3

11.8K 467 65
                                    

Isa, Yann, Julian et Anne sont également passé à la casserole mais je n'étais pas le moins du monde concentrée par ce qui se passait autour de moi. J'étais troublée, et non par le fait que le garçon que j'avais embrassé comme je ne l'avais jamais fais venait d'en embrasser une autre, à moins d'un mètre de mon visage, mais par l'expression d'Abigail suite à cela.

Elle le savait. Elle savait que Caroline choisirait Caleb, je peux lire dans son sourire comme dans un livre. Elle voulait que je m'éloigne de Caleb et c'est ce que j'ai fais. Mais pourquoi? Pense-t-elle sincèrement que je souffrirais devant ce spectacle? Si non à quelle autre fin aurait-t-elle voulu me séparer physiquement de lui?

Un frisson me parcours soudainement l'échine, et l'air frais commence à se faire sentir. Alors que le jeu venait de s'arrêter et que tout le monde tergiversait dans des conversations quelconque, je me rends vers Caroline.

— Tu pourrais me passer les clés de la voiture, lui demande-je. J'ai oublié ma veste la bas et il fait un peu frais.

Elle fronce les sourcils les cherchant dans sa poche arrière juste avant de me les tendre. Des que je m'apprête à les récupérer, elle recule sa main.

— Tu m'en veux pas, dis? demande-t-elle soucieuse.

Je ne peux m'empêcher de la trouver adorable. Je lui souris le plus sincèrement possible avant de lui dire :

— Le jeu c'est le jeu, et puis Caleb n'est pas mon petit ami, je n'ai aucun droit sur lui.

Je lui embrasse le sommet du crâne et lui lançant un clin d'œil avant de récupérer les clés. Elle me rend mon sourire avant que je ne me dirige vers l'extérieur de la plage J'atteins la voiture quelques secondes plus tard et en constatant qu'il fait bien plus sombre qu'à notre arrivée, je regrette d'être venue jusqu'au parking seule. Je secoue la tête avant d'entreprendre de déverrouiller la voiture. Je me penche pour chercher ma veste mais elle est introuvable. Je soupire en me redressant, c'est pas possible...

J'ouvre le coffre et tombe sur la multitude d'affaires que mes amis ont amenés. Quelle bande de bordéliques, songé-je en souriant.

Alors que je me penche pour entreprendre mes recherches, je sens deux mains me presser la taille. Je sursaute étant déjà prête à me faire agresser par le premier psychopathe venue mais lorsque je me retourne pour me débattre, je ne vois qu'un sourire diabolique que je ne connais que trop bien.

— Mais t'es complètement conne ou quoi? hurle-je alors que la lumière du coffre qui reflète sur son visage me montre qu'elle se contente de sourire.

— La conne, répond-t-elle sur un ton beaucoup trop calme, c'est celle qui se pointe ici, seule, dans les ténèbres. Il fallait bien te donner une petite leçon.

Je fronce les sourcils et la repousse quelques peu, voyant qu'elle a gardé la proximité qu'elle avait avec moi.

— Mais qu'est ce que ça peut te foutre? m'emporte-je face à son aire beaucoup trop satisfait. Ne me touche plus jamais.

J'insiste sur le dernier mot, mon regard est menaçant et ma voix est tranchante pourtant, je ne récolte pas l'effet escompté. C'est même tout le contraire, elle ne scie pas me regardant avec ce regard de défi que j'ai eu l'occasion d'affronter maintes fois.

— Sinon quoi? demande-t-elle en se rapprochant de nouveau, sa voix est douce même si ce n'est pas adapté à la situation.

Je fronce les sourcils la voyant se rapprocher, encore et encore, me faisant reculer jusqu'à que l'arrière de la voiture et je repense à ce qu'il vient de se passer. La façon dont elle m'a regardée lorsque j'ai été proche de Caleb et aussi quand je l'ai embrasser, et aussi quand Caroline a détruit le peu que nous avions construit avec lui et je me demande si c'est moi que Abigail ne voulait pas voir avec Caleb et non l'inverse.

Back To ThrillsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant