Elle

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Elle paraissait venir d'une époque plus simple, plus heureuse, une époque provinciale où les gicleurs servaient à arroser des belles pelouses et où les portes anti-moustiques sentaient la pluie ou la poussière plutôt que le plastique. Une époque où les saisons alternaient avec la grâce des paysages peints sur les cartes de vœux. Une époque où la neige n'était jamais sale, où les tas de feuilles mortes ne se changeaient jamais en boue, où les enfants ne pleuraient jamais, sauf pour de brefs moments, et on les consolait avec tant de douceur qu'ils ne redoutaient pas les larmes.
C'était l'effet qu'elle me faisait : elle me rendait nostalgique d'une enfance que je n'avais jamais eue, l'enfance que je me construisais parfois dans mes instants de rêverie pour oublier ma véritable enfance. Et elle me donnait de l'espoir, chose que je n'avais pas éprouvée depuis des années, elle me faisait croire en un monde meilleur, un monde plus propre.
J'avais envie qu'elle reste et je n'osais pas le lui avouer. Je l'aimais déjà de tout mon être et mon cœur.

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