VI. 2017 - Frustration

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— Candy, tu es... tellement... étroite !

Yep, je sais.

— Ta peau est... si douce !

— Hmmm hmmmm...

— Oh bordel ! Je crois que ça vient !

— Non ! crié-je en l'attirant plus près de moi.

Y a pas intérêt, mon coco ! Pas tant que je ne suis pas venue, moi !

Je plante mes talons dans ses fesses pour l'inciter à s'enfoncer plus profondément en moi. C'est bien ma veine, je suis tombée sur un mou du genou. On dirait qu'il a peur de me casser en deux.

— Plus fort !

Il augmente la cadence mais ça ne vient toujours pas. Juste quelques petits picotements de ci, de-là mais aucun brasier, même pas un petit feu de camp.

Je ne ressens rien.

— Vas-y, Richard ! hurlé-je en griffant son dos.

Putain, mais je ne suis pas en sucre !

— T'es sûre, bébé ?

— Vas-y, j'te dis !

Bordel, je ne suis pas sa mère !

Des gouttes de transpiration perlent sur son front, il souffle comme un bœuf. Le pauvre bougre s'échine pour rien, je n'ai aucune sensation.

Et ça depuis, ce fameux jour d'orage, il y a deux ans. J'ai tout essayé, pourtant.

Seule.

Accompagnée.

A plusieurs.

Avec des jouets.

Des endroits insolites.

Les lieux de débauche.

RIEN.

FINI.

TERMINÉ.

Depuis le mariage de Gabriel, tout s'est arrêté. Comme une sorte de punition divine à mon abus de pouvoir. Et aucun signe des trois fées. Je pensais qu'elles allaient venir me voir, m'expliquer, me rassurer. Mais silence radio.

— Vas-y, bébé ! Jouis pour moi, ma belle !

Oh ta gueule !

Avec ces conneries, mon fourreau va prendre feu ! Ça commence à me gratter sévère.

Je soupire, agacée.

— Bon allez, c'est bon, jouis pour moi qu'on en parle plus.

Richard donne un dernier assaut et s'écroule sur moi en grognant. Je le pousse et me lève pour me rhabiller.

— C'était tellement bon bébé ! Tu es si étroite...

On sait.

— Si réceptive...

Mon cul !

— Mais... tu pars déjà ? me dit-il, les yeux brillants en me voyant ouvrir la porte. Je pensais qu'on... qu'on aurait pu... Je ne sais pas, moi. Discuter ? Aller se promener, peut-être ?

— Chéri, on a couché ensemble, point. Pas besoin de plus.

— Mais après ce moment, je pensais que nous... Enfin, Candy ! Nous venons de faire l'amour !

— Non, Richard, je ne fais pas l'amour. Je baise. Fort.

J'ai toujours rêvé de placer cette phrase.

Après un dernier regard sur l'homme étendu dans les draps de soie, je quitte son appartement.

Je crois que ce n'est plus la peine d'insister. Je suis finie. Brisée. Je ne ressentirai plus jamais rien si ce n'est de la frustration.

Trois petits mots... [TERMINÉE] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant