Chapitre sept

11 1 0
                                    

Louise, présent

Pour une fois que je suis à l'heure, il faut que Capucine soit malade.

Je sortais de la douche quand je me rendis compte qu'elle n'était toujours pas réveillée. Avec précaution, je toquai à sa porte. Pas de réponse.

- Capucine, dis-je doucement, je vais entrer.
Comme elle ne répondit pas, je me décidai à ouvrir la porte. Elle était toujours étalée sous les couvertures. C'était plutôt inhabituel. Je ne savais pas si je devais la réveiller, était-ce approprié après seulement deux semaines de colocation. Au diable les principes, tentons le pire. Je touchais timidement son épaule dans l'espoir que cela la réveillera. Je rigolai intérieurement. Moi il me fallait bien plus que cela pour me réveiller si ce n'était pas de mon propre chef seul Antoine connaissait le secret : un seau d'eau ou rien. Je n'allais quand même pas faire cela à Capucine, non seulement elle ne méritait pas d'être réveillée aussi cruellement, mais surtout nous n'étions pas aussi proche.

Bon, j'allais essayer autre chose. J'ouvris ses rideaux d'un geste vif. Rien. La lumière n'avait apparemment aucun effet. La tentative numéro deux était un échec, voyons voir la technique préférée de ma mère. Je m'assis près d'elle au bord de son lit et lui caressa gentiment la joue tout en murmurant son nom. C'était très intime et j'étais assez gênée, j'en fut donc soulagée de voir que cette nouvelle tentative était vaine. Troisième et dernier essai avant le seau d'eau. Je retirai ses couvertures violemment, mis du AC/DC tout en criant son nom. Si elle ne se réveillait pas avec ça, j'allais appeler la morgue.

Enfin, Capucine émit un grognement digne d'une gueule de bois. Je m'empressai d'enlever la musique, je n'étais pas si cruelle.

- Capucine, je t'en supplie réveille toi, tu as cours et moi aussi. Je suis déjà presque en retard.

Elle se retourna, me regardant fixement dans les yeux. J'eu la chair de poule. Son regard était perçant, mais vide d'expression, son teint était pâle et elle avait les traits tirés. Jésus Marie Joseph ! Je touchai son front et constatai sans surprise qu'elle avait de la fièvre.

- Nom de Dieu Capu, tu es brûlante ! J'appelle un médecin.

J'allai prendre mon téléphone lorsque Capucine m'attrapa fermement le bras. Je manquai d'avoir une crise cardiaque.

- Pas le médecin, dit-elle d'une voix rauque, appelle la mère. Prends mon téléphone, il est sur la table de nuit.

Je pris son téléphone et parti dans ses contacts à la recherche du numéro de sa mère.
Quand celle-ci décrocha, je fus immédiatement soulagée.

- Capucine ?

- Bonjour Madame. Non, il ne s'agit pas de Capucine, je suis sa colocataire Louise. Je vous appelle sur sa demande car elle est très malade et je m'inquiète beaucoup. J'ai d'abord voulu appeler un médecin, mais elle a insisté pour que je vous appelle.
- Oh d'accord. Ma pauvre chérie, elle a encore de la fièvre, c'est ça. Dites lui que j'arrive, je pars à l'instant. Merci beaucoup Louise vous êtes adorable.
- Pas de souci, au revoir madame.

Je raccrochai et reportai mon attention sur la malade.

- Je vais te chercher un verre d'eau.

- Ce n'est pas la peine Louise, tu en as déjà fait beaucoup et je t'en suis reconnaissante. Donne-moi mon téléphone, je vais demander à Ryan de t'amener, tu es déjà assez en retard comme ça.

Dix minutes plus tard on sonna à la porte. Elle s'ouvrit quelques secondes plus tard sur Ryan. Note pour moi-même, il a donc une clé. Il avait quand même pris la peine de sonner et j'en fus surprise bien que ce soit fort appréciable.

- Salut Louise. Donne-moi deux minutes.

Il prit directement la direction de la chambre de Capucine et entra cette fois-ci sans frapper.

- Comment tu vas ? Lui demanda-t-il.

- Très mal ne t'approches pas de moi, je ne veux pas te contaminer.

- Je m'en fiche.

Il l'embrassa et je fus ému devant tant d'amour. J'étais jalouse, il fallait l'admettre. Non pas parce que Ryan me plaisait, même s'il était incroyablement beau, mais tout simplement parce que je n'avais jamais connu ce genre d'attention dans un couple. J'avais enchaîné les relations non-sérieuses toute ma vie. Plus le temps passait plus je me lassai vite. J'ai abandonné il y a plusieurs années de cela, les relations amoureuses, ce n'était malheureusement pas pour moi.

- Ma mère vient me voir Ryan ne t'inquiètes pas, va maintenant. Louise a besoin d'un chauffeur elle en a déjà assez fait.

- Bien, il se dirigeait vers la porte, au moment de la franchir, il lança : appelle-moi toutes les heures que je m'assure de ta survie. Repose-toi bien, je repasserai ce soir.

Installée dans la voiture, je déclarai timidement :
- Je suis désolée de t'embêter, tu n'es pas obligé de m'y emmener, je dirais à Capu que tu l'as fait.

Je me sentais coupable, j'aurais dû refuser quand Capucine me l'avait proposé, mais elle m'effrayait. Elle n'était pas dans son état normal et elle était encore plus violente qu'à son habitude. Non pas qu'elle le fasse exprès bien sûr. Mais elle émanait d'une certaine autorité naturelle qui me forçait à se soumettre à ses désirs.

- C'est fort aimable à toi...

J'en fus un rien déçu, j'espérai secrètement qu'il décline ma proposition car à cette heure ci il n'y avait plus de bus, je serais contrainte d'y aller à pied.

- Mais je vais t'y emmener, je ne suis pas si égoïste.

Je ne pus retenir mon sourire.

- Je t'en remercie, tu es loin d'être égoïste. Je pense que tu es un des garçons les plus attentionné que je connaisse.

- J'espère que tu ne recommences pas à me draguer ?

Je sentis mes joues rosirent. Pitoyable.

- Excuse moi ... Ce n'était pas mon intention.

Et à ma plus grande surprise, il partit d'un fou rire.

- Pardon, il faut vraiment que j'arrête de te mettre mal à l'aise, mais c'est si facile, tu es tellement naïve.

Je n'en croyais pas mes oreilles. Prise d'une soudaine colère je lui tapai l'épaule gentiment, mais pour signifier mon mécontentement. Je regrettai mon geste aussitôt, le jugeant trop intime. Pourtant, Ryan parut en rigoler.

- Tu tapes comme un Homo.

- Eh ! C'est quoi ton problème, mon meilleur ami est homo.

- Autant pour moi, dit-il en riant.

Le reste du trajet se fit dans la bonne ambiance. Ryan était plutôt cool, il ne m'en voulait pas de lui avoir demandé son numéro dernièrement. C'était facile de parler avec lui étant donné qu'il prenait tout à la légère. J'étais contente pour capucine, je me dis qu'elle avait de la chance d'être tombée sur un homme de ce type.

Have faith in our flowers Où les histoires vivent. Découvrez maintenant