En Vers et contre tous

Sauvage

L'étrangeté est mienne, elle porte mes couleurs,

Seul le fond de mes yeux révèlera le leurre :

Je marche en peau d'humain, sous la norme me cache !

J'avance prudemment en voilant la menace,

Afin que l'on m'ignore, et que nul ne le sache :

Normalité m'effraie, étrange en est la face.

Animal en costume affublé d'oripeaux,

Mon âme se dévoile en arrachant ma peau ;

Sauvage est mon esprit dans sa coquille humaine,

Il voudrait vivre libre et vos regards l'enchainent.

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© Clelia Maria CASANOVA – 10 juillet 2018

Pour varier un peu des poèmes d'expatriée que j'ai pondus à la chaine lors de mon séjour en Grèce... 😊

Une histoire de tueur en série m'a inspiré ce texte. Je me suis toujours demandée ce qui faisait qu'un « humain » pouvait basculer au point de tuer d'autres humains, parfois sans le moindre remords... Est-ce un effet pervers du moule dans lequel on voudrait que nous entrions tous, et que certains vont rejeter au point de haïr leurs semblables, qu'ils ne reconnaissent plus comme tels, du coup ? Ou bien est-ce « inné » ? 

Qu'est-ce qui peut pousser à tuer quoi que ce soit d'ailleurs, sans nécessité de manger ou autre, par exemple...

Parfois je me dis que par certains côtés, beaucoup ne sont pas exactement dans cette fameuse « norme », mais que le regard des autres les y enchaine, car il est douloureux de vivre à l'écart du troupeau en abandonnant les siens... On apprend alors à masquer ses différences, et à bêler avec le reste des brebis, quand on aurait plutôt envie d'hurler à la lune comme un loup...

Mais peut-être que contenir ainsi sa nature est finalement encore plus douloureux : un loup reste un loup, même en costume de brebis... Et si un beau jour il se souvient que le boulot des loups, c'est de tuer les brebis... Problème ? 😳

Si un criminologue ou autre passe par là, ça m'intéresse d'en discuter... Pour ma culture personnelle, bien entendu ! 😋