21

3 0 0
                                    

Mes paupières s'ouvrent doucement, tout est flou et je vois juste que tout est blanc autour de moi. Je tente de me frotter les yeux mais mes mains bloquent, comme si elles étaient attachées. Lorsque tout devient enfin nette je vois mes mains, mes pieds accrochés sur le lit où je suis allongé sur le dos. Je suis dans une chambre presque vide, avec juste un lit et des médicaments près de moi. Je me racle la gorge.

- Y'a quelqu'un ?

J'ai du mal à savoir ce que je fais là, je sais juste que je suis dans cet hôpital mais je ne comprends pas pourquoi je suis attaché. Je sais qu'il y a une raison mais je suis incapable de la retrouver alors je respire de plus en plus rapidement, une boule se forme dans mon ventre et j'agite frénétiquement mes doigts contre le lit en fer. Mon cœur s'accélère, je crois que je ressens de la peur. Je suis perdu, je ne sais même pas pourquoi je suis là, ce que je fais et ce que je veux. Pourquoi être maintenu en vie quand je n'ai plus rien ? Je tente de me défaire, par tous les moyens mais c'est bien trop serré. Je n'embêterai plus personne, je ne regretterai plus rien et je serai enfin en paix là-haut. Je n'ai plus envie de lutter contre mes vieux démons et rester cloîtrer à vie dans cet endroit déprimant, rempli de... Fous. Alors je veux partir, définitivement, j'ai exécuté ma mission et maintenant je n'ai plus aucun but. La solitude ne me dérangeait pas quand j'avais quelque chose à faire, ce foutu objectif qui a ruiné ma putain de vie. Maintenant que tout est fini je n'ai plus aucun intérêt.

J'essaye d'y repenser, à mes années de sport, à mes années à le rechercher mais même en creusant au plus profond de mon esprit rien ne me vient. Je crois que je faisais de la boxe dans ma chambre, que je m'entraînais jour et nuit. Tout ça dans le but de tuer ce Matthias, je ne comprends pas pourquoi je lui voulais tout ce mal. Que m'avait-il fait ? Je sais qu'il n'avait pas été clément, sinon je n'aurais pas fait un tel acte. Je n'arrive plus à me souvenir de ce qu'il s'est produit auparavant. Je me souviens juste avoir ressenti cette haine et avoir souhaité sa mort au plus profond de mon être. Pourtant je serais incapable de donner une raison à cet énervement. Je ferme mes yeux, souffle profondément et tente de fouiller dans mes souvenirs. Je me perds, entre les quelques parcelles de souvenirs de mon enfance, celles du meurtre et un petit peu du collège, puis des trois années précédentes. Mais tout reste flou, je serais incapable de l'expliquer. Je ne comprends pas.

Sur la table de chevet à mes côtés, en plus de quelques médicament il y a une seringue. Qui a sûrement servi à m'endormir précédemment. Je tente de me décaler, d'écarter ma main par tous les moyens pour l'attraper.

Je dois mourir.

J'échoue, encore et encore. Comme depuis le début de ma putain de vie. Mais ça j'aurais dû le savoir avant... Tout. L'échec d'une vie. Je m'apprêtais à réessayer pour la énième fois lorsque quelqu'un se racle la gorge près de moi. Je sursaute mais ne peux pas me tourner pour voir la personne à cause de mes sangles.

- Salut, Aymeric, lâche une voix très grave.

- Détachez moi, ordonnais-je.

Il rigole d'une manière ironique sans trop faire de bruit.

- Je ne suis pas un infirmier.

Mon cœur s'emballe. Qui est-il ? Bizarrement je n'arrive même pas à m'inquiéter, mais je n'espère qu'une chose ; qu'il soit là pour me tuer.

- Je viens vous raisonner.

Je fronce les sourcils et tente de me retourner pour la énième fois. Sans succès.

- Qui êtes vous bordel !? m'énervais-je.

- Tais-toi et écoute.

Je ravale ma salive et m'exécute. Je dois l'écouter.

Aymeric's life.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant