai besoin de me détendre, la venue d'Antoine m'a immédiatement excitée. C'est dingue l'effet qu'il a sur moi.

J'entends Capucine rentrer des cours depuis la salle de bain. Sa présence me réjouit instantanément, je souhaitais justement lui parler. Je sors en hâte de la douche, m'habille et me sèche les cheveux rapidement.

- Capu, salut ça va ? Dis-je à son intention.

Elle me regarde, interloquée.

- Oui très bien, je vois que toi aussi, tu es de très bonne humeur. Qu'est-ce donc qui te réjouis comme cela.
- Justement, on en parle autour d'un dîner, proposai-je.
- Avec plaisir.

Nous commençâmes à préparer le dîner pendant que je lui expliquais que mon ami d'enfance Antoine venait me rendre visite. Je lui expliquais tout de A à Z sur notre relation.
La table mise, le repas prêt, nous nous installons à table quand Capucine conclut :

- Et bien, j'ai hâte de rencontrer cet Antoine. Tu as l'air tellement enthousiaste.

- Oh oui, je le suis. Mais je me demandais, où pourrait-il dormir ? Parce que le billet d'avion lui coûte déjà un certain prix et je ne peux me permettre de l'héberger dans notre chambre étudiante.

- En effet. J'en toucherais deux moi à Ryan, il saura peut-être quoi faire.

Ryan, je ne m'habituerais jamais à ce prénom. Je sais bien qu'il ne s'agit pas du même Ryan, il en existe des millions, la probabilité de rencontre mon Ryan ici est minime, voir inexistante. Cependant, l'évocation de ce prénom me fera toujours un effet et je pense que c'est irrévocable. Il faut juste que je m'y habitue, car je vais être amenée à l'entendre souvent pendant cette année.

Have faith in our flowers Où les histoires vivent. Découvrez maintenant