Have faith in our flowers

Chapitre vingt-quatre

Ryan, il y a dix sept ans

Les jours passaient et la fin s'annonçait proche, notre temps ensemble était compté. Je n'arrêtais pas de penser au futur, que se passera-t-il quand elle ne sera plus là ? Retournais-je vivre avec ma mère, je l'espère. Et si jamais ce n'était pas le cas, et si je me retrouvais seul, sans elle pour m'épauler, seulement avec Papy et Mamie. Il fallait que je trouve une solution, je ne pouvais pas rester là à regarder mon destin s'assombrir. Je devais agir.

-Bouh, cria Louise.

Je sursautai. Elle était venue me voir accompagnée de son chien. J'étais assis sur le perron à réfléchir depuis quinze bonnes minutes à notre futur ensemble.

- On va se promener ?

L'idée me titilla, ce n'était pas l'envie qui me manquait, mais j'avais une idée derrière la tête. Il était bientôt seize heure. Si je voulais que mon projet se réalise, je devais m'en occuper sur-le-champ.

- Désolé, je ne peux pas, on se voit demain ?

Elle fit la moue, elle paraissait sincèrement vexée. Je la comprenais, je ne lui refusais jamais rien et en plus de cela, il e nous restait pas beaucoup de temps ensemble, sa décéption était tout à fait légitime. Seulement si je lui expliquais mes raisons, la surprise serait gâchée. Je partis donc en direction de la maison sans un mot de plus et l'entendi grogner. Je montai les escaliers sur la pointe des pieds en direction de la chambre de Papy. Je me glissai dans sa chambre et fouillai à la recherche de monnaie. Heureusement, à cette heure-ci, il faisait la sieste dans le hamac, il ne risquait pas de m'entendre. Bingo ! Je trouvais cinq euros. Je pris mon vélo et partis en direction du centre-ville. J'espère que Papy et Mamie n'allaient pas s'en rendre compte, je n'y étais encore jamais allé tout seul. Arriver à la boulangerie signalant le centre d'Anglet, je parcourus les allées de la ville à la recherche d'une fleuriste. Quand celle-ci fut trouvée, je garai mon vélo devant la boutique et y entra. Une vielle dame vint m'accueillir.

La  pièce était ornée de fleurs, sur le mur aussi bien que sur le sol.  Toutes les couleurs venaient s'y mélanger. On y retrouvais du vert, du  rose, du jaune, du bleu, du violet. Les fleurs étaient de toutes les  tailles et toutes différentes les unes des autres. La fleuriste  vendaient bien sûr des fleurs, mais aussi des plantes, des bouquets et  des pots. Je m'y senti immédiatement à l'aise, comme-si la végétation  possédait un effet apaisant sur moi.

La dame  était en accord avec le décor. Sa peau mate et ses cheveux nouer en  tresses l'apparaissait tout de suite attachante. Son tablier lui venait  rappeler le thème de la boutique non sans oublier les motifs de fleurs  qui y étaient brodés.

- Bonjour mon enfant, te serais-tu perdu ?

- Bonjour, non Madame, je chercher une fleur.

Elle parut attendrie.

- Ah oui, et de quelle fleur s'agit-il ?

Je regardai aux alentours, ils y en avaient pour tous les goûts. Je crus reconnaître des roses, des tulipes, mais le reste m'était inconnu. Il y avait également des bouquets et des pots de fleurs. Comment allais-je choisir ?

- Je cherche une fleur pour mon amie. Pour lui faire plaisir.

Cette fois-ci, son sourire fut si grand que j'en voyais ses gencives.

- Très bien, une fleur d'amour, n'est-ce pas, cette dernière phrase fut accompagnée d'un clin d'œil.

- C'est ça.

Elle semblait réfléchir.

-  Je peux te proposer des roses, ce sont les fleurs les plus romantiques,  il y en a des blanches, des roses et des rouges qu'est-ce que tu  préfères ?

- Je ne veux pas des roses.

Ma  mère recevait des roses après chaque dispute avec son ancien  petit-copain, cela ne m'inspirai pas confiance, je ne veux pas qu'elle croit que je vais lui faire du mal.

- Je suis d'accord, ce n'est pas très original, lança-t-elle. Voyons voir, je peux te proposer une tulipe évidemment, mais aussi des Lilas ou des violettes. J'ai également des Myosotis si tu cherches un peu plus d'originalité.

Tiens, je n'avais jamais entendu ce type de fleur.

- De quoi s'agit-il ? Elle alla en chercher une pour me la montrer et ajouta :

- Cette fleur prouve une amitié ou un amour éternel, elle est parfaite pour un adieu. Elle signifie en quelques sortes : "ne m'oublie pas".

La myosotis était en bouquet. c'était une petite fleur bleue et jaune au milieu. Elle rappelait la douceur. La papier rassemblant les pousses de myosotis était jaune aussi, il accentuait d'autant plus le jaune du milieu mais faisait également ressortir le contraste de bleu. Mon choix était fait

Mon visage s'illumina.

- C'est parfait, j'en prendrai deux.

Et je repartis en direction de la maison.  Cette dame avait été très gentille, d'abord, elle ne m'avait pas  considéré comme un petit garçon et puis elle avait accepté mes cinq  euros, apparemment deux fleurs, ça coûte au moins quinze euros.

Enfin chez moi, je courrai déposer mon vélo et appeler Louise.

Je criai son prénom en bas de sa fenêtre et lui dis de me rejoindre.

- Je croyais que tu ne voulais pas traîner avec moi aujourd'hui.

- Mais si, regarde, je t'ai ramené un cadeau. Je lui donnai les fleurs.

- Ce sont des myosotis, elle signifie l'amitié éternel.

Son visage exprimait la joie et la surprise.

- En gros : ne m'oublie jamais.