Ta réponse tourne en boucle dans ma tête. « Désolée, mais je ne suis pas comme toi ». Si tu t'étais contentée de me dire non, que tu ne m'aimais pas de la même façon que je t'aimais, j'aurais compris bordel. Après, je ne vais pas te mentir, quand j'imaginais cette scène dans ma tête tu me disais oui, toujours. Et on s'embrassait passionnément. Mais évidemment, ce n'est pas la réalité. Bizarrement, on a beau imaginer une centaine de scénarios différents, ça ne se passe jamais comme on l'aurait voulu. Mais je n'aurais jamais pensé que ça se passerait aussi mal. En fait, je crois que ça ne pouvait pas être pire.
« Je ne suis pas comme toi. » Ca veut dire quoi ça putain ?! Comme moi... Parce que je suis différente c'est ça ? Parce que je ne suis pas comme toi, justement. Mais il n'y a pas de mal à être différent Lou. D'ailleurs je croyais que tu le pensais toi aussi. On a toujours admiré ces gens qui s'assumaient, qui osaient être eux-mêmes. Et je pensais que tu les admirais parce que, comme moi, tu n'osais pas assumer celle que tu étais réellement. Mais finalement, tu as toujours été toi-même. Contrairement à moi. Pourtant... Pourtant j'ai cru que, je ne sais pas, j'ai cru que tu ressentais quelque chose pour moi. Parce que, malgré tout, tu ne peux pas nier ces moments où tu me regardais trop longtemps, où tu me dévorais des yeux, où nos mains se frôlaient sans jamais se toucher. Et ne me dis pas que je l'ai rêvé parce que je sais que c'était réel bordel. Je sais que ce qu'on avait été réel. Quand j'y repense, je crois que ça n'a jamais été de l'amitié. C'était plus que ça. Enfin, pour moi ça l'était.
Te dire que je t'aimais a été la chose la plus dure de toute ma vie. Parce que te le dire signifiait briser ma carapace, me mettre à nue et te laisser voir la « vraie » moi. Mais ça ne t'a pas plu. La fille que tu prenais pour ta meilleure amie n'était pas celle que tu croyais. En fait, tu m'as imaginée, tout comme je t'ai imaginée. Nous jouions chacune un rôle, constamment cachées derrière un masque. Et quand j'ai fait tomber mon masque, tu n'as pas aimé ce que tu as vu. Parce que tu t'es rendu compte que tu t'étais trompée. Que je n'étais pas ta meilleure amie. En tout cas, pas celle que tu croyais que j'étais. Mais ce n'était pas une raison pour me faire aussi mal putain. Le regard que tu m'as lancé était si... froid. Cruel. Dégoûté. Et déçu. Je t'ai déçue. Mais déçue de quoi bordel ?! D'être moi-même ? Eh bien tu sais quoi ? Je m'en fous ! J'en ai marre de faire semblant. Semblant de trouver que Maxime est mignon. Semblant de ne pas être follement amoureuse de toi. J'en ai marre de me cacher pour satisfaire les autres. N'empêche que j'ai encore mal. Pas parce que tu m'as dit que tu ne voulais pas sortir avec moi. D'ailleurs, tu ne l'a même pas dit. Mais parce que tu avais l'air dégoûtée. Dégoûtée que je puisse t'aimer. Que je puisse aimer une fille. Alors je suis désolée de t'aimer Lou. Quand je t'ai vu pour la première fois, je n'aurais jamais cru que je tomberais amoureuse de toi. Mais quand j'y pense, je crois que je t'ai aimé dès le premier regard. Mais je ne pouvais pas me l'avouer. Je ne pouvais m'avouer que j'étais une fille qui aimait une autre fille.
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Recueil de textes
DiversosUn recueil de tous les textes que j'écris, quand je m'ennuie, quand j'ai besoin de m'évader, de faire une pause avec le monde qui m'entoure, ou simplement d'exprimer les sentiments qui m'étouffent. J'espère qu'ils vous permettront, à vous aussi, de...