Back To Thrills

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Je déteste les soirées d'été, en particulier celle que je suis en train de vivre en ce moment même. La haute température et l'humidité rendent l'atmosphère pesante, et comme si cela ne suffisait pas, mes amis ont décidé pour moi que je les accompagnerait à la soirée en pleine aire qu'ils organisent depuis près d'une semaine. Inutile de préciser tout les aléas que je vais rencontrer : la centaine d'insectes que je vais devoir combattre, la chaleur pesante qui me fera suffoquer, ainsi que la détestable Abigail Walter – que j'aurais pu classer dans la catégorie « bestioles à attaquer ».

Dans la voiture qui nous emmène à ladite plage règne une bonne ambiance même si je n'y prends pas. Caroline est au volant, à ces côtés il y a Caleb, tandis que Julian, Isa et moi sommes à l'arrière, une autre voiture nous suit à l'arrière ou le reste de la bande se trouve. La musique Loca de Shakira commence à être audible par le biais des haut parleurs et Caroline pense avoir la bonne idée de faire grimper le son. Je soupire mais me force tout de même à sourire tandis qu'Isa, installée entre Julian et moi se déhanche comme si elle était sur la piste de l'une de ces boites.

— Allez Mary, tu ne vas quand même pas faire la tête toute la soirée ! me rit-elle à l'oreille, ce qui me fait me rendre compte que je joue l'unique rabat-joie.

Je lui souris doucement avant d'agiter du mieux que je peux mon corps au rythme assez particulier de la musique. Elle affiche son plus beau sourire lorsqu'elle aperçoit qu'elle est parvenue à me sortir de mon humeur irritante.

— Tu vois quand tu veux, sourit-elle de plus belle en m'attrapant la main.

Mes lèvres se courbent tandis que je me persuade que cette soirée ne va pas être si terrible, nous serons en cercle restreint, donc pas d'effluves d'alcool et pas de rencontres désagréables, mes amis sont avec moi et ce n'est pas la tâche qu'est Abigail qui va salir mon tableau.

Finalement, Caroline ralentit et coupe définitivement le contact lorsqu'on atteint le parking qui est vide sans compter notre présence, un point positif de plus. Nous nous empressons de nous extraire du véhicule car la petite Volvo de mon amie est une torture quand au manque d'espace.

— J'ai cru qu'on y arriverait jamais, souffle Julian en passant une main dans ses cheveux.

Quelques secondes plus tard, la Fiat un peu plus grande de Ronald s'infiltre dans le parking à vive allure et en rien de temps, la voiture se retrouve garée a cotée de celle dans laquelle nous étions. Les passagers de celle-ci sont moins empressés de s'extraire du véhicule que nous l'étions. Anna et Yann sortent main dans la main alors que les trois autres restent encore quelques instants à l'intérieur semblant avoir une discussion sérieuse.

— On va s'amuser, dit Anna en me prenant dans ses bras pour me saluer et je vois Yann agiter sa main derrière elle pour en faire d'autant.

Elle me libère de sa prise quand Ronald vient m'ébouriffer les cheveux et me sourit seulement, sans dire mot. Je vois que mon envie de rester chez moi ce soir s'est fait entendre car il me lance un regard taquin comme pour dire « tu croyais quand même pas que t'allais t'en tirer aussi facilement ». Enfin Elisa et Abigail sorte de la voiture, cette dernière fronce les sourcils et je vois bien qu'elle est contrarié mais je ne daigne pas m'intéresser au pourquoi du comment. Elisa nous fais la bise tour à tour suivi d'Abigail qui prend bien soin de m'épargner son touché. Lorsqu'elle passe devant moi pour rejoindre les bras tendu de Julian, son regard est froid et assassin mais je la regarde avec la même indifférence que d'habitude. Ce jeu entre nous qui veut dire « — Je te déteste. — Je te déteste d'avantage.»