Charlène d'Alexandria

~Chapitre 1~

Je me souviens que de tous les regards, tous les yeux qui m'ont été donné de voir, ce sont les siens qui m'ont le plus émerveillés.
Ils n'étaient ni bleus océan, ni verts forêt ou même d'un noir si profond qu'on pourrait si perdre, non...
Ils étaient violets.
Charlène avait la mutation d'Alexandria, une maladie héréditaire extrêmement rare qui rendait ses yeux bleus violets six mois environ après sa naissance.
La première fois que je l'ai croisé c'était dans les couloirs du lycée, elle portait un chemisier noir, un jean bleu et des baskets blanches, simple mais élégant. Ses cheveux roux étaient lâchés et tombaient sur ses épaules.
Accompagnée de deux autres élèves, ses amis sûrement, elle avait tourné la tête vers moi comme si elle voulait que je ne vois qu'elle. Alors, nos regards se sont croisés et je suis tout de suite tombée amoureuse de ses yeux violets lumineux, ils reflétaient une lumière particulière qui m'éblouissaient au moindre contact.
Mais ce que j'avais oublié à ce moment là, c'est qu'il y avait un élément étranger, appelé « tumeur » qui logeait dans ma trachée depuis trois ans. Les yeux de Charlène me l'avait fait oublié pendant un court instant, ça ne m'a pas déplut le moins du monde.
Je me suis dis ensuite que Charlène m'avait regardé comme toutes ses personnes qui se demandaient; mais pourquoi a t-elle un tuyau sous le nez ? Et qui voulaient m'aider une seule fois pour se donner bonne conscience.
Déçue de mon propre jugement, j'ai finalement détaché mon regard de celui de Charlène et passé mon chemin pour me réfugier dans les toilettes des filles car ma canule me gênait.
Je me mis face au miroir et observa mon visage d'adolescente malade.
J'avais de court cheveux bruns, des yeux verts et des cernes de trente kilomètres d'épaisseur, un sweat noir, un jean bleu marine et des baskets grise, un look de dépressive en bref...
Je baissa les yeux sur ma canule, l'enleva et tourna sur le noeud qui m'empêchait de respirer correctement puis remit le tuyau sous mon nez.
J'entendis soudain quelqu'un entrer dans les toilettes, Charlène.