Chapitre 9

160 12 27
                                    

Comment on en est arrivé là ? 

Cela fait à peine 2 jours que je suis ici, et voilà que je me retrouve à faire du camping avec la famille qui m'emploie. Alors que, précisons-le, j'étais là pour travailler, au début. Je soupire de lassitude. 

Après que Lémiline ait lâché sa super idée qui a fait l'effet d'une bombe - dans le mauvais sens, pour ceux qui se le demandent encore - moi et Evelyn avons été catégorique. C'était non. 

Evidemment, on n'avait oublié que non ne faisait pas partie du vocabulaire de Lémiline, qui s'est mise à sangloter pendant vingt minutes. Comprenez-nous, on n'avait pas envie qu'elle meure de déshydratation ! 

Alors, on a accepté. 

Et voilà que je me retrouve devant Lémiline, qui sautille dans le jardin à la recherche de son frère pour lui annoncer la merveilleuse nouvelle, alors qu'Evelyn est partie prévenir Monsieur WhiteField. 

Nous le voyons enfin au loin assis à une table de jardin, et, voyant nos deux expressions faciales contradictoires, il s'interroge tout de suite. 

- Qu'est-ce qu'il se passe ? demande-t-il alors que sa sœur bondit dans ses bras en riant de bonheur, alors que je suis de plus en plus désespérée.

- On va faire du camping ! On va faire du camping ! scande Lémiline à tout va, sous le regard surpris de son frère.

- Du... camping ? Est-ce que j'ai raté quelque chose ? demande-t-il, dans l'incompréhension.

Bah, trois fois rien. T'as juste raté un super spectacle d'otaries qui rampent sur le carrelage. Merci de l'avoir écarté de ce fiasco, je n'aurais pas pu supporter encore une humiliation de plus. Je soupire imperceptiblement de soulagement. 

Mais ça, c'était avant que Lémiline se décide à parler.

- En fait, j'ai mis de l'après-shampoing à la place du produit de nettoyage. Du coup, Ella l'a utilisé et paf ! Tout le carrelage du rez-de-chaussée s'est mis à être super glissant. T'as raté un de ces trucs ! Ella et Evelyn qui rampaient sur par terre pour sortir, c'était à mourir de rire ! s'esclaffe-t-elle, nullement gênée d'avouer son crime, alors que je sombre dans les abîmes de la honte. 

Je vais tuer Lémiline, c'est certain. 

Je vois bien que Prince ne sait pas comment réagir, et je le comprends. Qu'est-ce qu'on doit répondre à ça ? 

- Heu... ok. Et, c'est quoi le rapport avec le camping ? demande-t-il, de plus en plus dans l'incompréhension. Oh non, il doit me prendre pour la pire des cruches, maintenant. Pourquoi cela n'arrive qu'à moi ? 

- Le sol est impraticable, à moins de vouloir faire du surf. L'hôtel, c'était inconcevable. Du coup, on va tous faire du camping ! s'exclame Lémiline, ne perdant aucunement son sourire, alors que mes envies de meurtres s'intensifient. Reste calme, Ella, reste calme.

- Ah... d'accord, commente Prince, peu convaincu.

- Non mais quand même, t'as raté quelque chose ! T'aurais dû voir la tête d'Ella quand elle a appris que c'était de l'après-shampgffmfpmff, commence Lémiline avant d'être interrompue par ma main devant sa bouche, essayant de contrôler mes nerfs.

- Est-ce que tu peux nous dire où se trouve les tentes, Prince ? je lui demande avec le sourire le plus faux de la planète, essayant de faire diversion. Ca marche, vu qu'il relâche Lémiline et commence à marcher vers ce que je suppose être les fameuses tentes.

- Oh oui, suivez-moi.

Je maintien toujours ma bouche devant celle de Lémiline pour ne plus qu'elle dise de bêtises, mais celle-ci se débat afin que je la lui retire. Ce que je lui refuse assurément, vu comment ça a terminé quand elle s'est mis à parler il y a deux minutes. Soudain, je sens... sa langue sur ma main ?

The New CinderellaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant