↠🥀 P R O L O G U E 🥀↞

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Si un jour vous êtes amené à chercher la signification de « petite mort » sur Internet ou dans un dictionnaire, on vous parlera sûrement « d'orgasme ». C'est marrant, parce que toutes « celles » que je vis en général me mènent rarement à « l'extase ».

Une « petite mort », c'est quand votre présent se transforme subitement au passé, lorsque le « vous », qui nous unissait autrefois, se transforme maintenant « en toi et en toi seul ». Quand votre histoire d'amour idyllique se conjugue désormais à un imparfait tragique, vous souhaiteriez de tout cœur être la prochaine victime du fameux Alzheimer.

Un jour ou l'autre, il faudra bien se rendre à l'évidence, il seranécessaire de tourner « La » fichue page de ce « Roman » et essayerd'oublier l'agréable parfum qui embaumait ses vêtements, ou encorecelui de ses bras sur lesquels pouvaient s'écraser mes émois. Il vousarrive d'avoir envie de vous égarer comme un étranger dans tous lesendroits que vous aviez aimé et côtoyé, de perdre le contrôle, dejouer un rôle. Chasser le temps d'un instant ce drame pour éviter levague à l'âme. Se retenir de fondre en larmes quand votre air préféréque vous chantiez tant de, devient une douloureuse piqûre de rappel,et chercher à fuir la conversation lorsque vos amis prononceront innocemment son prénom.

Ça va faire bientôt un an que notre belle histoire est terminée avecNoah. C'était sur ce fameux pont, celui où nous nous sommesembrassés pour la première fois il y a trois longues années en arrière.Je n'ai jamais compris les véritables raisons qui nous ont amenéesà cette rupture plus que soudaine.

Aujourd'hui, il y a tant de questions qui restent encore en suspens dans mon esprit, et il n'y a plus personne pour y répondre...

Noah s'était littéralement évaporé durant cette interminable année. Je n'ai plus eu de nouvelle, aucun appel non plus ! Nous étions tous les deux dans nos propres réseaux sociaux, on s'ignorait, comme si nous faisions une mise en veille chacun de notre côté... Je dois bien avouer que durant notre dernière année de lycée, notre relation a connu quelques épisodes tumultueux sur le plan émotionnel, mais tout le monde sait que les hauts et les bas font partie de la vie et on connaît tous ces montagnes russes relationnelles.

À l'heure actuelle, je ne sais toujours pas si ça a été la faute à mes ambitions professionnelles un peu trop envahissantes à certains moments ou à nos trop importantes divergences de personnalité. Déjà à l'époque, nous n'avions pas l'impression de vivre dans le même monde. J'avais à titre personnel une soif insatiable d'apprendre, de réussite avec des notes irréprochables qui frôlaient presque l'excellence dans tous les domaines possibles.

Un comportement exemplaire digne d'une première de la classe ainsi qu'une passion débordante pour les livres et tout ce qui s'en rapprochait de près ou de loin.

« Noah Christopher Minfrey » quant à lui, n'était pas le même genre d'oiseau. Il se contentait de la moyenne absolue partout malgré ses grandes capacités. Il faut dire que le domaine des études n'a jamais été sa tasse de thé. Il était le « Roi » de la provocation et le « Prince de la Nuit » ! Nous étions alors pour ainsi dire de véritables opposés comme le jour et la nuit, le soleil et la lune, le feu et là, mais surtout au final, comme l'ordre et la discorde. Rien ne semblait joueren notre faveur et pourtant... Comme le dit si bien un célèbre dicton, les contraires s'attirent et s'apprécient.


Nous étions comme le Ying et le Yang. Ma part de lumière dans son monde sombre.Sa part de débauche dans l'univers perfectionniste qu'était ma vie avant de le connaître. J'étais un peu comme la touche de sérieux qui manquait à sa vie tumultueuse d'adolescent rebelle. Je lui ai permis de garder les pieds sur terre et lui était cette petite voix espiègle et diablotine posée sur mon épaule. Il m'avait fait découvrir la tentation, comme celle de croquer dans la pomme défendue, prête à tomber de l'arbre. Ça m'avait soudain donné envie d'abandonner mes bouquins et profiter des plaisirs simples que pouvait m'offrir la vie de temps à autre.

Je pensais que ça pouvait me permettre de m'aérer, de me changer les idées intérieurement, de me sociabiliser dans des soirées étudiantes les samedis soir lorsque j'étais bien lunée. Oui ! Noah Minfrey était cette fameuse touche de couleur qui manquait à la toile grise qu'était ma vie. C'est bien connu, le gris fait ressortir davantage les nuances sur une palette de couleurs. Je suis une casanière de nature et inconsciemment une véritable fauteuse de trouble. J'ai toujours eu la sensation d'avoir un cerveau et la réflexion qui va avec « Prométhée » : les muscles et la précipitation et « Épiméthée » : la non-précipitation et la révolte des temps modernes. Loin des clichés de couples parfaits issus de l'imaginaire collectif, nous vivions une idylle qui nous caractérisait.

Évidemment, je n'ai jamais été complètement d'accord avec tous ses choix de vie. Parfois, je n'étais pas non plus en phase avec son caractère tendancieux, mais la seule chose que je ne pourrais jamais lui reprocher, c'était sa gentillesse envers moi. Noah a toujours été legarçon le plus gentil que j'ai pu connaître. Il pouvait paraître arrogant et machiste aux premiers abords. Il n'existait pas une personne aussi douce que lui sur terre, surtout quand il retirait, enguise de carapace, sa veste en cuir noir.


Le jour où il m'a quitté, c'était comme si le monde que l'on avait créé avec tant de sincérité et de pureté s'effondrait autour de moi, ne laissant place qu'à une atroce réalité !

Comme un château de cartes qui s'effondre soudainement à cause d'un mystérieux courant d'air! Très haut dans le ciel, les étoiles qui éclairaient autrefois notre histoire semblaient s'éteindre une par une, comme si elles ne souhaitaient plus briller, en nous abandonnant dans l'obscurité.

Cette dure et amère vérité, m'avait enfin fait comprendre que mes premiers amours aussi douloureux soient-ils, n'allaient cependant pas être les derniers.

Je ne regrette rien, ou peux être qu'une seule chose, ne pas avoir pu trouver les mots justes pour le retenir, pour le garder auprès de moi et chercher à comprendre ce qui n'allait pas chez lui. Au lieu de cela, j'ai simplement dû accepter sa dure décision comme je l'avais toujours fait, celle qu'il avait décidée pour nous deux lors de cette soirée d'été. Qu'aurais-je bien pu faire d'autre ?


Pleurer ? Évidemment que je l'avais fait !

Le supplier de rester ? Malheureusement, ce n'était pas comme ça que ça marche.

J'ai juste dû très difficilement l'accepter contre mon gré et je m'étais sentie victime pour la première fois par mon incapacité à relever les failles qui persistaient dans ma relation avec lui. C'est pourquoi le jour d'adaptation dans ma nouvelle université, quand mon voisin de table m'a simplement décroché un simple mot, un frisson m'a traversé le dos. C'était sa voix, la sienne, j'aurais pu la reconnaître entre mille !

Noah était de retour après une année fantomatique, il s'était bien amusé à jouer les hommes invisibles, mais mon cœur partiellement guéri allait de nouveau se briser !








(Prologue inspiré par la chaîne youtube du Meufisme - "SplitLove").

The Baby ProjectOù les histoires vivent. Découvrez maintenant