25 [ᴾᵈᵛ ᴱʳᵉᶰ]

8° « La plus étrange heure de Français »

Le lendemain,
7 : 58
Eren : Livai !

Je cours pour le rattraper alors qu'il s'apprête à rentrer dans le lycée. Il se retourne vers moi, un air désabusé au visage.

Eren : Je t'ai attendu toute l'après midi, hier !pourquoi t'es pas venu ?
Lui demandai-je, un peu essoufflé.

Livai : J'avais pas trop la tête à ça.
Eren : T'as pas besoin d'avoir une tête pour amener des devoirs... Grâce à toi j'ai du les demander à Armin par Snapchat. Oh et puis merde quand je t'appelle pour te demander pourquoi tu viens pas, tu réponds bordel !

Il évite mon regard.

Livai : Ta rhinopharyngite est passée à ce que je vois.
Eren : Non, gueuler me déchire la voix et gueuler sur toi me déchire le coeur. J'aime pas crier sur les personnes que j'apprécie !
Livai : Oh vraiment ?
Se moqua-t-il.
Livai : Ça te déchire le coeur de m'engueuler ? Oh, pauvre chou, je suis tellement navré pour toi.

Il entre dans l'établissement et je lui emboite le pas jusqu'à le retenir par le bras dans la cour.

Eren : Hey, qu'est-ce qui se passe ?
Lui demandai-je, légèrement hystérique.

Il dégage son bras d'un simple geste d'épaule et monte les escaliers.

J'ai beau l'appeler il ne se retourne pas.

Alors que j'entre en classe, je le vois assis à sa place habituelle, sauf qu'à la place de la mienne, Petra s'est installée.

Le lol quoi.
D'accord, je suis vraiment une merde, ça fait plaisir.

Non sans échapper un soupir je m'assois à côté d'Annie qui est en train d'écrire je ne sais quoi sur la table avec son compas.

8 : 55
La sonnerie retentit dans l'enceinte de l'établissement et Annie se précipite pour sortir en première, à croire qu'elle se préparait depuis le début de l'heure...

En relevant la tête je vois que Mikasa discute gaiement avec Jean et qu'Armin raconte ses futures vacances à Christa et Connie.

Je sors de classe avant eux, avant Livai aussi, et descends les escaliers pour me rendre dans le bâtiment B.

Les mains dans les poches, la tête baissée vers le bitume de la cour et une stupide chanson de déprime dans la tête, je crois deviner la raison pour laquelle Livai m'évite. Ce n'est pas difficile à comprendre. Je dirais même que c'est très facile.
Quelqu'un lui a dit.

J'ai été incapable de lui en parler moi-même et maintenant il me méprise.
Peut-être que c'est tout ce que je mérite, après coup ? Ma mère me l'a bien dit hier : je suis égoïste et ignoble. Sans oublier le pathétique.

Soudain, on m'attrape par le bras violemment ce qui me dévie de ma direction initiale. Derrière moi je remarque Hanji et Erwin qui pigent que dalle, devant moi je m'aperçois que ce n'est autre que Livai qui me tire vers les toilettes, et je pige rien non plus. Bordel, qu'est-ce qui se passe ??

Il ouvre la grande porte des toilettes et me pousse à l'intérieur d'une cabine avant d'y entrer à son tour. Il verrouille la porte derrière lui.

Oh... Pitié non, faites que Jean n'avait pas raison au début de l'année...

Il observe l'état des lieux avant de re-concentrer son regard vers moi qui n'a trouvé rien de mieux que de me nettoyer les ongles pour ne pas avoir à l'affronter. Il s'adosse à la porte.

Livai : Dis-moi la vérité.
M'ordonna-t-il, froidement.

Je délaisse finalement mes ongles avant de soupirer longuement.