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Il est minuit lorsque le dernier épisode de ma série s'achève. Je ferme l'ordinateur sur mes genoux, et des larmes perlent encore aux coins de mes yeux tant l'émotion était au rendez-vous. Je suis définitivement la seule personne sur Terre qui part en voyage et qui pour sa première soirée, passe le plus claire de son temps dans la chambre mais je me rassure en me disant qu'il s'agit seulement de la première soirée et que j'ai passé une journée éprouvante, du moins, lorsque j'étais éveillée.

Je pose l'ordinateur sur la table de chevet et me convainc de me rendormir à nouveau. C'est lorsque je songe à Abigail qui n'a pas dormit depuis un bout de temps que la porte s'ouvre doucement et ce referme dans un petit grincement. Je laisse mes yeux fermés sachant pertinemment qu'il s'agit de cette dernière, et m'enfonce dans les draps.

Ses pas sont légers lorsqu'elle se rapproche du lit et je sens mon cœur battre à toute vitesse. Je ne sais pourquoi mais je ne suis pas à l'aise quand au fait de dormir près d'elle, j'ai déjà dormi avec un tas de filles mais aucune ne m'a fait cet effet.

Peut être que c'est parce que tu ne les détestais pas, elles, pensé-je. 

Je sens que le lit s'affaisse dans le côté droit de lit et c'est là que son odeur prend possession de mon espace personnel. Je n'arrive pas à calmer les tambourinements dans ma poitrine et j'essaie au maximum de réguler ma respiration pour qu'elle ne se doute pas que je sois éveillée.

Un doux courant d'air me caresse la peau lorsqu'elle s'infiltre sous les draps, ne cessant d'être silencieuse. Tellement silencieuse que je me demande si elle peut entendre mon cœur battre d'où elle se tient.

Je ne sais vraiment pas pourquoi mon corps devient bouillant quand elle finit par s'allonger correctement. Je veux dire, le lit est assez spacieux pour que durant la nuit on ne se touche jamais, cependant, je prend mes précautions en m'éloignant le plus possible d'elle.

— Je sais que t'es réveillée, dit-elle doucement me faisant sursauter.

Le sang qui circule dans mon corps se transforme en lave et je paris que si elle daigne allumer sa lampe de chevet, elle me verra tellement rouge qu'elle me confondra avec les draps de cette teinte.

— Et alors? rétorque-je d'un ton détaché.

La tonalité de ma voix ne reflète pas du tout ce que je ressens, c'est même tout le contraire.

— Et alors, si tu continues à t'éloigner de moi comme ça, tu vas finir par passer la nuit dans la salle de bain.

Je fronce les sourcils en ayant entendu ce qu'elle a dit et surtout sur qu'elle ton. Je l'ai cru entendre rire mais ce n'est pas le rire machiavélique ou moqueur que j'ai l'habitude d'entendre venant d'elle, celui-ci était sincère et je me demande ce que mes amis ont bien pu lui faire pour qu'elle ne soit pas aussi mesquine que d'habitude.

Je ne réponds pas à sa remarque, me contentant de fixer le plafond, complètement déboussolée par la situation.

— Bonne nuit, entendis-je finalement.

Je me surprends à apprécier sa voix lorsque elle est douce et pense qu'elle a finit de m'agacer quand elle ajoute sur un ton beaucoup plus malicieux :

— Et au fait, tu peux dormir nue si tu le souhaites. Je disais ça pour toi, ça ne me dérange absolument pas.

Son rire résonne dans la pièce avant que seul le bruit de sa respiration et de mon cœur qui frôle la crise de tachycardie se font entendre.

* * *

Je me lève dans les alentours de six heures du matin. Je crois que mes batteries sont rechargées au maximum et ça serait légitime si on considère tout le temps que j'ai passé au lit. Le soleil s'est levé depuis une bonne heure donc certains de ses rayons se sont infiltrés dans notre chambre.

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