Lettre numéro 24

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Cher Baptiste S.,

Après plusieurs mois de réflexion, j'ai enfin fini par accepter le fait que, oui, tu as été un connard qui ne me méritait pas.

Bon, c'est assez méchant, je confirme, de commencer une lettre de cette manière, puis ça serait comme cracher sur la soupe que j'ai bu.

Non d'un côté, une insulte comparé à ce que tu m'as infligé ne vaut rien.

Je t'ai aimé mec. Enfin je crois... je pense que c'était plus moi qui m'était accroché à cette illusion.

C'était bien parti pourtant.

Tu m'envoyais des conneries en début d'année, auquel j'essayais de répondre. Tu me faisais écouter certaines musiques ou me conseillais des animés que t'aimais bien.

Aujourd'hui je me rends compte que tu n'as pas une seule fois prit la peine de t'intéresser à mes goûts. Pas une fois tu essayé de m'écouter quand j'avais besoin de parler.

Je me souviens d'une fois où je me sentais seule chez moi, j'avais pleuré et je t'ai dis que j'allais mal, et tu m'as simplement répondu « je révise là ! Pourquoi c'est toujours le jeudi que t'as besoin de me parler ? ».

Mais tu sais quoi Baptiste ? J'm'en contre-balançais de ce que tu pensais, ou que je te donnais plus que je ne recevais car j'étais conne, et aveuglée par cette amour que je te portais.

« Amour », plutôt comme amie, car avant d'éprouver des sentiments à ton égard je me sentais bien en discutant avec toi.

Je n'ai pas oublié les fois où tu restais froid pendant une semaine, que tu m'évitais comme on évite la peste. J'oublierai pas les fois où je saoulais Juliette et Janelle car je ne comprenais pas pourquoi tu agissais comme ça, si c'était MA faute.

Puis finalement, tu revenais comme une fleur quand ta crise de nerd était passée, je ne disais rien et j'écoutais tes problèmes.

Car encore une fois j'étais conne.

Je pourrai continuer cette liste de reproche longtemps, comme la fois où, en rentrant des cours, quand je t'ai dis que j'allais pas bien, et que j'ai ajouté que c'était de ta faute, tu m'as répondu non pas d'un air neutre mais avec un rictus gêné « non mais je t'aime plus ».

Je suis rentrée chez moi, et j'ai pleuré, parce qu'une personne que j'avais commencé à aimer m'avait rejeté parce que, je cite encore, « tu me parlais plus ».

On avait quand même gardé de bons contacts, enfin c'est ce que je croyais... oui parce que je n'ai pas non plus oublié la façon dont tu m'as totalement évité le jour du bac de français.

Je ne sais pas comment cette année de Terminale va se passer, si nous serons dans la même classe. Je n'ai pas l'intention de rédiger une lettre de haine car d'un côté je pourrais dire que nous avions passé de bons moments.

Mais après réflexion...

C'était une période où j'étais stressée et préoccupée par ta petite personne, je n'étais pas à l'aise mais je ne m'en rendais pas compte. Je restais à l'écart de mes amis par ta faute, et on m'en a voulu. J'ai fait du tort à certaines personnes en agissant comme une pétasse.

Et aujourd'hui je peux presque confirmer que tu as été mon premier ami toxique.

Enfin bref, je préfère finir sur un compliment car au final, tu es gentil. :)

M.

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