une piste encore vague

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      Lors d'une matinée brumeuse, ses recherches avaient abouti à un résultat. Un homme d'une trentaine d'année, qui vivait dans les environs lors de l'incendie, lui rendit visite au restaurant de son motel et lui avait raconté avoir aperçu deux personnes trempées, traversant la rue avant l'incendie. Leurs tailles était plutôt incongrue, mais il mettait ce détail à la corbeille car il n'y voyait pas très bien.

L'une d'elle portait une robe éclatante qui la rendait visible à plusieurs mètres. C'était pour cela qu'il s'était intéressé au couple, les pierres précieuses du tissu l'avait attiré malgré lui. Etant encore adolescent, à ce moment-là, les bijoux attiraient son regard.

Cette nuit-là, ils marchaient dans la rue, et cette même femme tenait une forme sombre dans ses bras, sa description renvoyait vaguement à la présence d'un enfant endormi. Même si son récit était souvent accompagné de zones d'ombres, c'était déjà une piste. Sinon pourquoi un homme se déplacerait-il pour lui raconter cette histoire gratuitement ? Pistes après pistes elle avait pu aboutir au port à l'entrée de la ville mais c'était un cul de sac. Elle avait donc abandonnée ses recherches, car elle savait que cela ne mènerait à rien.

Elle avait ainsi pu publier officiellement son premier article, à l'âge de dix-sept ans. Article qui avait fait fureur, intitulé " Du fond au sommet » avec pour accroche « l'homme qui a vécu le pire malheur et le plus grand bonheur en quelques instants." Une page de journal au sujet de son père.

Aura rentra chez elle, fatiguée, la gorge sèche. Elle regarda le mur gauche de sa chambre, elle y avait créé une sorte de MindMap où elle concentrait tous les articles et les découvertes qui la concernaient de près ou de loin. Elle avait remarqué que chacun d'eux avaient un rapport avec l'eau.

Il se trouvait que l'appartement de son père s'était soudainement mis à déglutir de l'eau dans tous les sens et il l'avait trouvé juste après entouré d'algues... Il se trouvait d'autant plus que celle-ci appréciait énormément l'eau au point où elle pouvait y dormir, sans couler et même sans manquer d'air, que son corps ne supportait pas les lieux trop secs où le manque d'eau se faisait ressentir. Son père était persuadé que les algues qui l'entouraient lorsqu'il l'avait découvert étaient toxiques et l'avait contaminé d'une façon ou d'une autre, il ne voyait pas d'autres explications. Mais ces algues avaient disparu en même temps que l'explosion et aucune autre espèce d'algue ne pouvait expliquer son mal.

Elle soupira et s'allongea sur son lit regardant la faible lumière peinte au plafond. Elle était trouble car les murs bleus de la pièce renvoyaient au fond de l'océan. Elle s'imagina alors stagner à plusieurs mètres sous l'eau regardant ce reflet de soleil. Comme à son habitude, son imagination déborda et vint altérer la réalité. Elle sentit l'eau enrober sa peau, le glissement doux des courants, les particules salées dans l'océan qui piquaient sa chair. Ces mêmes particules donnaient de l'énergie à son corps...

       Elle pouvait très bien respirer à cette profondeur, elle était calme et ne paniquait pas. En fait, elle se trouvait dans son élément, dans son berceau. Elle commença à nager, les pieds tendus jusqu'à la pointe des orteils. Ses bras remuaient l'eau qui ne lui faisait pas obstacle.

Au contraire, l'eau l'aidait à nager, l'accompagnait et la protégeait. L'impression d'être enveloppée dans un bouclier aquatique réapparut dans son rêve, elle savait que cette sensation elle l'avait déjà expérimenté, mais où ? Elle s'arrêta après une pirouette majestueuse et ferma les yeux, rassurée. L'océan l'appelait, il l'invitait à découvrir ses secrets les plus profonds... Ce fut à ce moment-là qu'elle eut une révélation. Elle ouvrit les yeux et su que ce qu'elle cherchait était dans l'océan.

Dans son lit, éblouit par la lumière colorée du début de matinée qui envahissait la pièce, elle repensa à son rêve. Son horloge indiquait six heures et quarante minutes. Elle se leva avec une énergie nouvelle.

Elle repoussa les rideaux, pour s'offrir l'incroyable vue du lever du soleil. Après s'être rafraîchis le visage et les pieds, elle enfila un combi-short noir avec quelques rayures blanches, accompagné de simple basket blanche. Ses cheveux relâchés et hydratés retombèrent très bas dans son dos. Coinçant ses lunettes de soleil sur la tête pour dégager son visage et profiter du soleil de la journée, elle vaporisa son visage d'eau. Deux petits coups à la porte la prévenaient d'une visite. Son père entra dans la chambre à petit pas, et en la voyant debout il se décontracta.

- J'avais entendu du bruit mais je ne savais pas si tu étais vraiment réveillée.

- Papa, dit-elle heureuse, j'arrive à dormir sans me réveiller plusieurs fois pour me réhydrater. Ça fait depuis peu mais ça mérite une petite fête.

- Ça me rassure, et non pour la fête... Est-ce que c'est grâce aux médicaments ?

- Non c'est surtout que mes rêves me plongent souvent dans l'Océan et.... Quand je me réveille je n'ai aucune sensation de sécheresse, c'est comme si j'étais vraiment allée dans l'eau.

- Et ça ne t'arrive que quand tu rêves de l'eau ?

- Oui, mais je ne me souviens pas de la fois où j'ai rêvé d'autre chose que de l'océan.

Il la prit dans ses bras, un peu inquiet mais soulagé qu'elle puisse avoir des nuits complètes.

- Il va falloir que j'aille au travail.

- Je vais aussi sortir profiter du sable.

- Nostalgie de la plage ?

- Oui...

- Aller, viens je t'emmène, j'ai aperçu quelques paparazzi trainer dans le coin, tu feras attention d'accord ?

- Je gère.

- Je gère

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Pierres d'Eau - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant