Trois semaines plus tard,
18 : 40
Livai squatte chez moi, comme tous les samedis. Il s'est bien intégré dans le lycée, tout le monde semble bien l'apprécier. Certaines filles lui tournent déjà autour mais il ne me semble pas les remarquer.Notre amitié s'est renforcée très vite. Il vient la plupart du temps chez moi pour ranger ma chambre – croyez pas je suis un profiteur, c'est lui qui insiste – et on s'aide mutuellement dans nos devoirs. Je l'aide dans tout ce qui est scientifique et il m'aide dans tout ce qui est rédaction ou maniement de la langue.
Notre classe est un double niveau ES-L et on a que très peu de cours en commun finalement. Un cours de français sur deux, l'histoire-géographie, l'Anglais et l'Espagnol. Mais ça ne nous empêche pas de nous voir souvent. Nous déjeunons ensemble tous les midis avec Mikasa et Armin et parfois, Sasha et Connie viennent nous rejoindre.
L'interphone de chez moi sonne et je me lève pour aller répondre.
Eren : Allô ?
Carla : C'est maman, j'ai oublié mes clés.
Eren : Je t'ouvre.Et je remarque effectivement, au moment de faire demi-tour, que les clés de ma mère – reconnaissable entre mille grâce au scoubidou dégueulasse que je lui avais fait quand j'avais sept ans et demis – sont accrochées soigneusement au clou dans le mur.
Je reviens dans ma chambre.
Eren : C'était ma mère qu'avait oublié ses clés...
Livai : J'vais devoir y aller.
Me coupa-t-il, son regard rivé sur son téléphone.Eren : Déjà ? Mais il est que...
Livai : Dix-huit heures quarante-neuf.
Eren : Bah c'est pas tard.
Livai : T'façon on se voit lundi.
Eren : Oui oui...Ma voix dû paraitre plus triste que je ne le voulais vu qu'il lève la tête vers moi en laissant tomber ses lacets.
Livai : Qu'est-ce qu'il y a ? BébEren ne veut pas que je parte ?
Eren : Non, bébEren veut que tu restes ici.
Lui répondis-je avec une voix de bébé complétement caricaturée.Je relève la tête et croise son regard.
Eren : Tu peux dormir ici, j'ai un autre matelas.
Livai : J'sais pas...
Eren : On a déjà fait nos devoirs pour lundi, ça va !
Livai : Ouais.
Eren : Et puis je dois encore te montrer des vidéos sur YouTube.Apparemment, ce fut le parfait argument vu qu'il finit par accepter. Je lui souris de toutes mes dents avant de claquer dans mes mains et d'allumer mon ordi.
Cependant, au moment où les applications sur mon bureau apparaissent, la réalité me frappe en pleine tête : les repas avec ma famille sont juste une horreur. Je ne peux pas lui infliger ça !
J'hésite quelques instants à lui en parler puis me dégonfle. Je mise tout sur l'espoir que mes deux parents aient passé une bonne journée et qu'ils seront de meilleure humeur que ces derniers temps.
Car non, si vous vous posiez la question, les choses ne s'arrangent pas. Au contraire, tout est progressivement en train de s'effondrer, notre vie avec.
20 : 20
Nous sommes toujours en train de nous perdre sur YouTube, quand mon téléphone sonne à côté de moi. En allumant l'écran, je m'aperçois que c'est Molière qui m'a envoyé un message. Dis comme ça, c'est plutôt la classe.Cette fille – car oui c'est une fille – depuis notre premier « rendez-vous » ne fait que de me coller. Elle ne me colle pas comme les autres, certes, mais elle semble gratter l'amitié...
Et je pense que ce n'est pas difficile de comprendre que devenir ami-ami avec l'un de ses clients, ben ça passe pas trop.
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25 [ᴾᵈᵛ ᴱʳᵉᶰ]
Fiksi Penggemar[histoire parallèle à « 25 », écrite sous le point de vue du deuxième protagoniste] « Tu n'es qu'une pute après tout. Tu fais ton job et tu t'barres, point. » Eren est connu dans son lycée pour avoir souvent couché pour de l'argent. Autrem...