Chapitre XX

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Hey !

La suite ! Bonne lecture !


Beyrouth baignait dans une lumière magnifique. Hugo était allongé sur son lit. Il essayait de dormir mais il n'avait dans la tête que l'absence de nouvelle d'Elise. A côté de lui, Boris ronflait toujours autant. Il soupira. Ça ne servait à rien de rester là à réfléchir. Il attrapa son portable et sortit dehors. Il appela Martin. Il pria pour qu'il réponde. Qu'est-ce qu'ils avaient eux deux à s'appeler uniquement les nuits ?

« Qu'est-ce que je peux faire pour toi Hugo ? » demanda Martin avec un air un peu triste.

Hugo remercia le ciel.

« Elise ne me donne pas du tout de nouvelles, elle va bien ? Pourquoi est-ce qu'elle ne me répond pas ? »

Martin hésita à lui dire la vérité. S'il apprenait qu'il l'avait lâchée, il serait très en colère.

« Oui, elle est avec moi. Tout va bien. Elle est juste un peu fatiguée. Excuse-la. »

Hugo s'en voulait de l'étouffer ainsi.

« Je peux lui parler ? »

Martin se détestait.

« Non, elle dort. Rappelle demain. »

Hugo se détendit un peu. Elise était avec son meilleur ami, il ne pouvait rien lui arriver de grave.

« Prends soin d'elle s'il te plait.

- Ne t'inquiètes pas, je m'occupe d'elle. » murmura Martin.

Ils raccrochèrent. Hugo s'effondra sur son lit et s'endormit un peu plus calmement, oubliant même les ronflements de Boris. Martin ne s'endormit pas. Il resta dans sa cuisine à se demander pourquoi il mentait à Hugo alors qu'il savait pertinemment qu'il le regretterait. Il ne savait plus trop où il en était.


Elise regardait des vidéos sur internet, des youtubers qui la faisaient habituellement rire mais qui cette fois ne l'amusaient même pas. Elle ne savait pas comment se détendre, comment penser à autre chose. Ce fut comme une prière puisque la sonnette la sortit de ses interrogations. Elle alla ouvrir et tomba sur Julien.

« Excuse-moi de te déranger, mais je me suis dit que t'avais peut-être besoin de compagnie. »

Oui, elle en avait terriblement besoin. Elle lui sourit et le fit entrer.

Elle n'avait pas reçu de réels invités depuis longtemps et mit quelques secondes avant de se rappeler des usages.

« Thé ou café ? »

Il rigola remarquant bien que ce n'était pas inné chez elle.

« T'as du chocolat chaud ? »

Elle le regarda avec un regard étonné.

« Je n'ai jamais cessé d'être un enfant » plaisanta Julien.

Elle soupira, elle aurait bien aimé être comme lui. Elle fouilla dans ses placards pour trouver du cacao et mit à chauffer du lait dans une casserole.

« Tu veux en parler ? » murmura Julien en posant son manteau sur un dossier de chaise.

Elle secoua la tête. Non elle ne voulait pas. Tout sauf ça.

« Un film ça te dit alors ? »

Elle hocha la tête, ravie d'avoir une telle proposition.

Ils choisirent un film que l'un comme l'autre appréciait. Le premier Harry Potter. Les valeurs sûres. 

Ils étaient sur le canapé, le film devait durer deux heures et au bout de la moitié à peine elle dormait. Julien le remarqua et la porta jusqu'à son lit. Il ne savait pas pourquoi il ressentait le besoin de se rapprocher d'elle, de prendre soin d'elle. 

Il avait l'impression d'être une personne horrible, peut-être de prendre la place d'Hugo d'une certaine manière, de lui voler Elise. Mais après tout, à aucun moment elle ne l'avait repoussé et Hugo n'était pas là pour l'en empêcher. 

Il s'allongea à ses côtés juste pour reprendre ses esprits. Il ne voulait évidemment pas dormir ici, ça aurait été de très mauvais goût. Il l'observa. Elle avait les yeux fermés et un visage apaisé, des cheveux qui partaient de tous les côtés. Elle était tellement belle. Il ne put s'empêcher de sortir son portable pour prendre une photo d'elle. Il ne la montrerai jamais, ce serait simplement un souvenir, un trésor de ce qu'il ne pourrait jamais avoir auprès de lui.


Martin était allongé contre Yann. Il n'arrêtait pas de parler, sans une pause, sans reprendre sa respiration, sans même écouter une éventuelle réponse de Yann.

« Non mais tu te rends compte ? Je lui ai menti, genre sur Elise, alors qu'il a confiance en moi. C'est grâce à lui que je me suis décidée à sortir avec toi, et moi pour le remercier je lui mens. »

Yann soupira en caressant tout doucement ses cheveux, espérant le calmer.

« Comment je vais faire maintenant ? Je peux pas le rappeler il va me tuer... Putain je suis vraiment une merde. »

Yann rigola, il ne pouvait pas s'en empêcher.

« D'abord tu n'es pas une merde parce que sinon tu ne serais ni mon copain ni le meilleur ami d'Hugo. Ensuite, tu n'exagères pas un peu là ? Tu lui as menti mais bon il n'y a pas mort d'homme. Elle ne vas pas mourir Elise et puis c'est une grande fille. Tu devrais te détendre un peu. »

Yann avait raison. Martin passa sa tête entre ses mains.

« Regarde pour une fois qu'on a un peu de temps pour nous, je pourrai peut-être voir un jolie sourire sur ton visage non ? »

Martin ne lui sourit pas mais se jeta sur lui pour se blottir dans ses bras. Yann ne s'attendait pas mais rigola.

« Putain t'es vraiment trop gros Martin.

- Je t'emmerde »

Ils s'embrassèrent. Martin se sentait mieux. Tout semblait s'écrouler autour de lui, mais, contre toute attente, sa relation avec Yann tenait.


Hugo regardait ses messages. Il n'y avait aucune réponse d'Elise. Il comprenait tout à fait qu'elle puisse être un peu sous tension mais il se demandait de plus en plus s'il n'avait pas quelque chose à se reprocher dans toute cette histoire.

Hugo : Je comprends plus rien, tu te sens mal ou tu m'ignores ?

Qu'est-ce qu'il faut que je fasse pour que tu comprennes que j'ai besoin de toi, j'ai besoin que tu me dises que tout va bien ??

Je suis en train de mourir sur place là !

Putain de merde tu me soûles !


Julien entendit le portable d'Elise sonner pendant plusieurs minutes. Il l'attrapa. Des messages non lus de Hugo. Il les fit défiler. Elle semblait l'ignorer. Est-ce qu'ils étaient en train de se séparer ? Est-ce qu'elle en avait marre de lui ? Il lui faisait de la peine. Il n'avait pas mériter ça. Elle n'était pas gentille de lui infliger cette torture alors qu'il était en zone dangereuse, elle jouait d'une certaine manière avec sa vie. Les messages continuaient à arriver.

Si tu ne veux plus me voir, dis le moi au moins, attends que je revienne. T'as pas le droit de me faire ça alors que je suis à l'étranger.

Aies un peu de courage au moins.

Je sais pas moi, j'aurais pensé que t'avais plus d'estime pour moi.

Visiblement je me suis trompé.

Vas-y continue de m'ignorer, t'es vraiment une merde.


Merci pour la lecture !

Bonne nuit !

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