Chapitre dix

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Louise, présent

Antoine arrive aujourd'hui. Je suis actuellement en état de panique, je ne suis pas du tout prête. Je ne lui ai même pas trouvé de logement, je vais le faire dormir discrètement dans ma chambre en attendant. Il faut que j'aille chez l'épicier du coin acheter du vin. Un bon verre de vin ça fait toujours plaisir, surtout quand on revient d'un long voyage. Je dois acheter à manger puis cuisiner. Il faut aussi que j'appelle mes parents, cependant ce n'est pas prioritaire, je le ferais plutôt quand Antoine sera arrivé. J'ai également prévue d'aller voir un concert de violon et de guitare sèche si Antoine n'est pas trop fatigué, je sais que voir des beaux musiciens lui fait toujours plaisir.

Je croise Capucine et lui fait part de mon organisation.

- Très bien. Si tu as besoin d'aide pour la cuisine n'hésite pas à me demander. Tu sais quand on est en couple depuis six ans, on sait cuisinier. Les hommes sont tous les mêmes : un bon repas préparé par leur moitié et leur journée est illuminée.

- Je croyais que vous n'aviez jamais vécu ensemble.

- Oui, on n'a jamais vraiment habité ensemble, mais tu sais on était toujours fourrés l'un chez l'autre, tu n'as jamais eu de relation sérieuse ou quoi ?

J'oubliai de respirer, surprise par tant d'honnêteté. De plus, elle avait visée juste. Du haut de mes vingt-trois ans je n'ai pas eu une seule relation sérieuse. Pour ce qui des autres relations, il n'y en a presque pas eu. J'ai perdu ma virginité à l'age de dix-neuf ans avec le fils d'un ami à mes parents. C'était la pire nuit de ma vie, je n'était pas du tout à l'aise et je n'ai cessé d'avoir mal. Le lendemain on s'est évité et puis je ne l'ai jamais revu. J'ai fait quelques autres rencontres mais rien qui ne me convenait vraiment. Je faisais un blocage et encore aujourd'hui. Tout cela par la faute d'un garçon que j'ai rencontré à l'age de sept ans. Ridicule quand on y pense.

Bref hors de question que je lui dise tout ça, elle me jugera c'est évident, je perçois déjà de l'amertume dans son regard. Je choisis donc la voix de la facilité.

- En fait pour tout te dire je suis en couple avec mon ami Antoine depuis deux ans. Je tenais à le garder privé mais puisqu'il vient ce soir, autant te dire la vérité.

Tu parles.

- Oh je n'en savais rien. J'ai hâte de le rencontrer.

- Il sera ravi aussi.

Elle s'en alla quelques minutes plus tard.

À dix sept heures, j'avais déjà acheté le vin, un rosé et la nourriture pour le dîner. J'avais mis tout mon cœur dans cette recette pour deux bonnes raisons : la première était que mon meilleur ami venait me rendre visite depuis la France et la seconde était que je voulais cloué le bec de Capucine et lui prouver que je savais cuisiner pour mon homme.

Je ris malgré moi, cette situation était plutôt ironique.

L'avion d'Antoine avait une heure d'avance, je due donc partir plus tôt. Le repas n'était pas prêt, je lui proposerai de cuisinier avec moi en rentrant.

Devant les arrivées j'attends – pas si – patiemment Antoine.

Des mains surgirent de nulle part et se plaquèrent sur mes yeux.

- Qui est-ce, susurre la voix de mon meilleur ami.

- Antoineeee, je hurle.

Je me retourne et l'étreint avec force, il m'attrape à son tour et me fait décoller du sol tout en tournant.

Have faith in our flowers Où les histoires vivent. Découvrez maintenant