Chapitre 5

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- Bon, on commence ? me sourit Lémiline, super impatiente de commencer à passer l'aspirateur de la mort, on dirait.

- Mhhh, il est où l'aspirateur d'ailleurs ? je marmonne, pas impatiente du tout.

- Dans le débarras ! Attends, je te montre ! me crie-t-elle avant de filer comme une flèche, d'ouvrir une porte et d'en ressortir un aspirateur, avec fil ! Cette famille n'est même pas capable de s'acheter un aspirateur sans fil ? 

Lémiline décide de le brancher à ma place (heureusement) et me montre comment l'allumer. Je le prends donc avec peu de conviction et l'allume. Le bruit monstre me fait presque sursauter. Elle est sûre que cet aspirateur fonctionne ?

- Tu vas voir, c'est Michel, le meilleur aspirateur de tous les temps ! 100 mètres de fils, avec ça tu peux aller où tu veux ! m'explique-t-elle, fière d'elle. 100 mètres ?! Oh mon Dieu, mais c'est énorme ! C'est possible d'avoir ça ? Je n'ai pas le temps de m'attarder sur cette question, et je commence à le passer dans le salon à portée de main, avant que Lémiline ne m'arrête.

- Attends, on va mettre de la musique, ça va être plus chouette ! me dit-elle en commençant à sautiller. Elle se dirige vers sa télé, appuie sur quelques boutons et une musique avec le son à fond s'enclenche, couvrant celui de l'aspirateur. Mais à mon plus grand bonheur, il s'agit de ma musique préférée : I really like you de Carly Rae Jepsen. Je commence donc à chanter et danser tout en aspirant, oubliant tout autour de moi. Lémiline ne tarde pas à m'accompagner, et nous valdinguons à travers les canapés dans une valse entrainante. Ayant fini d'aspirer les pièces, j'essaye de sortir pour en aspirer d'autres, mais à chaque pas, pousser l'aspirateur devient de plus en plus difficile, sans que je n'en comprenne la raison. Lémiline, toujours en train de danser, semble comprendre ce qu'il se passe car elle écarquille les yeux et se dirige vers moi à pas de course.

- Non ! Ella arrête ! crie-t-elle, le visage inquiet.

Mais c'est trop tard, je tire un bon coup, et là, le drame se passe. J'ai à peine le temps de tourner le regard que je vois une montagne de coussins ensevelir Lémiline. Lorsque je regarde autour de moi, je comprends enfin : en dansant, emportée par la musique, j'ai suivi une trajectoire d'aspiration douteuse, qui a fait que les fils de l'aspirateur se sont emmêlés entre les canapés. Par je ne sais quel miracle, non seulement ils se sont emmêlés, mais en plus à des endroits stratégiques : autour des coussins. Ils étaient retenus par la tension du fil, mais en libérant cette tension, j'ai provoqué un déséquilibre qui a fait tomber tous les coussins sur la personne présente à proximité à savoir : Lémiline. Bravo, Sherlock.

- Lémiline ! je crie à mon tour, me précipitant pour l'aider, avant de prendre mon pied dans le fil de l'aspirateur et de m'écrouler sur le sol.

J'entends des pas rapides alors que j'essaye lamentablement de me relever, avant qu'une voix grave emplisse la pièce.

- Mais qu'est-ce qu'il se passe, ici ? dit froidement la voix du maudit Prince, mais vraisemblablement choquée. 

Pourquoi faut-il que quand il débarque, j'ai l'air d'une cruche ? Le destin a vraiment quelque chose contre moi, ce n'est pas possible. Je me relève doucement, et croise son regard meurtrier. J'aurais mieux fait de rester couchée. Mais alors que je m'apprête à me confondre en excuse, Lémiline bondit des cousins, et saute dans les bras de son frère. Pendant ce temps, j'en profite pour éteindre la musique, qui est devenue très gênante à son arrivée.

- Oh PriPri t'aurais dû voir ça ! C'était génial ! Moi et Ella on a fait sauter la pièce ! clame-t-elle comme si c'était l'exploit de l'année. Oh mon Dieu, je vais me faire virer.

Et, alors que je m'attends à de la rancœur à son égard, il esquisse un tendre sourire à sa sœur. Quoi ? 

- Ma chérie, je t'ai déjà dit que tes expériences étaient dangereuses. Tu dois faire attention, tu comprends ? lui dit-il doucement, sous mon regard ébahi. Est-ce que je suis en train de rêver ? Je suis encore en train de me pincer discrètement le bras quand il décide de se tourner vers moi, son expression faciale étant redevenue haineuse et dégoûtée.

The New CinderellaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant