Chapitre Onze.

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Jack's mind :

"Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c'est la présence des absents, dans la mémoire des vivants."


Dimanche 27 août :

Un bruit des plus désagréables me sortit de mon sommeil.
Les yeux toujours fermés, je tâtonnais le long de ma table de chevet avant de trouver l'objet de ma convoitise. Ma main s'écrasa aussitôt dessus et enfin, le réveil se tut.
Le silence envahit ma chambre.
Je passais mes mains sur mon visage.

Une nouvelle journée de merde qui s'annonce...

Je me redressais, quittais mon lit et me rendais à la salle de bains.
Machinalement, je me déshabillais et rentrais dans le bac de douche. L'eau gelée me réveilla instantanément. Tout en râlant, je me lavais les cheveux.
Une fois rincé, je sortis et enroulais une serviette autour de mes hanches.
Tous mes gestes étaient comme mécaniques, sans émotion.
Je me brossais les dents sans vraiment y faire attention.

Quand je redressais la tête, je fis face au miroir couvert de buée. J'entrouvris la porte et passais la main dessus pour en effacer la buée. Mon reflet faisait peur à voir. Alors que mon bleu avait commencé à s'estomper, d'énormes cernes encerclaient mes yeux qui avaient perdu tout leur éclat.

C'est vraiment un mauvais jour...

J'esquissais un sourire forcé avant d'abandonner.
Aucun besoin de faire masquer mon malheur, tout le monde le savait déjà.
Tout dans mon apparence criait que j'étais en deuil...

A quoi bon faire semblant dans ce cas ?

Je retournais dans ma chambre et, une fois séché, enfilais un pantalon et un T-shirt noir et rangeais mon téléphone dans ma poche arrière. Je me dirigeais vers la cuisine et me fit un café. Pendant que celui-ci coulait, je jetais un coup d'œil à mes notifications. Tout le groupe m'avait envoyé un ou plusieurs messages, notamment Niels qui semblait insister. Je ne pris pas la peine de répondre mais savoir qu'ils y avaient pensé me réchauffait le cœur.

Ma tasse de café en main, je sortis sur le balcon. L'air était chaud et j'avais déjà l'impression d'étouffer. Je soufflais sur mon café et envoyais un message à mon père :

Salut pap.

Il ne tarda pas à répondre.

Bonjour fiston.

Je souris.

On meurt de chaud non ?

Oui.

A quelle heure je passe te prendre ?

9 heures et demie ?
J'ai un tas de choses à faire cet après-midi.

Je jetais un coup d'œil à l'heure.

8 heures.

Par un tas de choses, mon père voulait dire qu'il allait écouter en boucle l'album préféré de ma mère, du London Grammar, regarder autant de Charlie Chaplin que possible et déballer puis remballer ses anciennes affaires.

Ça marche.

Je prends les fleurs ?

S'il-te-plaît.

Pas de problème.

The Broken TokenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant