Ah... l'école.
Glorieuse étape de la vie de chaque môme où se tumultifiait les caractères adolescents, là où se concrétisait la fameuse hiérarchie débile qu'instaurait les plus "populaires".
À mon franc avis, l'école n'était qu'un endroit de stimulation mentale. L'instruction n'y était que secondaire, on pouvait très bien apprendre à la maison. Et puis, d'un point de vue restreint, il n'était qu'un test socialement déterminatif, une opportunité de se mélanger en une société de semblables et se cultiver en communauté. Mais rien n'était aussi beau et rose, et compte tenu de mes failles personnelles, je m'efforçais de rester transparente et imperméable, loin de tout contact avec ces gens néfastes. Bon peut-être pas imperméable, mais j'y travaillais.
En fait, j'étais vraiment tout en bas de l'échelle sociale lycéenne. Au fin fond.
Oui. Ce fut bien et réellement la toute première pensée pessimiste qui me foudroya dès que j'ouvris mes foutues paupières sur le plafond rose craquelé de ma chambre, le matin.
J'étais assez surprise de me réveiller toute seule, et me rendis vite compte que j'avais même oublié d'activer mon réveil, hier. Étrange. J'étais très loin d'être excitée, j'aurais préféré m'enfoncer dans mon lit à jamais que d'affronter une année de plus à Northlake High.
Tâtant mon lit à la recherche de mon portable introuvable, je finis par grogner très fort et me redressai péniblement dans mon lit étroit. Je jurai en m'étirant, le dos et les épaules en compote. J'avais probablement dû m'endormir dans une mauvaise position, hier. Attrapant rageusement l'un des coussins sous moi coupable de ma nuit courbaturée, je le balançai vers mon reflet horrifiant dans ma glace en face, et finis par me lever.
Le froid du plancher lacéra la pulpe de mes doigts de pieds tandis que je m'avançais avec lassitude vers la salle des bains. La fatigue mêlée à la réticence engourdissait chacun de mes mouvements et faisait peser un poids éreintant sur mes épaules, je voulais juste m'effondrer et me rendormir sur le parquet. Je me sentais comme un énorme mammouth fâché.
Cela avait au moins le don d'annoncer les couleurs de mon humeur, aujourd'hui, en cette merveilleuse rentrée
Dans le couloir, je n'entendis aucun bruit. Pas même la cafetière en marche de ma mère, j'en déduisais qu'ils roupillaient encore. Et qu'il était très tôt. Pas de bol.
Dans la salle de bain, je jurai une nouvelle fois en examinant mon visage dans le miroir; un malin petit bouton était symétriquement logé au centre exact de mon petit menton. Ce truand avait eu le temps de se déployer même en ma courte et éprouvante nuit. Tout juste la veille de ma fameuse rentrée.
Cela ne m'aurait pas étonné qu'il aie une conscience propre, me lamentai-je.
Je ruminai encore longuement sous la douche, puis en me préparant. Mon portable retrouvé sous une montagne de vêtements sur ma chaise de bureau indiquait qu'il était six heures et cinquante-six minutes du matin. Wouah.
D'habitude, il ne me venait jamais à l'idée de faire ne serait-ce qu'un effort pour me lever aussi tôt; j'étais assez confortée quant à mon temps de réveil, puisqu'en plus d'y être ramenée en voiture avec ma mère, le lycée n'était qu'à quelques minutes de marche.
Une salve de correcteur et de mascara calamiteux plus tard, je claquai la porte de ma chambre et descendis.
Cette fois, je trouvai ma mère en cuisine en train de...
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L'Univers & Moi
Paranormal« La peur tue l'esprit, La peur amène la petite mort de l'être, Et comme tout petit, Elle est méprisable. Ta première victoire doit être contre ta peur, Dairina. » La mort ailleurs, ou la mort avant la trentaine. C'est ce que Daire, grande insatis...