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C'est avec le plus grand mal que je me réveil ce matin là. Ma tête est devenue un véritable marteau piqueur, ma gorge est sèche et mon envie de me plaindre n'a jamais été aussi forte. La lumière du soleil s'est infiltrée dans la chambre et je me bas contre les couettes pour me recouvrir les yeux.

Je m'apprête à me rendormir lorsque j'entends la porte de la chambre s'ouvrir.

D'un coup, comme par automatisme, tout les souvenirs de la veille me reviennent à l'esprit, et je suis partager entre l'appréhension et l'embarras. J'aventure un coup d'œil en dehors des couettes et je vois Abigail, à mon chevet avec son fidèle regard à tomber, un verre d'eau à la main et une plaquette de médicaments dans l'autre.

— T'as vraiment une mine horrible, rit-elle en s'asseyant près que moi.

Je m'enfonce dans les draps et elle rit d'autant plus, elle est beaucoup trop adorable. Quelque chose cloche. Elle n'a jamais été aussi gentille avec moi et j'ai peur que ça ne cache une chose qui ne me plaise pas.

Après un moment, son rire se calme et je sors ma tête guettant si il y a le moindre danger et rien. Seulement Abigail avec son survêtement bleu marine en tissu et son t-shirt noir. Elle a la tête de quelqu'un qui vient de se réveillée et c'est assez mignon.

Finalement, sans dire mot, elle me tend le verre et me sélectionne un cachet. Je les avale d'une traite voulant vraiment que la fête foraine dans mon crâne ferme ses portes.

— Il faut qu'on parle, Mary, lâche-t-elle subitement.

— Laisses-moi aller prendre une douche d'abord, répondis-je à la hâte.

Je me lève rapidement sans lui jeter un coup d'œil ou lui laisser le temps de me retenir et file sous la douche.

J'ai presque l'impression qu'elle essaie de rompre avec moi, mais il aurait été préférable qu'elle soit déjà avec moi pour que ça arrive. Je perds mon temps volontairement sous la douche, en jouant avec le jet d'eau, me posant un milliard de questions sur la vie, certaines plus philosophiques que d'autres. Je crois que je pourrais écrire une thèse avec tout ce qui m'effleure l'esprit lorsque je suis dans cet endroit. Évidemment, même si j'ai mon propre gel douche, j'utilise celui d'Abigail car je suis devenue accro à cette odeur. Elle va sûrement me faire la peau dès qu'elle va s'en apercevoir mais ça m'est égal, au contraire, j'ai hâte.

Je quitte la salle de bain vêtue de mes vêtements frais et propres. Je sèche encore mes cheveux à l'aide d'une serviette quand je me rend compte qu'Abigail n'a pas bougé de l'endroit où elle se trouvait avant que je ne fuis. J'ai quand même passé plus d'une demi-heure sous la douche, et le fait qu'elle soit restée là à m'attendre ne fait que gonfler mon appréhension.

Elle relève la tête de son téléphone qui se retrouve ensuite posé sur la table de chevet. Abigail m'accorde un sourire qui se veut rassurant et je m'installe en position indienne à côté d'elle.

— Je t'écoute, dis-je seulement sachant que je ne pourrais définitivement pas éviter cette conversation.

Elle se retourne et ses yeux bleus ne m'ont jamais attend semblé aussi intense.

— Hier soir, j'ai dis des choses que je ne pensais pas, dit-elle en détournant le regard. Je n'aurais jamais dû te parler de cette façon et réagir de manière aussi excessive. J'aurais aimé mettre ça sur le dos de l'alcool mais je n'avais pas bu tant que ça et je ne veux pas que tu crois que c'est comme ça que je te vois.

Je hoche la tête, ne sachant pas vraiment pourquoi elle tient à remettre le sujet sur le tapis mais ça me fait tout de même du bien de savoir que je ne suis pas qu'une « salope » a ses yeux, étrangement, ça compte pour moi.

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