La main tremblante, assise en boule sur le sol bétonné où personne semblait me porter attention, je saisissai mon téléphone pour appeler Ken, en sanglotant dans le micro.
- Qu'est-ce que tu as, bébé ?
- Viens me chercher, s'il te plaît.Tétanisée, je ne pouvais plus bouger mes jambes, n'ayant plus de force en elles, ne pouvant plus faire demi-tour pour rentrer chez nous.
- Tu es où ?
- Dans le couloir du métro et-et j'ai l'impression de le voir partout, je suis sûre qu'il est là, pleurais-je.
- Qu'est-ce que tu as été foutre dans le tromé,!
- Je suis désolée, je suis vraiment désolée, explosais-je, à nouveau, en larmes. Je voulais juste venir te voir au studio pour te faire plaisir, mais tu as pris la voiture, et je n'ai pas réussi à aller dans le métro, ni même sur le quai... je suis désolée, je voulais pas te déranger...
- Arrête de dire des conneries, je vais venir te chercher. À quelle station es-tu ?_________
J'avais mis ma tête dans mes genoux et continuais à évacuer mes larmes.
- Viens là.Je relevai ma tête aussitôt et la lumière artificielle m'éblouit. Il était déjà là ? Mais depuis combien de temps pleurais-je ? Je tendis mes bras vers lui et il me souleva pour me prendre dans les siens. Je posai ma tête contre son torse et il embrassa mon cœur chevelu.
- Je suis désolée, sanglotais-je, encore.
- Calme toi, c'est pas grave. On va rentrer.Je me sentais nulle, je n'avais même pas réussi à parcourir plus de 5 m dans les couloirs souterrains. Je n'avais, non plus, réussi à me relever, tétanisée. J'étais complètement assistée par Ken, et je détestais ça, j'avais l'impression de n'être qu'un poids.
- Arrête de ruminer, c'est pas grave, je te dis. C'est normal que tu n'y arrive pas du premier coup. Il faut que tu ailles petit à petit et pas toute seule, parce que là, tu paniquais et tu avais besoin de moi. Mais comment aurais-tu fait si mon téléphone avait été éteint ?
Je ne répondais rien, honteuse de me faire reprendre comme une enfant. Je m'asseyai dans la voiture, en silence, et posai ma tête sur la vitre. Je sentis la main de Ken sur ma cuisse, et, perdue dans mes souvenirs, je ne pu pas m'empêcher d'angoisser à ce contact, mais je me fis violence pour laisser sa main là où elle était.
_________
- Viens-là, me dit Théo en ouvrant ses bras.Je secouai la tête en restant à distance raisonnable de lui, mais il me tira de force dans son étreinte.
- N'aie pas peur, Élo, je ne vais rien te faire, regarde, je mets juste mes mains autour de toi, et je fais rien d'autre.
J'ouvrais les yeux que j'avais fermé sous la panique en constatant que, effectivement, il ne bougeait pas.
- Tu vois ?
J'hochai la tête en me détendant un peu, et il me berça pour consoler mes pleurs
- Tu crois qu'il m'en veux ?
- Mais non, il s'est énervé parce qu'il avait plein de trucs à évacuer, c'est tout. C'est juste qu'il t'aime et que ça lui fait du mal de te voir comme ça.
- Alors c'est de ma faute ?Ma voix se brisa à la fin.
- Non plus, c'est juste qu'il en veut au keufs de tout le temps appeler pour lui dire qu'ils ne trouvent rien.
- Mais c'est de ma faute si ils ne trouvent rien, j'aurais dû mieux regarder comme cela, il auraient eu plus d'indices.
- N'importe quoi, toi! Et pourquoi pas, le regarder dans les yeux pendant qu'il est en train de te violer ?
- Il m'a forcée à le faire au début, mais je n'ai pas pu m'empêcher de fermer les yeux alors il en a fait exprès de me faire plus mal, pleurais-je.
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Avant tu riais [ARRÊTÉE]
Hayran KurguÉloïse, en couple depuis deux années avec Ken, un jeune rappeur célèbre, sera victime d'un viol qui la plongera dans les abysses les plus profondes d'elle même et qui va se reconstruire aux côtés de son conjoint qui deviendra son pillier, sa force. ...