Chapitre XLIV

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Heeeeey !!!

Bonne lectuuuuuuure !



C'était aujourd'hui. 

Il ne savait pas ce qu'il foutait à la table de sa cuisine. Il ne savait pas pourquoi il buvait sans un mot son café qui n'avait pas de goût. 

C'était le grand jour. Celui qu'il redoutait depuis plusieurs mois sans pouvoir le crier, sans pouvoir extérioriser sa peine. C'était dans quelques heures, il tremblait déjà. Il n'avait toujours pas regardé Twitter depuis les révélations. Il avait peur. Il ne savait pas à quoi s'attendre. Est-ce qu'il y aurait des journalistes ? Est-ce qu'il allait pourrir le procès ? Est-ce qu'il n'avait pas déjà tout fait foirer ?

Il était perdu dans ses pensées, s'enfonçant toujours plus profondément dans le noir, quand Elise posa sa tête dans le creux de son cou.

« Tu te sens bien ? »

Il avala difficilement sa salive.

« Est-ce que tu sais s'il y aura la presse ? »

Elle avait, contrairement à Hugo, suivit Twitter de très près. Est-ce qu'elle devrait lui mentir ? Ils allaient emménager ensemble, ce n'était peut-être pas le moment de tout faire foirer.

« Ils sont au courant pour ton père. Ils risquent d'y avoir du monde. »

Il baissa la tête. Il commençait à douter et Elise le remarqua bien.

« Hugo, il est hors de question que tu renonces ! Tu es allé trop loin pour abandonner ! »

Il sourit tristement.

« Mais t'imagines s'il gagne, je ne sais pas ce que je serai capable de faire... »

Elle le força à le regarder droit dans les yeux.

« Peu importe ce qu'il se passe, ça ne changera rien entre nous, entre les gens qui t'aiment. Aies confiance en toi ! »

Pour la première fois, il acquiesça. Il semblait plus apaisé, du moins pour le moment. 

Il reçut un appel de sa sœur. Il décrocha. Elle l'informa simplement que le procès était en huis-clos. C'était un soulagement et en même temps cela signifiait qu'il y aurait beaucoup de monde. Il était d'autant plus paniqué. Elise le sentit. Elle s'assit sur ses genoux, face à lui.

« Tu sais, je ne pense pas que je peux réellement t'aider dans cette merde. Pendant ce témoignage, tu seras tout seul, mais je peux juste te dire que je t'aime. Je ne te lâcherai jamais. Si jamais tu perds, je ferai tout pour que tu ailles mieux, je te le promets. »

Il la serra contre elle.

« Je te le jure » rajouta-t-elle.


Yann attendait sagement dans sa voiture, en bas de l'immeuble de Hugo. Martin, à ses côtés, fixait le sol. Il passa une main sur la sienne.

« Qu'est-ce qu'il se passe Martin ? »

Ce-dernier ne savait pas vraiment. Ou alors il faisait semblant de ne pas se confronter à la réalité.

« Je m'inquiète pour Hugo. Tu crois que j'aurais pu faire plus pour l'aider ? Peut-être que si je l'avais poussé, il y aurait eu un procès plus tôt, que tout le monde ne serait pas au courant, que...

- Arrête de dire n'importe quoi, soupira Yann, ce n'est la faute de personne, ni la tienne, ni celle de Hugo, juste celle de ce magazine. »

Martin sourit faiblement. Il en était de moins en moins sûr.

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