Lettre numéro 12

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Chère Janelle,

Parmi ces trente lettres, il y en a forcément qui nous intéressent plus que d'autres, certaines plus captivantes de part la personne à qui elle est adressée... puis il y en a moins drôles que j'ai écrit par gentillesse, et surtout parce que je me suis donnée pour objectif d'écrire une lettre à tout le monde dans cette classe de première S, sans exceptions.

Je te parle de tout ça parce qu'en vérité ça n'a absolument rien à voir avec le but réelle de cette lettre qui t'est adressée (tu peux m'insulter oui pour ma stupidité).

Mais c'est ça qui me plaît chez toi.

Ton fort caractère, même si ce n'est une surprise pour personne, je ne dirai pas que c'est un « sale caractère » car au fond je l'aime bien.

Je l'ai même envié à un moment.

Tu n'es pas ce genre de fille sans personnalité, ou banale comme moi, ta personnalité fait de toi la Janelle d'aujourd'hui.

D'ailleurs, ça me fait rire de savoir qu'on a encore gardé certains délires du collège. Puis hier j'ai relu un vieux journal intime de la troisième, où je décrivais en un mot les élèves de la classe, et à côté de ton nom j'y avais écrit « confidente ».

C'est vrai que depuis le collège il y a du changement, on a tous changé finalement. Axel, Thomas, toi et moi (sauf William)...

Je m'en veux un peu d'avoir attendu la seconde pour vraiment me rapprocher de toi, et je te remercie pour me supporter comme binôme.

Ça m'a rendu toute nostalgique quand tu m'as parlé de ton premier coup de cœur car d'un côté, je repensais à cet amour naïf que j'ai pu éprouver au collège.

Puis savoir qu'aujourd'hui tu te sens heureuse et épanouie ça me fait sourire, car j'aime bien voir ceux que j'aime heureux. Et je suis heureuse pour toi Janelle.

Tu m'as vu pleuré, tu m'as soutenu quand j'allais mal et quand j'étais perdue, j'ai essayé de faire pareil, même si je ne pense pas avoir été aussi utile car je n'ai jamais été douée pour ça. Je suis même très maladroite, je ne sais pas trop comment agir ou quoi dire alors parfois je gaffe...

Je sais qu'en début d'année ça allait mal pour toi, mais maintenant t'as l'air d'avoir surmontée ça la tête haute, en écrasant avec tes Doc' tous ceux qui t'ont fait chier.

Au moins tu m'en as fait part, car de mon côté j'aurais aimé parler à quelqu'un quand j'étais en troisième. J'essaye de faire en sorte à ce qu'on ne vive pas ce que j'ai vécu en me sentant désespérément seule.

J'espère que ton bonheur dura. Tu le mérites.

Puis ça ne sert à rien d'espérer t'avoir l'année prochaine car je sais d'office que tu vas devoir me coltiner encore une fois, pour mon plus grand plaisir.

M.

Letter WrittingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant