Le rêve de Feelys

Chapitre 1 : Une rêverie enfantine

Dès son plus jeune âge, Feelys rêvait de s'envoler vers de nouveaux horizons. Elle avait grandi dans une famille nombreuse où il était difficile pour elle de se faire une place. Alors elle ne manquait pas de se faire remarquer afin d'attirer l'attention de son entourage.

Une mission qu'elle accomplissait avec merveille puisqu'on la définissait comme une « petite peste capricieuse ». Une attitude qui pouvait paraître dépourvue  de sens puisqu'elle n'avait jamais manqué de rien.
Du moins c'est ce qu'elle pensait...

Néanmoins, c'est ce que lui répétaient sans cesse ses proches. D'ailleurs, son comportement les agaçait fortement d'autant plus qu'elle était considérée comme la petite « préférée » de son père. Qu'importe les sottises qu'elle aurait pu dire ou faire, elle trouverait toujours son soutien ou sa compassion.

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Feelys passait son temps à conter sa vie future à son entourage. Lassés de ses récits interminables, il ne se donnaient plus la peine de l'écouter. Qu'importe, elle se contentait de se rabattre sur un public toujours fidèle qui ne manquait jamais à l'appel : sa panoplie de poupées.

Récemment, elle leur expliquait patiemment qu'elles ne vivraient pas toute leur vie à Arvam. En introduisant ce déménagement, elle prenait le temps de leur détailler chacun des changements qui auraient lieu dans leur vie future, notamment chacune de leurs petites habitudes ou rituels.

Elle s'assurait d'être préventive en leur expliquant qu'il leur faudrait un léger temps d'acclimatation mais qu'une fois installées, elles vivraient enfin leur rêve !

Oui, Feelys vivait son rêve éveillé de jour en jour. Elle y croyait dur comme fer et personne ne pouvait lui en défaire; n'en déplaise à sa famille. Au début, on la laissait raconter ses petits projets d'enfant rêveuse par-ci, par-là.

Mais à un certain âge, elle commençait à agacer son entourage. Elle vivait dans cette bulle idyllique d'un quelconque bonheur dans un autre monde. Elle racontait à toutes les personnes qui l'entouraient la façon dont elle envisageait sa vie future, au plus grand désespoir de ses parents.

S'ils avaient accepté ses enfantillages au plus jeune âge, la réticence avait pris place et s'était installée de façon bien plus imposante face à ses discours.

Ils tentaient en vain de faire entendre raison à Feelys, en lui expliquant qu'il était temps pour elle de grandir. Ils ne supportaient plus de l'entendre jacasser constamment cette vie qu'elle s'inventait inlassablement.

Elle vivait complètement perdue dans un monde imaginaire, à un âge où il était indécent d'agir de la sorte. Il était temps pour elle de songer à vivre dans un présent tangible et cesser de vivre dans cette utopie.

Il était fini le temps des caprices, ce n'était plus de son âge. Elle n'avait plus 10 ans.
Elle devait préparer son avenir, qui lui, était bien proche et réel, loin de toutes ses rêveries enfantines...