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Donghyuck

Sous ce qui semble être un moyen de transport pour certains, je me cache en compagnie de mon acolyte, attendant silencieusement que le souffle de la tempête cesse enfin

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Sous ce qui semble être un moyen de transport pour certains, je me cache en compagnie de mon acolyte, attendant silencieusement que le souffle de la tempête cesse enfin.

Je les vois au loin, ces deux points lumineux représentant la loi et je souris doucement avant de donner un coup de coude à mon ami qui me répond par un léger rictus. Lorsque ses yeux jettent un regard pensif sur le monde endormi, les pas des policiers s'éloignent de nous, encore une fois nous avons gagné. Je rampe sur le sol qui se met à rire à chacun de mes mouvements, comme si lui aussi savait que ma situation était absurde. La lune diaphane domine le ciel pur dénué d'étoiles, elle m'observe de loin et elle semble si minuscule que j'en plisse mes yeux.

« Réflexe ! » S'exclame mon cadet à la chevelure océan.

Je rattrape sans trop de mal ce qui nous sert d'arme pour attaquer la société, une bombe de peinture utilisée uniquement pour laisser notre signature sur nos œuvres. Jisung prend un peu d'élan avant de lancer une pierre presque aussi énervée que nous, elle perce l'air rapidement pour finalement briser la vitre de la voiture nous ayant servi de cachette. Je recouvre le quatre roues de différents tags plus ou moins insultants pendant que mon bras droit vérifie que la rue soit bien vide d'âme.

Nous contemplons notre travail et fier du résultat mon ami me tend une canette de soda que j'accepte sous les caprices du climat.
La ruine et la mort ne sont qu'un jeu pour nous.
Dans cette ville je suis plutôt connu, les gens aiment conter des histoires à mon propos et je ne peux m'empêcher de les trouver plus ridicules les unes des autres. Ce monde est pourri, personne ne peut comprendre la raison de mes actions, les autres disent me connaître alors que moi-même je ne me connais pas. Alors oui, comme un secret enfantin, je flotte et voyage d'oreille en oreille.

Mon camarde aux cheveux bleus laisse ses orbes se planter sur son cellulaire et je comprends rapidement au nom de sa recherche Google qu'il va sûrement se faire tatouer la nuque. Je le regarde silencieusement pianoter avec ses doigts sur l'objet qu'il affectionne le plus et je constate à quel point il peut paraître sage et inoffensif lorsqu'il ne dit rien.
Seulement Jisung est comme moi, il est rejeté, il est un déchet pour le pays et au lieu de s'apitoyer sur son sort, il s'est joint à ma rébellion. Lui, Jeno, Jaemin et moi sommes les fantômes d'une génération, on envie les autres pour leur vie facile et ces derniers ont peur de nous à cause de nos actions.

« - J'vais devoir y aller, sinon ils vont encore me laisser dormir dehors. Chuchote mon cadet avant de me donner un coup dans les côtes pour me réveiller.

Il relève son visage vers le mien, un sourire étirant fièrement ses lèvres couleur pêche, il ferme lentement ses paupières dévoilant alors plus amplement son œil au beurre noir. Puis dans un geste presque trop familier, il vient loger sa main dans ma chevelure cannelée pour l'ébouriffer dans tous les sens.

- Hum, vas-y ! Fais attention.

- Dis pas des trucs comme ça Haechan, je suis plus le petit garçon blessé que t'as retrouvé devant chez toi il y a deux ans ok ? Sourit-il

- C'est vrai Jisung, t'as raison.

- À plus ! »

Je ne sais pas si je reverrai mon acolyte, sa situation est telle que ses aux revoirs sonnent comme des adieux. Certaines nuits je pense à le prendre avec moi pour réaliser notre rêve, ensemble, celui de trouver un endroit qui nous accepterait. Autrefois, lorsque Septembre revenait en larmes, je partais, je m'évadais loin de tout ce qui faisait que j'étais moi, mais la ville finissait toujours par me rattraper et me ramener face à la réalité.

Je le vois s'écarter au loin, ses cheveux entamant une dernière valse avec le vent tandis que son corps ne devient plus qu'une ombre d'enfant.
C'est donc en soufflant que je reprends ma marche vers un lieu qui m'est encore inconnu, je n'ai pas de domicile fixe, j'avais une maison avec une famille auparavant, seulement maintenant ils ne sont plus que des étrangers de l'ancien temps.
La météo se met à gronder, elle s'amuse à torturer mon visage avec sa brise glaciale pour continuer avec quelques gouttes de pluie. Ces grains translucides trouvent refuge sur mes joues rebondies, ils glissent le long de ces dernières avant de s'écraser au sol, ils sont faibles.

Mes pieds traînent sur le bitume, je ne suis pas pressé personne ne m'attend. Les rues s'évaporent derrière moi tandis que je m'arrête devant l'un de ces miroirs d'eau, mon visage n'est pas très attirant, il est recouvert de traces de sang, de marques et de saletés. Mon faciès semblable à un Picasso se relève pour faire face à la ville et c'est à cet instant que je remarque ma localisation pour le moins inattendue.
Devant ma personne se trouve cet immense bâtiment, ce monstre de béton juste bon à créer des clones, des vrais petits montons.

Et pourtant ma colère se calme lorsque je le vois en sortir.

Il est là, fièrement habillé de ses vêtements fraîchement payés par ses parents, un sourire illuminant son visage même dans les ténèbres de minuit.
Il s'arrête en me voyant, fronçant exagérément ses sourcils pourtant si beaux, il pose sa main sur l'une de ses hanches amoureuses de ses jambes tout en continuant de me dévisager. Et quelques fois pour apaiser sa rage mystérieuse, il lève son magnifique majeur en ma direction provoquant alors à mon cœur quelques sauts de danseuse.

« - Monsieur Lee qui se balade à une heure tardive ? Tu ne devrais pas être au lit ? Entamais-je simplement.

- Et toi tu ne devrais pas revenir en cours, Donghyuck ?

Ses orbes me communiquent une haine qui ne fait que raviver un sentiment que j'avais presque oublié. Il me lance un défi que je ne peux pas refuser.

- Et si je revenais hein ?

- Tu ne reviendras pas.

- Qui sait ? Prends soin de toi jusqu'à notre prochaine rencontre Minhyung ! »

Puis je disparais comme le rêve que je persévère à entretenir et qui ne se réalisera sûrement jamais.


. . .uɐɥɔǝɐɥ. . .
N̶e̶e̶d̶s̶
. . .ᴍᴀʀᴋ. . .

You're My Fear [MARKHYUCK] [CHENSUNG] [NOMIN]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant