Chapitre 7

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- Bébé, je vais au studio, tu viens?

Je relevai la tête de l'oreiller pour regarder Ken qui me parlait.

- Non, j'ai pas envie de sortir.
- Tu penses pas que ça te ferais du bien de prendre l'air?
- Bah j'irais sur le balcon.

Il soupira avant de sortir de la chambre, puis de l'appart.

Je soupirai moi aussi avant de me lever, d'aller m'échouer dans le canapé. Je mis les aristochats sur Netflix en regardant distraitement, ayant plus envie d'être dans les bras de Ken que dans le canapé.
Doumsette, notre chatte, monta sur moi et je la serrai dans mes bras malgré ses miaulements plaintifs.

________

Je me réveillai en sursaut en dégageant brusquement la main qui touchait mes cheveux et ouvris les yeux et me retrouvai face à Ken, étonné.

- Tu m'as pété le poignet, rala-t-il.

Prise d'une culpabilité soudaine, je me roulai en boule en fermant les yeux pour ne plus voir la peine et la fatigue que je lui engendrai.
Je lui faisais du mal et c'était de ma faute.
La douleur dans mon cœur prit possession de tout mon être, et mes sanglots de ma gorge.
J'étais nulle, horrible, moche, j'étais la pire petite amie du monde, Ken allait finir par me détester à la longue.
Je le sentis s'asseoir à côté de moi alors que mes joues étaient en train de se noyer de larmes.

- Je voulais pas te faire peur bébé, je suis désolé.

J'enfonçais ma tête dans le coussin gris qui servait à décorer le canapé en la secouant pour qu'il s'en aille.

- C'est pas toi, sanglotais-je.

Je continuais à hurler ma douleur dans l'oreiller alors qu'il insistait en posant ma main au creux de mes omoplates.

- C'est-c'est juste que je suis nulle et-et je me déteste et toi aussi tu vas me détester.

Je ne pensais pas qu'il ait compris vu que l'oreiller était contre ma bouche, mais visiblement j'avais hurlé assez fort puisqu'il me força à me relever et à me coller contre lui. Il posa ma tête contre son torse et sa main contre mes cheveux et je me sentis soudainement mieux. C'était dingue comme il pouvait me rassurer juste avec sa présence.

- Jamais je te détesterai, tu es la femme la plus forte que je connaisse.

Je calmai ma respiration et les battements de mon cœur alors que j'enfouissai ma tête dans son cou.

- Sèche tes larmes prinkipissa, j'aime pas quand tu pleures.

Il passa ses mains sur mes joues et je grimpai sur lui, de manière à être assise à califourchon sur lui. Je remis ma tête contre son cou et son épaule et je respirai son odeur. Lui qui était assis perpendiculairement au dossier du canapé, se laissa tomber sur le côté, soit toujours dans le même sens par rapport à celui ci pour être au fond du canapé, avec toujours moi dans ses bras.

J'avais plus jamais envie de me décoller de lui, il y avait que dans ses bras que j'étais bien.

Je restai sans bouger contre lui jusqu'à ce que notre nulle de douceur soit coupée par la porte d'entrée qui claqua et Sneazz qui s'asseya à côté de nous.

- Oh une revenante.

J'ignorai sa remarque qui alla droit en plein cœur et lui demandai comment il était rentré.

- J'ai chourré un de vos trousseau de clés la dernière fois que je suis venu.

Je soupirai et remis ma tête dans le cou de mon copain, agacée de pas pouvoir passer la soirée tranquillement avec lui.

- Bah faites pas cette teté, vous alliez baiser ou quoi ?

Je me crispai en me rappelant que je ne pouvais plus satisfaire Ken et je me dégageai de ses bras pour aller me jeter dans mon lit.

- Putain Mo' fais gaffe à ce que tu dis, elle est fragile.

Je refermai la porte de chambre et m'autorisai à laisser aller la montée de larmes soudaine qui venait d'arriver. J'arrivais plus à le satisfaire. Ça faisait deux semaines que j'avais peur de mon corps et du sien. J'arriverai plus jamais à le satisfaire et il allait me quitter. Je sanglotai avec son oreiller dans mes bras. Il allait me laisser, m'abandonner. Il veut plus de moi. Qui veux de moi de toutes façons?

J'entendis la porte souffrir et je reconnu aussitôt sa main dans mon dos.

- Tu-tu vas m'abandonner.

J'explosai à nouveau en larmes à la fin de ma phrase alors qu'il me prenait dans ses bras en me bercant. Je me collai encore à lui. 

- Shhh bébé... calme toi...

Il plaqua ma tête contre son torse et laissa sa main dans mes cheveux. Je continuais de sangloter contre en le suppliant de pas me laisser.

- Je te quitterai jamais, je t'aime comme un fou et peut importe les épreuves de la vie je t'aimerai toujours.

Malgré ses mots doux qui me rassuraient, je continuais de pleurer dans ses bras sans trop savoir pourquoi du coup, et il continuait à me bercer et à me parsemer le cuir chevelu de ses baisers, sans broncher. C'était certain, il n'y avait que dans ses bras que j'étais bien.

Avant tu riais [ARRÊTÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant