Lettre numéro 2

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Cher Rayanne,

C'est assez dur de commencer mes lettres par toi, car sans te mentir je ne t'apprécie pas.

Disons que dans la classe, peu - voir personne je pense - d'apprécie réellement. Surtout les filles, même si nous n'étions que trois cette année ou plutôt quatre, sauf que Lydia a changé de philiere et je me demande parfois si tu n'en es pas la cause...

Il y a de quoi ! tu baves devant nous ou tu n'hésites pas à nous coller quand l'espace pour attendre la prof est petit.

Je ne veux pas être trop méchante ou cracher mon venin car en faisant ça, je serai définitivement comme tous les autres qui te crachent dessus dès que tu as le dos tourner.

Quand on t'interroge en cours, les yeux se lèvent, les élèves pouffent, des remarques fusent comme « il va casser la chaise avec son pois avant même d'avoir atteint le tableau ».

Je voulais juste m'excuser d'avoir fait parti de ceux qui blaguaient sur ton physique, c'était petit de ma part.

Mais ton attitude à fixer mon décolleté quand j'en avais un, te lécher les lèvres, même inconsciemment, quand je répondais à une de tes questions en physique-chimie m'a tellement répugné que je me suis amusée à critiquer sans cesse ton poids, alors que toi-même en était déjà complexé.

Toutes mes années de collège étaient focalisées sur mon corps, je n'étais jamais bien. Pas assez de ci, trop de ça... j'enviais un idéal féminin sans me rendre compte que j'en étais moi-même un, comme toutes les filles en vérité.

Ça ne veut pas dire que j'ai fini par t'apprécier ! Loin de là. Peut-être que l'année prochaine, je recommencerai à  te mépriser.

Accepte ton corps comme il est mec, et évite de trop nous observer Janelle et moi si on doit faire natation.

M.

Letter WrittingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant