Chapitre 10

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Chapitre 10

Je n'arrive pas à m'endormir! En plus des puces qui me répugnent et l'odeur de crasse de ce bouge, les habitués de ce lieu m'inquiètent. De l'autre côté de la fine porte qui nous sépare d'eux, j'entends des bruits de copulations furieuses, des mots en gaélique que jamais mon père ne m'aurait appris et que j'ai découvert seule après sa mort ! Des mots bien salaces et sans équivoque ! J'ai l'impression qu'il y a un film porno qui se tourne en gaélique ! Étrange et effrayant !

Quand un énorme coup est donné dans la porte je sursaute et me décide à me lever pour rejoindre Rowan, un peu à contre coeur. Je sais qu'entre ses bras rien ne pourra m'arriver, même si je ne lui ferais pas le plaisir de lui avouer.

Tout en douceur je me glisse contre lui, mon dos contre son ventre histoire de bien sentir sa présence réconfortante.

— Enfin tu te décides ! Je savais bien que tu ne pouvais te passer de moi.

— Dans tes rêves, j'avais froid!

— Aye, avec un édredon en plume de canard ? Tu mens mal Eireen Laclan, très mal. Les bruits extérieurs te donnent des envies ?

— Certainement pas, ils me répugnent oui !

— Tu es une romantique, mais la vie ne l'est pas toujours.

— Baiser n'a rien de romantique, faire l'amour, si !Mais tu ne connais rien à l'amour alors autant parler à un sourd.

En riant doucement, il passe son bras autour de moi et me dépose du bout de ses lèvres chaudes, un baiser sur le cou, qui me fait frissonner. Il ne me répond plus, se colle encore plus contre moi et me caresse le ventre du bout de son pouce. Son souffle chaud sur ma nuque, son odeur de mâle, sa présence réconfortante et émoustillante, tout en lui m'aide à me détendre et enfin je m'endors, un petit sourire au coin des lèvres.

Nous ne trainons pas le lendemain matin. Rowan est calme, pas de plaisanterie, pas de parole, rien. Il a l'air dans ses pensées, je préfère le laisser. Rien n'est simple pour lui, depuis que je suis arrivée dans sa vie, tout comme pour moi ! Je ne pensais pas qu'il refuserait les prostituées proposées par la taverniere. Refusé, mais également dormir au sol dans la même chambre que moi sans chercher à aller plus loin. Il m'étonne ! Je pensais qu'un barbare de son genre m'aurait sautée dessus pour se venger de lui avoir révélé ses faiblesses. Il ne doit pas être si rustre que ça, un cœur doit battre sous ce tas de muscles.

En sortant de la taverne, une main attrape la mienne pour me tirer fortement en arrière.

— Alors Lassie, vous m'avez abandonné hier soir, m'agresse le beau roux d'hier, qui, ce matin, se retrouve avec un cocard bien noir qui fait ressortir le vert si clair de ses yeux.

— Je suis confuse Seoras, mais...

— Elle n'a pas à se justifier. Elle est avec moi et n'aurait jamais dû se rabaisser à vous parler, lui coupe la parole sur un ton hautain comme je ne l'avais jamais vu, un Rowan fier et beau dans la domination.

Tout près de Seoras, il le regarde de toute sa hauteur, le regard noir et défiant, dans celui de ce rouquin qui n'a pas l'air de vouloir en rester là !

— De quel droit ? Serait-elle votre femme ? Si c'est le cas, vous devriez la garder vers vous.

— Si elle était ma femme, jamais je ne l'aurai emmené dans cet endroit et aucun homme ne l'approcherai. Lâchez sa main qui n'a rien à faire sur elle.

— De quel droit ?

— Du droit du sol, vous êtes sur les terres du Clan MacDugald et plus précisément celui des Wallace. Je suis Rowan Wallace, frère du Laird. Ose encore poser tes sales mains sur elle et nous en découdrons tous les deux.

BanfhlathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant