Chapitre 9

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 Chapitre 9

Je me réveille avant lui, notre nuit a été courte, mais délicieuse. Nous avons fêté nos retrouvailles plus que dignement !

Je regarde cet homme rustre et délicat à la fois, que peut être Rowan. Cette époque n'a pas engendré que des barbares sauvages, ni des Highlanders sans foie ni loi. Il en est la preuve vivante.

J'ai l'impression étrange de rêver ce qu'il m'arrive, cette sensation m'étouffe même. Je me lève et ouvre la fenêtre pour respirer enfin ! La réalité me saute aux yeux. Juste en face un sellier vient d'ouvrir son atelier, j'arrive à sentir le cuir jusqu'ici, l'odeur est agréable, comparé à celle, puissante des fosses septiques qui envahit le village !

Des enfants courent dans tous les sens, chapardant même une pomme sur une étale plus bas dans la rue. Une très jeune femme vêtue de loques, se promène avec plusieurs paniers en osier qu'elle a du fabriquer elle-même, en scandant l'inventaire de ses marchandises à vendre. Beaucoup plus bas dans la rue, dans le quartier plus pauvre, des animaux se promènent seuls et plus haut à la limite du château un forgeron aux bras sur gonflés, commence à sortir son enclume et ses tenailles en riant très fort avec son voisin le tonnelier.

Beaucoup de bruit et d'agitation ce matin. La plupart parle gaélique, une femme chante même dans cette langue en passant devant la maison et levant les yeux vers moi. C'est grâce à son regard que je me rappelle que je ne porte qu'une chemise très légère, qui, avec le soleil, doit être transparent ! Je suis bien dans une nouvelle réalité, il va falloir m'y habituer, trouver mes marques et mes repères, mais je suis certaines que mon Highlander m'y aidera.

— Tu admire la vue, tout comme Ruadh le sellier et cela me plait guère ! me surprend Rowan, d'une voix grave, en me tirant loin de la fenêtre.

— Jaloux en plus de tout, me moqué-je, en me retournant pour lui déposer un doux baiser, qu'il me rend. J'essaye de connaître un peu la vie du village, tout est tellement différent de chez moi. Il va me manquer tellement de choses ici.

— Que te manquera-t-il le plus ?

— Mes livres. Je n'en ai aucun.

— Nous pouvons combler ce manque. Il y a un homme près de chez Maissie qui en prête et en vend. Si je pouvais je t'emmènerais au château ou dans celui de ma famille. Ils en sont remplis. Bien souvent en gaélique, toutefois.

— Je lis le gaélique, ce n'est pas un problème pour moi.

— Que va-t-il te manquer d'autre ?

— Une bonne douche avec du savon !

— Une ? Douche ? Qu'est-ce donc ?

— Comme une baignoire, où tu te tiens debout. J'aurai aimé...surtout avec toi...je suis certaine que tu adorerai ce que l'on peut y faire, l'aguiché-je, jouant ma coquine qui a une terrible envie de lui.

— Si vous souhaitez jouer les gourgandines avec de l'eau, j'ai une baignoire. Tout du moins un tonneau transformé en baignoire. Peut-être pourrais-tu te laver, je vais faire chauffer de l'eau, je t'aiderai à te frotter s'il le faut.

— Tu es un hôte bien gracieux ce matin. J'accepte avec plaisir. Je t'avoue que je me sens sale.

— La faute à notre nuit !

— Non ! Non, Rowan. L'amour ne rend pas sale. L'odeur de nos ébats est le fruit de notre passion. Si je me sens sale c'est parce que je ne me suis pas lavée depuis des jours et que chez nous, nous nous lavons tous les jours, voir deux fois par jour.

BanfhlathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant