Je met ma ceinture et me colle au siège. Je range ma place dans mon sac à dos et attends patiemment d'arriver au festival. Après une quarantaine de minutes, nous arrivons devant ce grand champ. Je descends de la voiture et salue rapidement ma mère. J'attends quelques minutes et mes deux cousins arrivent, ils sont monté à pied. Arthur est blond très clair, presque blanc. Il est assez mince et d'une taille convenable, il a les yeux bleus clairs et une fine bouche qui s'étire facilement. Tandis que Joris est châtain clair aux yeux marron, plus grand que son cousin et semble assez musclé.
– Aym ! Ça fait longtemps gros ! hurle Arthur.
Arthur est le genre de personne à parler tout le temps et très fort contrairement à Joris qui est un discret.
Je leur serre la main, en tentant de leur briser les phalanges pour tester discrètement ma force. Les deux grimacent mais ne font aucune remarques.Nous entrons, donnons nos places et installons notre tente dans la grande étendue prévue à cet effet. Ils délirent tandis que j'écoute, analyse, comprend. Mais je ne parle pas, jamais. D'après leur dire, Joris est un fumeur de joints réguliers tandis que Arthur le fait plus occasionnellement.
– Et toi Aym ? Tu bois ? Fumes ?
– Non, dis-je calmement.
Ils écarquillent les yeux. Jugent. Ça se voit.
– Jamais ? Mec va falloir arranger ça ce soir ! crie Arthur.
Je hausse les épaules. Je suis sûr que lorsque le festival commencera il parlera plus fort que la musique. J'esquisse un sourire à cette pensée.
Ils sont assez gentils mais bien différents de moi pour l'instant.
– En tout cas mec t'as vraiment fait une poussée de croissance, lâche Joris impressionné en remettant sa longue mèche châtain en place.
Je souris et acquiesce.
– T'es pas très bavard.
– Désolé.
Les deux continuent de rire à ne plus en pouvoir respirer, installent leur tente surexcités par ce qui attend.
Lorsque la montre affiche 21h nous nous avançons jusqu'à l'entrée du festival où la musique a légèrement commencé. « Toute sortie est définitive ». Je me fais fouiller dans les moindres recoins.
Mes cousins, surexcités d'avoir pu bien cacher leurs drogues lâchent un cri euphorique et s'installent dans l'herbe.
– C'est ton premier festival ?
J'opine.
Joris se roule un joint. Il prend une grande feuille, installe le tabac et sort une boule noir qu'il parseme sur le tabac avant de rouler un petit papier cartonné et de l'installer à l'extrémité. Il lèche une petite partie de la feuille et la colle à son extrémité. Puis il finit par sortir un briquet et l'allumer. Une large fumée se dissipe au dessus de lui et une odeur répugnante vient jusqu'à mes narines. Il le tend à Arthur qui le fume puis me le tend. Ils m'expliquent comment fumer et je m'exécute.
La fumée s'arrête à ma gorge et je me met à tousser jusqu'à presque cracher mes poumons. Arthur rigole longuement et Joris esquisse un léger sourire avant de me retirer le joint des mains.
– Mais attends ! C'est dégueu' comment des gens peuvent-ils autant aimer ?
Joris rit et retire une latte.
– C'est un business de ouf mec, 7€ le gramme, 10 pour la beuh tu te rends pas compte les couilles en or que je me fais en dealant.
J'écarquille les yeux. Bordel. Matthias aussi fume, l'une des principales raisons pour lesquelles je ne veux pas le faire. Pour ne pas me rabaisser à sa stupidité grandissante au fil des années.