Chapitre 9

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Au moment où la vie abandonnait le corps d'Augustin, un coup de feu retentit et une porte explosa, puis un autre, et encore un autre. L'air frais entrait par les ouvertures créées, et Augustin se leva tant bien que mal, et se dirigea vers une issue. Il titubait, trébuchait sur les corps étalés à terre, espérant que la vie soit toujours en eux. Dehors, l'air pur le revigora et il aperçut Jeanne Lejaune, il courut jusqu'à elle, l'attrapa par le bras et sortit et sortit le revolver qu'Élisabeth l'avait forcé à prendre, et l'appuya contre la tempe humide de Jeanne. De l'autre côté de ma cour il aperçut Charles, qui tenait Laure, un couteau sur la gorge. Il dit :

- Augustin, enfin, je désespérais de ne jamais vous rencontrez. Comment allez-vous ?

- Trêve de bavardages ! Lâchez-là ou je refroidis Jeanne ! répondit Augustin.

- Vous en êtes incapable, cela se lit sur votre gros visage !

Augustin pâlit; c'était vrai, il était incapable de tirer. Il se ressaisit, ce n'était pas le moment de flancher.

- Laissez-la ! Et vous reverrez votre femme vivante !

Charles marmonna quelque chose d'inaudible pour Augustin, mais pas pour Laure qui cria :

- Ne la tuez p...

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase car Charles lui enfonça un peu plus profondément le couteau dans la chair. Il s'exclama :

- Tais-toi ! Ne tentez rien, ou je la saigne !

Augustin lâcha prise, Jeanne se dégagea. Il pointa son arme vers elle, mais il tremblait. Elle ricana :

- Cela vous ferez mal de tirer sur une femme ? Allez, montrez-moi votre courage, tirez !

Augustin trembla de plus belle, il pleurait, il lâcha son arme, et s'effondra par terre. Jeanne fondit sur l'arme, et ce fut son tour de le menacer :

- Levez-vous !

- Non, tuez-moi. La vie n'a plus d'intérêt, je suis trop faible. Adieu Laure.

Et il se tut, attendant le coup de feu décisif. Jeanne ne tira pas. Un sourire horrible s'afficha sur ses lèvres, et elle pointa son arme sur Laure. Charles s'alarma :

- Si vous tirez, madame, vous allez me tuer aussi, et ce n'est pas ce que vous voulez,   n'est-ce pas ?

Sa voix tremblait un peu. Jeanne ricana:

- Oh, si ! Je vous tue, tous, comme cela personne ne connaitra plus mon existence, et je turai sans crainte.

Derrière elle, Augustin s'était relevé.  Il dit :

- Non, Élisabeth sera toujours là !

- Oui ! Mais elle n'existe pas ! Elle ne peut donc rien dire. Et puis, de toute façon, là où elle est elle ne peut plus rien faire.

Augustin eut très peur. Jeanne tira. On entendit un cri. Le poing d'Augustin partit.


Augustin Du MelonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant