Jeno
En cette fin d'après-midi, j'ai suivi mon ami pour nous retrouver à notre endroit favori.
La profondeur du ciel aux allures occidentales s'est teinte d'un jaune paille tandis que le feuillage des buissons paraît desséché. Et tant que la lueur claire des airs n'est pas éteinte, le regard que je lui jette est toujours émerveillé.Nous sommes perdus dans une piscine ensoleillée, comme d'habitude nous nous retrouvons dans ce champ de blé. Ce champ universel ondule et se creuse en sillons pendant qu'une brise nouvelle s'éparpille et roule en gerbillons.
Au loin, l'ombre traverse lentement et glisse à vol léger au fond des plaines d'or.Entre fougères et fleurs légères se trouve notre cachette solaire. Le vent tombe et l'air semble frôler ses mains, je suis presque jaloux du regard qu'il donne à sa cible. Son arc positionné presque trop parfaitement, il se concentre silencieusement sur la couleur la plus difficile.
Je le contemple réussir avec une facilité déconcertante tous ses tirs et chaque fois que sa flèche touche le milieu, je sens mon cœur se serrer.Son visage rougi par son activité ruisselle de gouttes transparentes, elles brillent sous la couronne enflammée dominant l'azur et la nature fuyante.
Il est beau, il est même magnifique, plongé dans son élément.
Soudainement il se retourne vers moi, m'offrant par la même occasion l'un de ses plus beaux sourires, il s'assoit à mes côtés puis prend son petit calepin préféré.
« Ça me fait combien de points ? » Écrit-il pendant que sa chevelure automnale effleure mes lèvres.
« J'ai arrêté de compter Jaemin, t'es beaucoup trop fort pour moi, soufflais-Je en m'allongeant sur l'herbe blonde, la prochaine fois il faudra que tu m'accompagnes à mon entraînement de baseball. »
Il hoche légèrement la tête avant de fixer ses orbes humides sur le monde safrané, je constate qu'il entrouvre ses lèvres pour tenter de produire un son. Seulement rien ne sort, le vent lui répond, la météo parle toute seule.
Un affreux monologue.
Dans mes rêves les plus intimes, je me vois avec lui dans un café, sur une place, dans un taxi, en cours ou simplement chez moi en train de discuter. Je nous imagine parler pendant des heures jusqu'à pouvoir profiter du crépuscule. Mais mon rêve finit toujours pas prendre fin, car Jaemin n'arrive pas à retrouver la parole, son traumatisme le poursuit et je me sens terriblement impuissant face à ses ennuis.
Tendrement je lui prend la main et entrelace nos doigts dans un geste si naturel qu'il n'y prête même pas attention. Certains pourraient dire que nos personnalités sont complètement opposées, je sors, je brise tout ce que je touche, je me bats avec les gars alors que lui, il est calme, à l'écoute et attentionné avec tout le monde.
Sans vraiment m'en rendre compte, je dépose ma tête sur sa poitrine dans le simple but d'écouter les battements de son cœur, ils semblent me murmurer tous les mots qu'il n'a jamais pu prononcer. La mélodie de son rythme cardiaque me berce presque autant que sa respiration irrégulière.« J'aimerais tellement pouvoir t'aider Jaemin. » Chuchotais-je accompagné de la brise de mon amertume.
Je le sens se dégager de notre étreinte pour placer son visage en face du mien, il me sourit comme d'habitude. De sa main libre, il cherche dans le vide son calepin mais constate tristement que ce dernier a disparu, il est parti comme le printemps. Je relâche la pression sur nos doigts pour venir poser ma paume sur les paupières fermées de mon acolyte.
« Et si tu écrivais sur ma main ? Tu peux transcrire toutes tes pensées avec ton index, comme ça lorsque tu voudras me confier des secrets les mots seront gravés sur ma peau et personne d'autre ne le saura. »
L'idée semble lui plaire puisqu'il se redresse rapidement tout en m'emportant dans son mouvement, il se place devant moi et saisit doucement ma paume. Son touché me brûle, une brûlure aussi douce que ses cheveux de feu.
Il commence à écrire son texte invisible, lentement pour éviter de se tromper en cours de route, son index semble laisser des traces sur chaque parcelle de ma main tandis que son odeur parvient jusqu'à mon nez.Une parfum de cannelle.
Ses doigts dansent doucement sur mon épiderme qui se sentait terriblement bête de trembler sous ses caresses.
Puis je me concentre et lis ce qu'il écrit.« Est-ce que tu peux me prendre dans tes bras ? »
À travers ses yeux passe une lueur qui m'était jusqu'à ce jour inconnue, un mélange de tristesse, de désespérance, de tendresse et de désolation. Il ouvre ses bras, son corps réclamant le mien seulement je ne bouge pas car j'ai terriblement peur de le briser.
Je suis effrayé et rongé par ce que je suis, un être qui ne mérite pas la chaleur de Jaemin, parce qu'il est si courageux, si aimant, si gentil avec n'importe qui que je ne peux qu'être le monstre lui servant d'ami.
Après tout, ma plus grande peur ne reste que moi-même.
Son regard se fait plus insistant, je plonge dans ses prunelles le temps de quelques secondes au risque de m'y perdre à tout jamais puis lorsque je le vois baisser la tête pour commencer à ranger ses bras, je le prends contre moi.
L'amour est délicat, tout comme lui, un rien le froisse, tout dépend du tact de nos câlineries et je le sais au fond, que mon ivresse pour sa personne pourrait le descendre jusqu'aux enfers. Un baiser interdit peut faire du bien comme du mal.
Nos corps enlacés dans ce cocon que nous avons créé, ma main découvrant chacune de ses mèches et ma tête au creux de son cou, je pleure silencieusement.. . .ouǝɾ. . .
l̶o̶v̶e̶s̶
. . .ᴊᴀᴇᴍɪɴ. . .
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You're My Fear [MARKHYUCK] [CHENSUNG] [NOMIN]
FanfictionSes lèvres avaient le goût du sang. Markhyuck Son toucher me brûlait, me détruisait et me divisait au nombre de cent. Chensung Son odeur de cannelle me rendait fou, je ne pouvais plus vivre sans. Nomin . . .ɯɐǝɹp ʇɔu. . . Chapitres pas très lon...