— Tu es tout sauf prête, me chuchota la fille derrière moi.
Je levai les yeux au ciel, tentant désespérément de paraître détachée, à ma manière. Je sus que cette réplique était à dessein de me décourager, mais, malheureusement pour elle, elle n'eut pas l'effet escompté. Même si qu'en vérité, j'étais à deux petits poils de cul de m'évanouir sur ce sol froid et marbré; mes jambes flageolaient telles deux petites allumettes, mon cœur était prêt à glapir de ma poitrine essoufflée, mes lèvres tremblotaient et le bunker très tamisé paraissait se balancer dans ma vision, m'étourdissant de plus en plus.
Il fallait dire que ces connards ne faisaient, mais alors là, jamais les choses à moitié. En dépit de mon extrême fatigue, venaient donc gentiment s'ajouter à cela l'hébétude et la léthargie sans doute provoquée par l'huile de merde dont j'étais tartinée. On ne pouvait guère faire plus original qu'eux, ces gnomes, pour me rendre folle.
Mais cela n'arrivera pas.
Je joignis les dernières miettes de détermination qui avaient survécu à mon long et éreintant parcours puis avançai, ôtant la large capuche qui me couvrait jusque là mon visage, me mettant désagréablement à nu. Le curieux pentacle à mon cou réagissait de plus en plus à mesure que j'avançais, peignant ma peau de fourmillements de moins en moins subtils. Et même sous leurs larges capuches, je percevais leurs dizaines de regards me parcourir tandis que je fis un pas de plus vers le centre, leurs expectatives et les miennes se mêlaient dans un ballet sinistre, estompant ma résolution.
« Tu dois y arriver. À tout prix. Sans te poser de question. »
J'évitai soigneusement les centaines de bougies disposées sur mon chemin, l'espèce de longue robe typique dont on me couvrit lécha la poussière. Alors je me sentis puissante.
J'esquissai ce dernier foutu pas décisif. Le pas de ma vie.
Puis il y'eut l'orage.
Mon cœur se dénua de toute quiétude, et l'orage rugit à mes tempes, puissant et salvateur. Sa force me subjugua, j'en restai sans voix, ni foi. Le vent puissant vint balayer mes joues trempées, alors je réalisai l'ampleur de ma tragédie.
En un instant quand une pique s'enfonça dans ma tête, le sang gicla de ma bouche, mon nez. La douleur explosa, en montée de lave écrasante, ma vue disparut. Mes cordes vocales crissèrent pour esquisser un hurlement perçant, mais l'agonie se referma aussi vite qu'elle eut atteint son ultimatum. Je m'enfonçai un peu trop vite.
Puis il n'y eut plus rien.
Confusion, peur et rancune.
Et pourtant, même dans cette étendue sombre et immatérielle où je me retrouvai, je vis mon cauchemar personnel. Une vision rance et violente qui hérissa des poils inexistants sur mes avant bras absents. Son visage placide...
La haine. Le sang. Des larmes. La réalité. La trahison. L'injustice, l'espoir vain. La confusion.
Toute l'accumulation de ces sentiments poisseux, cette vérité décevante... étais-ce donc ce que j'étais destinée à porter ? Était-ce une preuve assez concrète pour me convaincre que j'étais faible, même dans un état d'inconscience ? Impuissante.
Je pleurai en silence, secouée d'une vraie tristesse. De vrais spasmes de chagrin. Une première, putain !
Le destin s'amusait à me contredire, tiens. Donc, techniquement, si je me murais dans le désespoir, y aurait-il une issue à contre courant pour moi ?
Merde. Je ne pleurais même pas réellement. Tout était dans ma tête, du moins si j'en avais encore une, ici.
Je ne mis pas beaucoup de temps à comprendre que cet endroit ne suivait aucune logique. J'étais juste captive dans un quelque part purement subjectif, une partie de mon cerveau truffée de peurs. Je flanchai, mais pas vraiment.
Je priais pour le miracle. Ni la mort, ni la folie n'était de mise. L'éternité se jouait de moi.
Mais que diable s'était-il passé ?
La petite salope de tout à l'heure n'avait pas si tort. Le plus dingue, c'était que tout ça était absolument débile. Et comme on le disait souvent dans les films, tout était de ma faute.
Qui suis-je ? Qui est-elle... Qui est-elle ?
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Tout d'abord, j'aimerais remercier Kyokan de m'avoir fait la magnifique couverture de ce livre. Je vous invite à checker ses créations‼️
⚡️⚡️
Salut à toi, jeune lecteur !
Je suis ravie d'entamer cette nouvelle histoire sur Wattpad. Ma toute première !
Tu ne sais pas comment je suis anxieuse, j'ai envie de sauter partout d'excitation. Je pète la joie, putain.
C'est un grand moment. Est-ce que ce prologue t'a plu ? Si oui, n'hésite pas à me le dire ! Ou si non, n'hésite pas à le dire aussi. 🖤
La suite arrivé très bientôt, et elle promet d'être... explosive. (:
Merci d'avoir lu, kiss
Lila
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L'Univers & Moi
Paranormal« La peur tue l'esprit, La peur amène la petite mort de l'être, Et comme tout petit, Elle est méprisable. Ta première victoire doit être contre ta peur, Dairina. » La mort ailleurs, ou la mort avant la trentaine. C'est ce que Daire, grande insatis...
